Vanille

Entrevue avec Vanille : « La place est là, et je suis là pour la prendre. »

C’est sous l’étiquette Bonbonbon que Rachel Leblanc, autrice-compositrice-interprète de 25 ans qui évolue sous le nom de Vanille, lançait son premier album le 22 janvier. Pour l’occasion, Vanille fera un spectacle virtuel diffusé le vendredi 5 février à 21h, co-présenté par le Ministère et nos collègues du Canal Auditif.

Accompagnée d’un full band, Vanille était aujourd’hui au Ministère pour l’enregistrement de son spectacle. C’est devant une « forêt psychédélique » que la formation a joué tous les morceaux de son album en plus d’une reprise de Karo, musicienne québécoise ayant connue son moment de gloire à la fin des années soixante avec son morceau Un garçon en mini-jupe.

Prendre sa place

Depuis l’annonce de son lancement, Vanille a joui d’une couverture médiatique plus importante que bien des premiers albums. Bien qu’elle ne s’y attendait pas, Rachel Leblanc explique que certains choix quant à la date du lancement pourrait expliquer l’engouement. « L’album est prêt depuis août, mais mon équipe et moi on a décidé d’attendre à l’hiver avant de le sortir. Même si ce n’est pas coutume, on trouvait qu’il y avait beaucoup de sorties à l’automne. On a décidé d’attendre un peu. » Pari réussi, puisqu’un album coloré et léger comme Soleil ’96 est définitivement le bienvenu dans cette ambiance maussade de confinement hivernal.

Même si les influences de la chanson française des sixties sont évidentes chez Vanille, la musicienne à la voix douce n’entend pas jouer à la poupée de cire.

J’adore cette époque, mais même France Gall a dit qu’elle avait détesté ses jeunes années. C’est ce qui m’inspire d’une artiste comme Karo, qui écrivait ses propres chansons à une époque où c’était commun que les femmes se fassent imposer des textes à chanter sur des compositions qui n’étaient pas les leurs.

Bien qu’un projet peut avoir une belle visibilité à son lancement, le contexte actuel fait en sorte que plusieurs artistes s’inquiètent de la place qui sera réservée aux plus jeunes projets lorsque les salles rouvriront. À ce sujet, Vanille demeure confiante: « je suis pas trop inquiète. Il va falloir beaucoup de spectacles pour tous ces gens qui se sont ennuyés d’aller voir des shows. Je pense qu’il faut avoir confiance que les diffuseurs ont envie de jeunes projets et de projets de femmes. La place est là et je suis là pour la prendre. »

* Photo par Marc-André Mongrain

Vanille en studio

Si elle est fière de l’album qu’elle présentera vendredi soir prochain, Rachel Leblanc avoue que le parcours aura été quelque peu sinueux. C’est après un spectacle de Vanille à l’automne 2018 que Rachel a fait la rencontre d’Emmanuel Éthier (Chocolat, P’tit Belliveau, Corridor, Pierre Lapointe) qui lui a proposé ses services dans l’éventualité d’un enregistrement prochain. Rachel Leblanc, qui avait alors le désir d’enregistrer un album, mais qui ne savait pas exactement comment y arriver, a sauté sur l’occasion.

Toutefois, des horaires incompatibles entre Emmanuel et elle ont ralenti le processus. « C’était plus long que prévu, mais je suis contente d’avoir attendu car Emmanuel travaille avec d’excellents artistes et je suis contente qu’il ait voulu s’associer à moi », confie Vanille.

Puis, elle a commencé à enregistrer son album de manière indépendante, en finançant tout par elle-même. Heureusement, Vanille s’est joint à Bonbonbon quelque mois plus tard. Tout de même, l’expérience de ce premier album traîné plus longtemps qu’elle ne l’aurait voulu confirme à l’artiste maintenant initiée son désir de sortir un prochain album beaucoup plus rapidement.

Vanille sera en spectacle virtuel le vendredi 5 février dès 21h. Une entrevue avec Louis-Philippe Labrèche du Canal Auditif précédera le spectacle. Les billets sont en vente dès maintenant.

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