Tina Turner The Musical, salle Wifrid-Pelletier – Une vie de combats, une carrière de triomphes
« Survivante », « battante », « reine » : les qualificatifs d’ampleur ne manquent jamais pour décrire Tina Turner. Autant dire que l’interprète principale de cette comédie musicale avait de grandes bottes à chausser. OU, devrais-je dire, de hauts talons aiguilles à porter. Au-delà de la personnification, l’histoire était aussi attendue au tournant : que pouvait-on raconter de plus que l’on ne savait pas déjà ? La pluie d’hommages qui a suivi la disparition de cette icône en 2023 s’était déjà faite porte-étendard de son incroyable parcours ; elle, qui a dénoncé les abus de son mari, sans jamais pour autant se laisser définir par l’unique statut de victime. En misant sur ce qui a fait la légende de la chanteuse – sa voix, son charisme et sa volonté hors norme – l’exercice périlleux du biopic est pourtant réalisé avec brio. Il faut dire qu’avec Tina Turner herself et son dernier compagnon Erwan Bach à la production, le contraire aurait été étonnant.
Depuis ses débuts en 2018, Tina Turner The Musical a gagné ses galons de show avec toute la grandeur que cela sous-entend. Car Tina Turner était avant tout une bête de scène. Cette expression peut paraître galvaudée, mais dès son plus jeune âge, la petite Anna Mae Bullock de son vrai nom, aime chanter fort et se faire entendre. Sous les traits de Taylor Brice – 10 ans et une voix d’une assurance et d’une puissance à faire pâlir bien des adultes – on peut déjà mesurer le phénomène en marche.
Tout au long de la pièce, des rappels à l’enfance sont d’ailleurs régulièrement disséminés. Que ce soit pour parler de l’émergence de sa vocation, du cocon familial toxique ou pour trouver la force de se relever lorsqu’elle chute, l’artiste se raccroche à la force de caractère de cette petite qu’elle a été. Cette dimension nostalgique donne une couleur profondément humaine à l’ensemble. Ajoutons à cela l’empreinte spirituelle également très présente, et l’on comprend mieux ce qui l’a fait tenir toutes ses années auprès de son bourreau : sa conviction religieuse et sa croyance en elle-même.
La chronologie présentée aborde donc toutes les étapes déterminantes de sa vie : l’abandon par sa mère, la découverte du gospel et, bien sûr, la rencontre avec Ike Turner ; celle qui allait tout changer pour le meilleur comme pour le pire. Une balance parfaite est alors trouvée entre le privé malheureux et le bonheur sur scène.
Les comédies musicales de Broadway se caractérisent souvent par des numéros « triple threat » chantés, joués et dansés. Ici, ce genre de grand tableau est laissé de côté, afin d’être mieux valorisé lors des scènes de concert où tout prend son sens. Que ce soit Jayna Elise en Tina Turner, les danseuses ou les musiciens du band, on peut sentir la force commune de tout un chacun.
D’ailleurs, comment s’en sort-elle Jayna Elise ? On ne va pas se mentir : à la première chanson, on se dit que la voix ne sera pas celle de notre idole. On se dit aussi que c’est normal, car Tina Turner est unique. Mais au fil du temps, la métamorphose s’opère. Vocalement, les timbres rauques et éraillés embarquent, même dans le registre parlé. Les épaules se font plus présentes, les fameuses jambes se dévoilent et les mouvements de danse signature s’imposent et explosent. Finalement, même si l’on se doute qu’un coaching est passé par là, l’espace de 2h40 Jayna Elise est Tina Turner.
On ne compte plus les succès intemporels dans le répertoire de la chanteuse. Néanmoins, Let’s Stay Together, Better Be Good To Me, River Deep-Mountain High et I Don’t Wanna Fight No More sont les bijoux d’interprétation de la première partie. La seconde quant à elle, pourra compter sur What’s Love Got To Do With It, We Don’t Need Another Hero, Simply The Best, et évidemment, Proud Mary en rappel.
Que doit-on retenir de ce musical ? L’empouvoirement féminin qui en dépit d’un mariage forcé, de chantage affectif, d’emprise professionnelle, de violence morale, physique et financière, de manipulation et d’une tentative de suicide, s’est solidifié pour créer le mythe.
Le spectacle se termine à la manière d’un final de concert, le public étant largement sollicité pour élever l’ambiance déjà bien haute. On aime le clin d’œil fait à Erwan Bach. Et l’on aime se rappeler que cette femme a subi beaucoup, mais a réussi à sublimer davantage.
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Photos en vrac
- Artiste(s)
- Tina Turner The Musical
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Comédie Musicale,
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