
Catherine Dorion présente Sciences Po 101. – Traité d’insoumission à l’usage du vrai monde | Un manifeste vivant
Un spectacle hors norme. Un espace où la parole retrouve sa liberté. Un moment où l’humain redevient collectif.
Sans vouloir trop en dire – pour préserver la magie –, comment nommer ce que Catherine Dorion, Vincent Massé-Gagné et Alexandre Fecteau nous offrent ? Ce n’est pas qu’un spectacle. C’est une mise en mouvement. Un terrain d’expérimentation du possible. Un moment où le public cesse d’être spectateur pour devenir acteur d’un récit à bâtir ensemble, un récit plein de sens, un récit qui nous accompagnerait jusqu’à notre dernier jour.
La salle est plongée dans une sobriété éclatante. Pas d’effets spéciaux, pas de décors flamboyants. Juste une scène où les écrans modernes côtoient les projecteurs d’antan, où chaque détail sert le propos. Les effets visuels ? Créés par le public. L’espace entre la scène et la salle se dissout. Les frontières s’effacent. Ce n’est pas une simple critique du système. C’est une expérience vécue.
Un manifeste incarné.
Le rythme oscille entre stand-up engagé, confession politique, documentaire et réflexion philosophique. Sur l’écran, défilent les extraits de bulletins de nouvelles, les unes de journaux, les paroles des politiciens. Un montage incisif. Un jeu de déconstruction où l’illusion médiatique est exposée, déconstruite, retournée contre elle-même.
Pas de haine. Pas de mépris.
Ce n’est pas un spectacle qui détruit. C’est un spectacle qui construit.
Il dérangera, forcément. Ceux qui tiennent à leur récit comme à une bouée. Ceux qui croient encore que la télé dit vrai, que l’argent est la seule vérité. Mais il ouvrira aussi des brèches. Des failles où peut s’infiltrer un peu d’espoir. Un peu de sens.
Puis, on bascule dans le futur. Un cours magistral. Une bande sonore diffuse l’ambiance d’un monde où l’oppression est devenue la norme.
Une professeure, un expert invité. Ils expliquent avec clarté ce qu’est la propagande, les grandes modalités de l’être humain. Un exposé limpide, digeste mais rigoureux, chargé de références.
Le spectacle propose un antidote au désespoir. Mais pas un remède magique.
Un antidote qui agit dans le vrai monde.
Puis vient la musique.
Une mélodie douce. L’Estaca de Lluís Llach.
Une mélodie qui a su échapper à la censure du régime franquiste et soulever les peuples.
Le silence s’installe. Un instant pour respirer, laisser la pensée s’infiltrer, absorber ce qui vient d’être partagé. Un moment suspendu.
Et la finale.
Un frisson collectif.
Deux minutes. Deux minutes où un public, cherchant dans le plus vrai de son être, trouve un terrain commun sans se parler.
Un serment prononcer haut et fort. Un engagement à faire du sens, chaque jour.
Un spectacle qui interroge : C’est quoi, notre récit fantastique ? Dans quelle époque sommes-nous et comment on s’y sent ? Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?
Le théâtre, c’est cet espace où des centaines de personnes se retrouvent ensemble, partagent une même expérience, posent les mêmes questions.
Un espace où le coup de la résistance peut se transmettre.
Un spectacle qui ne cherche pas à convaincre.
Qui ne dicte rien.
Qui invite à ressentir.
La salle se vide. Mais plusieurs restent. Comme pour retenir quelque chose. Comme pour écouter encore une fois cette mélodie qui a traversé une dictature pour parvenir jusqu’ici, ce soir.
Un cri à l’unité d’action.
Un appel à la liberté.
Ne voyez-vous pas le pieu auquel nous sommes tous liés ? Si nous ne pouvons pas nous en défaire, nous ne pourrons jamais avancer. Si nous tirons tous, il va tomber, si je tire fort vers ici, et que tu tires fort par-là, il est certain qu’il tombe, tombe, tombe, et nous pourrons nous libérer.
– Lluís Llach
Et si certains hésitent encore à sortir, c’est peut-être pour prolonger l’espoir. Celui que les artistes et leur équipe ont su rallumer au coeur de l’audience.
La peur qu’il s’éteigne dès le premier pas hors de la salle.
Alors, y’a-t-il encore de l’espoir ?
Et si oui… où le retrouver ?
Catherine Dorion présentera ce spectacle à la Cinquième salle de la Place des Arts les 18 et 19 mars, ainsi que les 8, 9 et 10 avril 2025, puis à Sherbrooke le 4 octobre, et à nouveau à la Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec les 21 et 22 octobre prochain.
- Artiste(s)
- Catherine Dorion
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- Salle Octave-Crémazie (Grand Théâtre de Québec)
- Catégorie(s)
- Conférence, Humour,
Événements à venir
-
vendredi
Sciences Po 101, Traité d'insoumission à l'usage du vrai monde
-
mardi
Sciences Po 101, Traité d'insoumission à l'usage du vrai monde
Lieu : Cinquième Salle -
mercredi
Sciences Po 101, Traité d'insoumission à l'usage du vrai monde
Lieu : Cinquième Salle -
mardi
Sciences Po 101, Traité d?insoumission à l?usage du vrai monde
Lieu : Cinquième Salle -
mercredi
Sciences Po 101, Traité d?insoumission à l?usage du vrai monde
Lieu : Cinquième Salle -
jeudi
Sciences Po 101, Traité d?insoumission à l?usage du vrai monde
Lieu : Cinquième Salle -
vendredi
Sciences Po 101, Traité d'insoumission à l'usage du vrai monde
Lieu : Théâtre Granada -
mercredi
Sciences Po 101, Traité d'insoumission à l'usage du vrai monde
Lieu : Le Club Square Dix30
Vos commentaires