
Zones Théâtrales 2025 | Une ode vibrante au théâtre francophone d’un océan à l’autre
Du 8 au 13 septembre, Ottawa vibrera au rythme du théâtre francophone canadien à l’occasion de la 11e édition de Zones Théâtrales, la biennale phare du Centre national des Arts qui célèbre les créations scéniques d’ici, des Rocheuses à l’Atlantique, en passant par le Nord et même la Guyane française.
Piloté depuis 2017 par le dramaturge et metteur en scène Gilles Poulin-Denis, ce rendez-vous incontournable met de l’avant la richesse des voix francophones au pays, avec une programmation audacieuse, humaine et résolument ancrée dans l’actualité.
« Le fil doré de cette programmation est un appel doux mais puissant à revenir à l’essentiel, à ce qui bat en nous, explique Poulin-Denis par voie de communiqué. La famille, sous toutes ses formes, y est omniprésente : la famille de sang, les parents, les enfants… mais aussi celle que l’on choisit, celle que l’on construit avec le cœur. Et plus largement encore, la nature, cette grande famille silencieuse, généreuse, à laquelle nous faisons intimement partie. »
Des histoires humaines, des territoires multiples
Les Zones théâtrales accueilleront cette année dix productions en provenance de Vancouver, Moncton, Edmonton, Sudbury, Toronto, Ottawa, Tadoussac, Saguenay et au-delà. Le public pourra notamment découvrir Arbres, une installation performative à bord d’une voiture-poème qui rend hommage aux géants végétaux du paysage; ou encore Nigamon/Tunai, un manifeste poétique signé Émilie Monnet et Waira Nina, portant sur l’amitié et la défense des territoires autochtones face à l’exploitation minière.
D’autres œuvres explorent les liens familiaux avec intensité : Hippocampe (Moncton) suit un père et sa fille sur les routes de l’Atlantique à l’été 2020; Le Taureau (Ottawa) aborde la violence, la loyauté filiale et les non-dits dans le regard fuyant d’un adolescent troublé; Ornithorynques (Moncton/Carleton-sur-Mer) nous replonge dans l’été 1990 d’un trio marginal et résilient.
À l’intersection du théâtre et de l’intime, des œuvres comme Nos mères meurent (et nous n’y pouvons rien) (Rouyn-Noranda/Tadoussac) ou Sur appel (Saguenay) traitent de l’accompagnement en fin de vie ou de l’urgence médicale avec une sensibilité poignante.
Théâtre et numérique : quand l’écran devient scène
Le virage numérique n’est pas en reste. asses.masses (Vancouver) transforme le spectateur en acteur principal dans une œuvre vidéoludique où le théâtre se joue à la manette. *Les Sentinelles* (Guyane française, Toronto, Edmonton) imagine quant à elle un refuge numérique féminin pris d’assaut par les convoitises extérieures — un miroir troublant de notre époque.
Autre coup de cœur annoncé : *Nuits claires*, une création collective d’un bout à l’autre du pays, née d’un jeu d’écriture nocturne entre douze auteurs francophones. Ce collage scénique, issu de Vancouver, Whitehorse, Edmonton, Sudbury, Ottawa, Montréal et plus, est une véritable traversée poétique du pays dans ses heures les plus silencieuses.
Une vitrine sur l’avenir : la Zone Labo
Toujours attentive à l’émergence et à l’expérimentation, la Zone Labo proposera sept œuvres en chantier, à différents stades de création. Parmi elles :
- Culture de l’explosion (Ottawa), un premier texte mordant d’Émilie Camiré-Pecek qui bouscule les normes sociales;
- Comme la pluie sur un toit de tôle (Toronto), qui donne voix aux anciens combattants et infirmiers de guerre;
- De l’importance de gosser du bois (Sherbrooke), une œuvre cathartique sur les séquelles de la violence sexuelle;
- Giant Mine (Sudbury/Winnipeg), une enquête éco-théâtrale sur les cicatrices laissées par l’industrie extractive;
- Héritages (Toronto), qui poursuit une réflexion sur les impacts du colonialisme en territoire antillais;
- Les Ensevelies (Ottawa/Moncton), un drame de disparition empreint de mystère et de sororité.
Un théâtre vivant, engagé, rassembleur
Avec cette programmation foisonnante et profondément enracinée dans les réalités contemporaines, Zones Théâtrales s’impose comme un véritable carrefour artistique et humain, où les scènes francophones — souvent marginalisées — prennent toute leur place, leur souffle et leur lumière.
La programmation complète et les billets se trouvent par ici.
- Ville(s)
- Ottawa
- Salle(s)
- Centre national des Arts
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