crédit photo: Yagub Allahverdiyev
Yseult

Yseult au Mtelus | Une soirée envoûtante

La puissante Yseult a enflammé le MTelus lundi soir avec une performance généreuse et intense pour le lancement de sa tournée Mental.

Portée par son succès grandissant à l’international, notamment grâce à la chanson Alibi en collaboration avec Sevdaliza et Pabllo Vittar, qui lui a permis d’intégrer le prestigieux Billboard 200, Yseult confirme son statut d’étoile montante, avec pour preuve la salle presque comble du MTelus.

Dès son entrée en scène, l’artiste française, qui jongle entre la chanson et le mannequinat, a imposé une présence humble mais magnétique. Le concert a débuté sans première partie avec le poignant morceau Noir qui lui a valu une ovation d’entrée (après une demi-heure de retard). Émue, elle a confié : « C’est la première fois que je fais une tournée toute seule, et c’est dur. » L’artiste, qui a créé son propre label Y.Y.Y en 2019, se produit de façon indépendante. « Je suis manageuse, productrice, je fais tout », a-t-elle ajouté. Ce moment de vulnérabilité a créé une ambiance intime qui a perduré tout au long de la soirée.

Accompagnée d’un bassiste et d’un batteur, Yseult a pris possession de la scène avec une énergie communicative. Elle chantait, dansait, vivait chaque morceau, portée par l’enthousiasme d’un public dévoué. Sa performance a été marquée par des moments de liberté totale, comme lorsqu’elle a retiré sa perruque, clamant avec assurance : « On est naturel! ».

Une liberté qu’on retrouve aussi dans sa musique. Garçon, Gasolina, Tuning… Yseult jongle entre les genres dans son album Mental sorti en septembre 2024. Chaque chanson survole une facette différente de l’univers qu’elle développe ces dernières années. Mental, c’est une « attitude », « une émotion » à travers sept états psychologiques qu’elle a traversés : le doute, la frustration, le désespoir, la colère, la résilience, la fierté et la joie, comme elle l’expliquait dans une entrevue pour Views.

Le concert a également réservé deux surprises : des morceaux inédits écrits tout juste la semaine précédente. Problematic, une ballade douce et pop, et un autre titre résolument R&B et sensuel, ont offert un avant-goût de la suite de son univers musical.

L’émotion était palpable lors du très attendu Corps qui lui a valu en 2021 la victoire de la révélation féminine aux Victoires de la musique en France. Interprétée a cappella dans le noir presque total, cette chanson a suspendu le temps. Yseult a d’ailleurs rendu hommage à un ami défunt qui l’accompagnait au piano sur cette chanson, offrant un moment d’une poignante sincérité.

Après ce passage marquant, la structure du concert était plus décousue. Quelques oublis de paroles, rattrapés avec des notes, et des « pull ups » répétés à ses musiciens ont ajouté une touche d’imprévu. Loin d’être dérangeants, ces moments ont renforcé l’authenticité de l’expérience. Yseult était avant tout elle-même : spontanée, accessible et connectée avec son public.

Si l’interaction constante avec le premier rang et ses fans les plus fidèles a créé une proximité inégalée, elle a également laissé les spectateurs et spectatrices des gradins ou de l’arrière de la salle un peu en retrait. Malgré tout, l’énergie collective présente dans la salle a su compenser cette petite distance.

Avec une première date aussi chargée en émotions et en sincérité, Yseult a réussi à conquérir Montréal. Prochaine étape : New York, le 3 février, pour poursuivre cette tournée Mental qui promet d’être inoubliable.

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