Mod Sun au Théâtre Corona | La fièvre des années 2000

Mod Sun était de passage au Théâtre Corona à Montréal dimanche pour sa tournée God Save the Teen en l’honneur de son cinquième album du même nom paru en février 2023. Dans une ambiance qui nous ramène tout droit dans notre jeunesse, l’auteur-compositeur nous a donné la fièvre des années 2000, cette décennie où les chokers et les pantalons taille basse faisaient rage (à notre plus grand désespoir).

Après une première partie électrisante, la scène s’est mise à changer en nous laissant dans un mystère. Une banderole avec le nom Mod Sun se dévoile. Au centre de la scène est installée une petite estrade avec une chaise, une table et une machine à écrire. Un audio est finalement lancé : on entend différentes voix dire God Save the Teen. La salle appelle l’artiste aux styles pop, rock, punk et rap.

Des spots de lumières éclairent le micro central. S’avance sur la scène le chanteur qui porte un manteau d’hiver et des lunettes de soleil. Il commence à taper sur la machine à écrire pendant que la première chanson, Eyelids, commence à jouer en fond. Tout s’arrête, la foule crie. Derek Smith chiffonne les feuilles et les lance dans la fosse. Avec une énergie débordante, il reprend Eyelids avec les voix du public.

« Are you here Montréal ? »

Tout au long du spectacle, Mod Sun n’a cessé de demander si le public était avec lui et qu’il fasse un maximum de bruit, jusqu’à en faire trembler le sol. Ce qui a été impressionnant à voir, c’est que même dans la petite salle du Théâtre Corona avec le balcon fermé, le public était au rendez-vous. Tout le monde sautait dans tous les sens et suivait le chanteur en lui obéissant au doigt et à l’œil. Le public est possédé, il frappe dans ses mains, fait des vagues, danse. C’était plaisant à voir et à faire.

On a aussi eu le droit à une petite pique, ou plutôt à un petit changement de titre. Une des chansons de son dernier album s’appelle Avril’s Song, en l’honneur de son ex-fiancée Avril Lavigne avec qui il est séparé depuis quelques semaines. C’est tout naturellement qu’après avoir interprété Revenge, l’artiste a proposé que ce soir, ça soit Montreal’s Song.

Mod Sun semble inépuisable. Il en est déjà à la moitié de sa tournée et continue de se donner à fond. Pour sa deuxième fois à Montréal, les spectateurs semblent ravis.

Une soirée touchante

Ce qui a été amusant à voir, c’est un mosh pit durant Annoying. Lorsque le chanteur demande de former un petit cercle au milieu… on sait ce que ça veut dire ! Il performe ensuite sa chanson préférée de son album, Bones. Il s’incline devant le public pour dire merci, l’air touché.

Il chante ensuite Iris et descend chanter dans le public. Tout le monde se rapproche, lui tient la main. J’ai aimé la proximité qu’il avait avec les spectateurs. Il tient beaucoup à ses fans et ça se voit avec le nombre incalculable de remerciements qu’il a fait toute la soirée.

Autre moment touchant, il a interprété Single Mother, chanson qu’il a écrite pour sa « superhéroine », sa mère, qui l’a élevé seule. Il a demandé s’il y avait des parents seuls dans la salle ou des personnes qui avaient perdu leurs parents. Quelques mains se sont levées et l’artiste leur a dédicacé la chanson, on a tous failli lâcher notre petite larme !

Il a ensuite parlé de ses combats contre la drogue lors d’un discours touchant avant d’interpréter Battle Scars.

Enfin vient la dernière chanson qui était inattendue : Flames, qu’il chante habituellement avec Avril Lavigne. Dans les circonstances actuelles, c’est le public qui l’a remplacée en chantant « I still burn for you » au chanteur.

Un concert n’est pas un concert s’il n’y a pas de rappel. Le public, qui en voulait encore, a décidé de faire la chose la plus montréalaise qui soit pour faire revenir le chanteur : chanter « olé olé olé » ! Mod Sun revient sous les applaudissements du public pour Perfectly Imperfect, avant de terminer la soirée pour de bon.

Première partie pleine de découvertes

Les spectateurs ont eu le droit non pas à un, mais à deux artistes pour la première partie. Avec des mini-concerts d’une quarantaine de minutes chacun, ça a été l’occasion de découvrir Pardyalone et Stand Atlantic, qui ont performé des styles différents, mais qui ont su accrocher la salle dans une ambiance énergique et assez folle.

Pardyalone, artiste d’indie pop et de rap arrive seul en marchant tranquillement avec une tuque oreilles d’ours. Originaire de la même ville que Mod Sun, il nous a montré de belles cordes vocales. Je ne suis pas fan de rap, mais autant dire que ça m’a beaucoup plut. Il a échauffé la salle qui a effectué des vagues de gauche à droite en le suivant. Pour un artiste peu connu, il a une belle présence scénique. Il a même réussi à faire crier à la foule « fuck you » avant de chanter une chanson qui s’appelle vraiment Sincerely, Fuck You.

Il a ensuite expliqué qu’il avait sorti un album, Read Your Mind en 2023, et qu’il était extrêmement fier d’avoir sorti il y a quelques jours Alone qu’il a enregistrée avec Travis Barker, célèbre batteur de Blink-182. Il était tout émotif en ajoutant que c’était la chanson préférée de sa mère. Avant de partir, il a lancé « Please don’t forget my name », je ne pense pas qu’on l’oubliera de sitôt.

On a d’ailleurs eu des nouvelles toutes fraîches concernant ces deux artistes ! Dans une story publiée sur son compte Instagram, Mod Sun a publié une vidéo de lui et du rappeur avec comme légende «New @pardyalone mod sun song coming movie», on peut dire qu’ils ne chôment pas !

Enfin, la soirée s’est poursuivie en compagnie de Stand Atlantic, un groupe australien de rock. Actif depuis 2012, le groupe est composé de Bonnie Fraser à la voix et guitare, d’Arthur Ng à la guitare, de David Potter à la basse et enfin de Jordan Jansons à la batterie.

Stand Atlantic nous a présenté un show épatant et qui envoie du lourd. Les performances vocales de Bonnie Fraser ont percé nos tympans avec des musiques qui nous rendent infatigables. On a même eu le droit à un mosh pit.

Ce dimanche soir fut inoubliable et un bon moment pour terminer le week-end. J’ai été transporté dans mon adolescence (pas si lointaine) et dans un univers qui déchire.

Grille de chansons :

Eyelids
Revenge
Avril’s Song (Montréal’s Song)
I Remember Way Too Much
Annoying
Courtney Fucked Kurt
Bones
When We’re dead
Stay Away
Medley (My hippy – All Night, Every Night – Shoot ‘Em Down – happyBB)
Stoner Girl
Iris
Karma
Single Mother
Battle Scars
Flames

Rappel :

Perfectly Imperfect

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