Art Battle 453 | Soirée haute en couleur au Matahari Loft

Un mur couvert de portes en bois, un autre de tableaux d’art contemporain réalisés sur place, des fauteuils en tout genre ornant chaque recoin, une petite scène en renfoncement, des ampoules pendantes accrochées ça et là, et au centre une table couverte de pinceaux et de pots de peinture autour de laquelle gravitent les chevalets des peintres en concurrence ce soir. On est au Matahari Loft et on assiste à l’Art Battle 453.

Bien plus qu’un « concours de peinture », il s’agit là d’assister à des performances live – celles de douze artistes d’univers très différents, qui visent à partager leur art avec un public divers et varié, de tous les âges, de tous les styles, de toutes les origines.

Le premier round met en lumière Olivier Lefebvre, Samantha Duchemin, Barbara Saville, Gina Antinozzi, Dju Robinson et Meki Ottawa. Au terme des vingt minutes de performance, le public glisse son premier coupon dans la boite assignée au tableau qu’il préfère. L’art abstrait, la recherche de textures et le geste joyeux et dansant de Gina a su séduire le public, de même que le visage orangé à la fois doux et agressif du tableau de Samantha.

Le second round présente cette fois-ci les travaux de Marie-Eve Beaulieu, Catherine Auger, Jeik Dion, Jema, Stephane Granger et Nahid Rafiz. Bien qu’ils soient « tous champions », ce sont Jeik et Jema qui remportent cette manche avec respectivement la femme au chapeau et l’oiseau perché sur un marteau.

Les quatre vainqueurs s’affrontent alors dans un dernier round. Gina persévère dans son abstraction en ajoutant cette fois-ci des écritures reflétant le côté très géométrique de sa toile, Samantha nous dépeint un corps nu aux couleurs orangées, sensible et subtile, Jena domestique de nouveau son oiseau en le mariant cette fois-ci à une paire de ciseaux, mais c’est finalement Jeik Dion le grand gagnant du concours en proposant de nouveau un visage au ton bleuté de femme aux cheveux rouges.

Bien que l’on puisse s’interroger sur la notion d’art pour des tableaux réalisés en un temps record avec en demi-teinte cette idée de compétition, dans une place et une musique de techno imposées aux artistes, l’installation globale s’avère elle-même œuvre d’art, en cela que la déambulation curieuse et attentive du public contribue à la beauté des gestes en constante évolution. Cet événement a lieu chaque mois et les œuvres sont en vente à l’issue de chaque soirée.

 

 

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