Entrevue avec Ludwig Wax de Drogue | Chercher le (Zéro) Trouble
Pour la sortie de l’album Zéro Trouble du groupe Drogue, Sors-tu? a discuté avec Ludwig Wax, le chanteur et bête de scène en chef du groupe, ancien chanteur de Le Nombre et Démolition.
Le groupe est également composé de musiciens accomplis de la scène québécoise, Jean-Sébastien Chouinard (Gros Mené, Simple Plan, Charlebois) à la guitare, Pierre Fortin (Galaxie, Dales Hawerchuck, Gros Mené) à la batterie, Stéphane Papillon (Papillon) à la guitare.
Leur spectacle de lancement à Montréal, qui devait avoir lieu le 9 septembre au Ministère, a été repoussé au 29 octobre. Ils joueront également le 25 novembre à L’Anti Bar & Spectacles de Québec.
Jérome Daviau : Pour commencer, qu’est-ce qui a fait reculer la date du lancement officiel au Ministère?
Ludwig Wax : C’est un peu la valse des dates depuis maintenant deux ans mais là, c’est hors de notre contrôle. Mais si on avait fait ça plus tôt, les disques n’auraient pas été prêts, on serait encore à attendre après l’impression des disques d’Adèle ! Et là au moins, on va avoir de très beaux vinyles pressés en rouges qui seront prêts pour le 29 octobre, juste avant Halloween.
Il y a un contrat de disque sur la table ! Y a même pas de nom de band, même pas de chansons : ça semble dangereux, je vais dire oui!
Comment s’est passé la genèse du groupe?
L.W. : C’est parti de Stéphane Papillon, l’instigateur du mauvais goût comme toujours! Il m’avait dit : « J’aimerais ça refaire de la musique, je vais sans doute faire un nouveau disque. » Je lui avais répondu, tu m’appelleras, je vais aller chanter une chanson sur ton disque. Fin 2019, il me rappelle : « Veux-tu venir à un meeting? » J’y vais et il me présente Jean-Sébastien Chouinard et Pierre Fortin et il y a un contrat de disque sur la table ! Y’a même pas de nom de band, même pas de chansons : ça semble dangereux, je vais dire oui !
* Drogue à Envol et Macadam 2021. Photo par Eliott Garn.
Le premier EP, Drogue, était pas mal sur le rough et là, sur Zéro Trouble, il y a vraiment un gros travail de son. Ça s’est passé comment cette fois en studio?
L.W. : Le premier EP a été fait en ping-pong entre deux studios et je ne connaissais pas encore la moitié du groupe. On était en plein COVID et on était rarement en même temps tous ensemble. On l’a fait plus garage, plus lo-fi, et là, pour l’album, on voulait vraiment exploiter le studio et les multiples machines analogues vintages qui remplissent le lieu. Et on s’est concentré sur un seul studio : celui de Jean-Sébastien Chouinard, notre guitariste, un excellent studio.
Et on a pris notre temps. C’était plus facile pour Jean-Sébastien et Pierre qui sont des multi-instrumentistes rats de studios pour gérer la patente. Le fait de tout faire au même endroit, ça nous a aidé à mieux contrôler le son. La basse est jouée par Jean-Sébastien ou Pierre, donc on a fonctionné à quatre pour l’enregistrement. Sur scène, on est super bien servis par la basse d’Alexandre Lapointe (The Brooks, Yannick Rieu, Ariane Brunet, Jason Bajada), c’est toujours un plaisir d’être avec lui.
Le dernier moment où on a travaillé les quatre ensemble sur le disque, c’était le soir des GAMIQ. Tout était canné fin 2021, on était prêt à sortir ça au printemps mais ça a été repoussé à l’automne.
Des textes comme un beau pantalon de cuir en mou rien que pour moi.
Sur scène, ton côté bête de scène met de côté les textes, est-ce que ça t’ennuie?
L.W. : Non, ça vient tout ensemble, c’est un tout. Si les textes n’étaient pas bons, j’aurais de la misère à rentrer dans le personnage de bête de scène. J’ai toujours été bien servi par mon précieux collaborateur Jean-Philippe Roy avec qui j’ai travaillé sur Le Nombre, j’ai connu Jean-Philippe quand il était dans les Secrétaires Volantes, donc c’est surtout lui qui produit les textes et ça me va, c’est parfait pour moi, c’est ce qui me fait le mieux, comme un beau pantalon de cuir en mou rien que pour moi.
* Drogue à Envol et Macadam 2021. Photo par Eliott Garn.
Sur le dernier, il y a Pierre qui en a écrit une, Cliché, qui ouvre le disque. Il a écrit les paroles et fait la musique et enregistré tous les instruments. Moi, je suis juste venu chanter par dessus. Il y a aussi mon bon ami Fred Ouellet qui est dans la scénarisation de films et téléséries et qui est un partenaire musical de longue date et il a vu que j’étais de retour dans la musique. C’est plein de mauvais goût. Eh eh! Il nous a proposé des chansons qu’il avait en stock et finalement, on lui a pris Sex Object.
Pour revenir à ta question, non, je ne pense pas que les textes soient éclipsés. Ils sont souvent éclipsés par le son des guitares. C’est sûr que les gars amènent des immenses amplis. Le but, c’est que ça soit fort, c’est un peu ça l’exercice pis moi j’aime bien ça, ça me transperce le corps, c’est un bon massage sonore. Des fois, la voix passe difficilement, mais je te dirais que jusqu’ici, j’ai été bien servi avec l’excellent sonorisateur Benoit Favreau (Half Moon Run, The Brooks, July Talk) qui réussit à faire passer la voix tout en ayant les guitares très fortes. Ça c’est merveilleux, j’espère que c’est apprécié par les spectateurs.
C’est quoi vos influences?
L.W. : Iggy Pop, ça nous rassemble tous, en solo, avec Willamson ou avec la version des Stooges, très fédérateurs pour moi et Papillon. L’énergie des Hives est aussi une grosse influence. Et MC5 pour le côté plus engagé, politique. Quoique Drogue, c’est pas vraiment politique.
Moi, je suis un gros fan des Wampas, OTH (groupe français culte des années 80) et toute cette vague de groupes de rock français. J’essaie de passer ça à mon enfant pour qu’elle écoute un peu de musique francophone – ça marche elle adore les Wampas ! Et je citerais aussi les Secrétaires Volantes, on y revient encore!
Deroy Amplification a fait une pédale de guitare au nom du groupe, c’est-tu une consécration?
L.W. : Les musiciens avec qui je travaille, ce sont quand même des acheteurs compulsifs dangereux, ils achètent énormément de matériel et ils en vendent énormément. En tournée, ils vendent une guitare, ils en achètent une… J’imagine que tous ces gens-là qui fabriquent des pédales, ils en profitent pour leur vendre de nouveaux produits et ils tombent dans le panneau!
En réalité, c’est vraiment le fun de voir un appareil avec le nom du band dessus. C’est quand même pas si courant que ça!
- Artiste(s)
- Drogue, Papillon
- Ville(s)
- Montréal, Québec
- Salle(s)
- L'Anti Bar & Spectacles, Le Ministère
- Catégorie(s)
- Post-punk, Rock,
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