Critique CD: Drake – Thank Me Later

L’élève modèle démontre ce qu’il a appris

Drake
Thank Me Later

Après avoir fait ses premières armes à l’école Degrassi, l’acteur ontarien Aubrey Graham a accédé à l’Université du hip-hop où les grands maîtres Lil’ Wayne, Jay-Z et autres Eminem ont rapidement vu en lui un élève surdoué.

Adoptant Drake comme sobriquet, le jeune homme a appris les rudiments du R&B à la lettre et démontre sur ce premier album complet, intitulé Thank Me Later, que les leçons ont bien été apprises.
Les critères sont tous respectés au doigt et à l’œil :

1. S’assurer une production de haute qualité (Noah « 40 » Shebib, Boi-1da, Timbaland, Swizz Beatz et Kanye West mettent tous la main à la pâte) pour créer des rythmes solides et profonds
2. Y coucher un rap bien débité avec des textes chargés, parfois un brin clichés mais généralement bien sentis
3. Ajouter quelques collaborations de gros noms masculins qui viendront ajouter une couleur supplémentaire à certains titres (T.I., Young Jeezy, Jay-Z et Lil’ Wayne forment cette imposante liste)
4. Se jumeler à des artistes féminines de renom pour des duos aux couplets rap et aux refrains chantés (Firework avec Alicia Keys, Up All Night avec Nicki Minaj)
5. Inclure quelques titres plus rythmés, des hymnes à écouter à fond la caisse en voiture les fenêtres ouvertes (Over, Miss Me, Find Your Love)
6. Inclure quelques balades sensuelles faites sur mesure pour les bars de danseuses (Show Me a Good Time, Shut It Down)
7. Faire usage de l’effet Auto-tune de façon éparpillée

En appliquant cette formule, Drake obtient la note de passage et, en raison de son talent brut indéniable, réussit là où plusieurs échouent.

Mais pour passer à l’histoire, il faudra maintenant que Drake s’affranchisse de cette façon de faire plutôt académique.

Le jeune prodige se devra de réinventer ses repères pour aller rejoindre les Outkast, Kid Cudi et autres Common de ce monde, au lieu de se contenter d’être une copie prometteuse des Kanye West, Usher et compagnie comme ça semble être le cas présentement.