La symphonie du jeu vidéo de l’Orchestre Métropolitain | De la manette à la baguette
Ce vendredi 29 septembre, la Place des Arts accueillera un concert particulier de l’Orchestre Métropolitain : La Symphonie du Jeu Vidéo de Montréal. Créé pour célébrer le 375e de Montréal, ce spectacle interactif promet de mêler les genres et les milieux. Rencontre avec le coordinateur artistique du projet, Maxime Goulet, et l’arrangeur musical Benoit Groulx.
Célébrer Montréal et la création
Au programme de ce concert, de la musique de jeu vidéo, de tous les horizons, de toutes les formes, pourvu qu’elle ait été créée à Montréal. Selon Maxime Goulet, coordinateur du spectacle, « Montréal est un terrain très fertile en jeu vidéo, c’est un véritable écosystème. On voulait que le show soit représentatif de cette diversité. » On pourra entendre aussi bien les musiques des « classiques » du jeu vidéo (Dragon Age, Mass Effect ou encore Assassin’s Creed – dont c’est le dixième anniversaire cette année, on peut s’attendre à une vidéo inédite et une musique sur mesure) que celles de jeux dits « indépendants » : Fez, Mages of Mystralia ou encore Jotun pour n’en citer que quelques-uns.
Un gros travail a été réalisé avec les compagnies de jeu vidéo. Maxime Goulet a été heureux de la réception du projet par les entreprises : « J’ai pu avoir une approche très personnalisée avec chaque compagnie ; je suis allé les voir pour leur demander : « Comment voulez-vous qu’on montre votre jeu ? » »
L’arrangeur musical de la plupart des morceaux, Benoit Groulx, rapporte la même expérience : « J’ai parlé à quelques-uns des compositeurs, ils étaient honorés d’entendre leur musique autrement ! Les grosses franchises voulaient voir la partition finale, mais je n’ai eu aucun retour négatif. Ils ont des signatures à protéger ! »
Tous les morceaux seront joués avec une vidéo diffusée, souvent inédite, qui montrera au spectateur certains aspects du jeu. Le concert mobilisera plus de 150 artistes, musiciens et choristes.
Un show interactif
Dina Gilbert s’occupera de la direction d’orchestre. « J’ai déjà fait des projets de musique interactive avec elle, beaucoup de musique à l’image », nous raconte Maxime Goulet. « Avec le jeu vidéo, on rajoute un aspect interactif à la musique, donc il fallait un chef à l’aise avec ça. » En effet, la musique de jeu vidéo est assez inhabituelle. Benoit Groulx nous l’explique :
La musique de cinéma est collée à l’image, elle ne bouge pas. Alors que la musique de jeu vidéo doit avoir des options différentes, dépendamment de ce que le joueur fait.
Cet aspect est au cœur du travail de préparation des musiciens de l’OM. « On sort les musiciens de leur zone de confort, mais ça va être un beau défi pour eux. Tout le monde est vraiment impliqué dans ce projet », se réjouit Maxime Goulet. Il insiste sur le programme très riche de la soirée, avec des projections à l’écran « parfois très narratives, parfois des séquences de jeu, parfois du concept art » ; mais également des animateurs, des joueuses de la team féminine compétitive SailorScouts qui viendront jouer en direct. « Ça va être un vrai challenge pour l’orchestre de suivre la performance des joueuses ! ».
Est prévu également un crowdgame, un jeu spécialement créé pour le concert où le public devient le joueur. « On va jouer tous ensemble à un jeu de Jérome Delapierre. C’était très intéressant de développer le jeu avec lui car il fait beaucoup de projets scéniques », nous explique Maxime Goulet.
Joindre deux univers : jeu vidéo et musique classique
L’idée derrière ce projet, c’est aussi de mêler deux disciplines qui se côtoient rarement. Maxime Goulet, qui est aussi compositeur de musique classique et de musique de jeu vidéo avait cette idée en tête depuis longtemps : « Quand les orchestres jouaient ma musique, ils disaient être intéressés par la musique de jeu vidéo. Ça m’a donné l’idée de mélanger les deux, de faire un concert avec des jeux vidéo créés à Montréal. J’ai proposé l’idée à l’OM il y a longtemps, puis l’appel de projet de Montréal 375e nous a semblé le bon moment pour la réaliser. »
Maxime Goulet s’est donc entouré de personnes enthousiastes et talentueuses pour ce projet. Benoit Groulx s’est occupé de « recomposer la musique ». « Souvent, la musique de jeux vidéo est faite avec des machines, et il n’y a pas de partition qui existe puisqu’il n’y a pas de musiciens impliqués. » Il a donc travaillé en trois étapes : écouter la musique pour la retranscrire, puis imaginer des arrangements. « Comme la musique de jeu vidéo consiste souvent en des boucles sonores répétitives, on ne pouvait pas utiliser ça dans un concert ! J’ai gardé les mélodies principales, le thème et en général, j’ai recomposé toutes les parties auxiliaires. » Il a ensuite orchestré le tout pour que la musique puisse coller aux effectifs de l’Orchestre Métropolitain. « Le gros enjeu, c’est qu’on garde le mouvement rythmique de la pièce. Il faut que je donne quelque chose à jouer à chaque musicien ! »
Une chose est sûre, ce concert interactif sera un spectacle à part entière, à la fois très surprenant et amusant.
* Cet article a été produit en collaboration avec l’Orchestre Métropolitain.
- Artiste(s)
- Orchestre Métropolitain
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Acoustique, Classique,
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