Alexandra Stréliski

Festival d’été de Québec – Jour 5 | Soirée magique avec Alexandra Stréliski, Elisapie et Beyries

C’est une chance unique ce lundi d’assister aux spectacles d’un trio d’artistes québécoises composé de Beyries, Elisapie et Alexandra Stréliski. Une belle soirée d’émotions sous le signe de la douceur.

Après une soirée punk rock démentielle avec The Offspring et Rise Against sur les plaines d’Abraham dimanche soir, c’est maintenant le temps de calmer nos ardeurs musicales.

Nouveauté cette année en ce qui a trait à la sécurité des plus jeunes festivaliers : le FEQ a pris l’initiative d’offrir aux jeunes enfants des bracelets portant les numéros de téléphone de leurs parents. Excellente idée!

Alexandra Stréliski

C’est la soirée carte blanche d’Alexandra Stréliski ce soir sur les plaines.

Lors de cette soirée inédite, la pianiste revisitera des pièces de ses trois albums en compagnie de 26 musiciens, dont quelques musiciens de l’Orchestre symphonique de Québec, et ses invités spéciaux Loud et Sarahmée.

La scène est remplie à craquer afin d’accueillir la pianiste tant attendue. En descendant l’escalier central, tout en se dandinant comme un polichinelle, elle ne peut s’empêcher d’articuler les mots : « What the fuck! »

« Bienvenue à la grande messe des hypersensibles! C’est le plus gros show de toute ma vie! »

Malheureusement, en début de prestation, lors d’envolées avec orchestre, le piano se perd dans la balance de son. Le résultat permet aux chansons d’avoir plus de profondeur, mais dénature l’essence même de ce qui a fait le succès de l’artiste gagnante de huit Félix et d’un prix Juno. Au fil des chansons, l’équilibre se rétablit afin de devenir majestueux.

Chaque interprétation est acclamée comme il se doit par la foule. Le rappeur Loud viendra faire son tour sur scène pour un moment magique ou le néo-classique se mélange à la poésie de cet artiste de beaucoup de mots.

« C’est le moment où je me pitche dans la foule pis que j’fais du body surfing », de lancer Stréliski.

Un spectacle magique rempli de douceur, de tendresse et d’émotions qui prend tout son sens lors du slam de Sarahmée en mémoire de son défunt frère Karim Ouellet : « La mort frappe et la vie continue… La mort frappe et la vie continue. »

La foule est attentive et contemplative devant tant de paradoxes : la lumière, la noirceur, la joie et la tristesse. La pianiste citera encore Leonard Cohen lors d’une de ses interventions : « There is a crack, a crack in everything. That’s how the light gets in. » (Il y a une fissure, une fissure dans tout. C’est comme ça que la lumière pénètre).

Pour le dernier droit du concert, la pianiste interprète la pièce Le Départ. « Ma grand-mère est morte à 94 ans l’année dernière et c’était sa chanson préférée. » Alors que la pièce se termine, Alexandra se déplace vers une petite scène parmi la foule, les portables s’allument dans un moment de symbiose totale entre l’artiste et son public. C’est tout simplement incroyable! La grande pianiste veut réaliser un de ses rêves de rock en demandant aux spectateurs de chanter Les Étoiles filantes des Cowboys.

« Il me reste un rêve de rock! Ramenez-moi direct sur le stage! », alors que la marée humaine au devant du parterre ne se fait prier pour faire surfer à bout de bras la grande vedette de la soirée.

C’était un coup de maître de l’organisation du FEQ d’avoir donné carte blanche à Alexandra Stréliski ce soir. On devine que ses chances sont grandes d’être récipiendaire du prestigieux Prix Miroir du FEQ.

Beyries

C’est seulement devant une dizaine de milliers de spectateurs que l’auteure-compositrice-interprète québécoise Beyries débutera son tour de chant.

Celle qui lançait l’hiver dernier le magnifique album Du feu dans les lilas, un de mes albums coup de cœur de 2024, chante aussi bien  en français qu’en anglais. Les amateurs d’artistes comme Sarah McLachlan seront en terrain connu. Que ce soit au piano ou à la guitare, l’émotion reste la même. Une douce quiétude empreinte de sérénité et de candeur.

« Le temps, c’est une conception floue, et j’aimerais ralentir tout ça », lâche-t-elle en parlant de sa présence sur l’immense scène Bell. Avant d’interpréter J’aurai cent ans, Beyrie par de « l’importance de dire aux gens qu’on les aime, d’avoir la santé physique et mentale et… d’avoir 100 ans ». En parlant du respect mutuel entre elle et Alexandra Stréliski, elle nous confiera : « Je suis tellement ravie et honorée d’ouvrir pour toi ce soir! »

Amélie Beyries est promise à de grandes choses. Ses textes et ses chansons défient les modes et les styles dans un univers musical rempli de délicatesse et de finesse.

Tout comme elle, j’aurais voulu que le spectacle ne s’arrête jamais. Que le temps reste suspendu ou, tout au moins, comme elle le dit si bien, que l’on puisse « ralentir tout ça ».

Elisapie

Née d’une mère inuk et d’un père terre-neuvien, Elisapie Isaac passe son enfance à Salluit, au Nunavik. Figure incontournable de la scène musicale canadienne, Elisapie fonde son art sur son attachement inconditionnel au Nunavik ainsi qu’à sa langue, l’inuktitut.

Elisapie Isaac, toute de rose vêtue, commence sa prestation en interprétant la chanson Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) popularisée par Blondie en 1979. Taimangalimaaq (Time After Time) de Cindi Lauper suivra. « Ces chansons, je les ai volées aux blancs. Ce sont des chansons que j’ai traduites dans ma langue. Des souvenirs personnels. » Toutes ces reprises sont disponibles sur le magnifique album Inuktitut paru en 2023, dont la chanson Isumagijunnaitaungituq » (The Unforgiven) de Metallica, interprété de façon divine en milieu de prestation.

Elisapie nous parle de ses rêves d’enfance: « Je suis entouré de montagnes, et il ne fait pas froid. J’ai un sentiment d’aventure assez intense. Il y a quelqu’un derrière moi et c’est ma mère qui me demande de fermer la radio alors que j’écoutais une chanson de Fleetwood Mac… C’était la chanson préférée de mon frère décédé, Sinnatuumait (Dreams).”

Son répertoire principalement composé de ses magnifiques reprises est également entrecoupé de pièces originales.

Qimatsilunga (I Want to Break Free) de Queen, est dédiée à son cousin qui s’est suicidé. Une interprétation qui tire les larmes et qui donne des frissons. Un moment très touchant…

Le temps de présenter ses excellents musiciens et d’interpréter Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) de Pink Floyd, c’est le moment de dire tavvauvutiirlugu takulaarivutit kingullirmi : au revoir et à la prochaine.

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