W.A.S.P à Montréal | En chair et en os, des chaînes et des crânes, et des décibels
Gros décor, gros son, et gros pied de micro : W.A.S.P n’a pas fait les choses à moitié pour cette tournée des 40 ans du premier album, et surtout leur retour tant attendu à Montréal et Québec, après plusieurs annulations. Un moment historique pour les fans, on en a pris plein les yeux et plein les oreilles au son des hymnes du groupe mythique, avec un Blackie Lawless plutôt impressionnant.
Enfin, les retrouvailles à Montréal. Après plusieurs rendez-vous manqués, des annulations dont celle de l’année dernière, les Californiens étaient de retour au Québec, accompagnés de leurs compatriotes d’Armored Saint qui assuraient la première partie avec brio, riffs aiguisés et solos de guitares harmonisés, et même un bain de foule du chanteur qui monte jusqu’au balcon de la salle.
Mais la vraie raison d’un MTELUS rempli à craquer ce mercredi soir de novembre, c’est de voir en chair et en os ces légendes vivantes du hard rock des années 1980.
* Photo prise au concert à Québec jeudi soir.
L’immense décor est posé, des backdrops qui recouvrent le fond de scène (et changeront pendant le rappel), des chaînes, des crânes, et surtout cet immense pied de micro iconique, mélange entre un guidon de chopper Harley Davidson et un squelette en fer forgé. Une œuvre d’art imposante et pesante, qui a valu à W.A.S.P plusieurs annulations controversées, dont une aux Foufounes électriques il y a vingt ans, où le groupe était retourné à l’hôtel sans jouer, jugeant la scène trop petite.
* Photo prise au concert à Québec jeudi soir.
Sous une ovation, les Américains montent sur scène et Blackie Lawless grimpe sur sa plateforme, ouvrant le feu avec I Wanna Be Somebody et L.O.V.E Machine, rien que ça. Deux gros titres, ceux qui ouvrent le fameux album homonyme de 1984, et l’ambiance est tout de suite survoltée. Le groupe enchaîne l’album au complet, une première, avec des titres qu’eux-mêmes n’avaient pas joués depuis quarante ans.
Le son est très gros, quoi que pas toujours bien défini côté guitares, malgré les superbes solos envoyés par Doug Blair. On voit que tout a été optimisé pour un spectacle réglé et séquencé au millimètre, qui envoie les bombes les unes après les autres. La voix de Blackie est simplement impressionnante, et les chœurs aussi. Et sans dénier la forme du leader à l’approche de ses 70 ans, et son grain de voix unique qui nous transcende et transporte dans l’univers de W.A.S.P, on ne peut fermer les yeux ou les oreilles par moments sur l’utilisation de séquences, sur lesquelles il s’appuie. Une pratique assumée pour Blackie, qui explique en entrevue que les voix sont souvent triplées ou quadruplées en studio, et que la technologie permet de rajouter ces couches et cette épaisseur en concert.
Un débat éternel entre le Ministère de l’efficacité et les députés du rock’n’roll authentique en public, mais oui, force est de constater que le résultat en live est un son assez énorme, et après tout, cela va bien avec l’extravagance et l’attitude qui caractérisent W.A.S.P.
Les titres s’enchaînent et le groupe peut compter sur la qualité de ce premier album d’exception : B.A.D, School Daze ou encore Hellion qui sont repris en chœur par une foule enchantée et captivée (mais trop de gens qui filment sur leurs téléphones, on en parle de ce nouveau problème dans les concerts, de se faire gâcher l’expérience par une marée d’écrans dans les airs? ), et on ne s’ennuie jamais.
* Photo prise au concert à Québec jeudi soir.
Sauf peut-être dans le début du rappel avec ce medley un peu long, alors que le fameux titre interdit de l’album, Animal (I F*** Like A Beast) manque cruellement dans cette excellente grille de chansons. Un choix de Blackie qui, dû à ses croyances religieuses, a décidé de ne plus jamais jouer ce titre, il y a plusieurs années.
Après un dernier slow, le magnifique Forever Free (bon là quand même, dur de cacher les backtracks sur les chœurs…), c’est enfin le temps de chanter l’hymne Wild Child, pendant lequel le grand écran diffuse les images de l’excellent clip original. Et quel moment incroyable, surtout pour les plus jeunes (et moins jeunes!) qui n’avaient jamais vu W.A.S.P en concert, que d’entendre ce titre et cette voix en direct, sur scène, avec Blackie qui nous regarde derrière son pied de micro diabolique, de son regard sauvage, les yeux maquillés de noir, les bras armés des ses lames de scies circulaires. Légendaire. On n’en fait plus des comme ça, et quel privilège de pouvoir être là.
Le groupe conclut avec Blind in Texas une grande soirée de hard rock, où comme le chanteur nous l’aura rappelé au micro : « Vous pourrez dire, « j’étais là » , dans ce moment historique, W.A.S.P qui joue cet album en intégralité, quarante ans après. »
Photos en vrac
(prises au Capitole de Québec jeudi soir)
- Artiste(s)
- Armored Saint, W.A.S.P.
- Ville(s)
- Montréal, Québec
- Salle(s)
- Capitole de Québec, Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Classic rock, Glam rock, Hard rock, Heavy metal, Métal, Rock, Rock 'n' roll, Speed metal, Thrash metal,
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