The Orwells au Ritz | Une folle frénésie

Dans la sombre mais ambiancée salle du Ritz PDB, The Orwells ont offert un concert mémorable ce mardi soir. Énergiques, stridents et transpirants, les Américains ont respecté la bonne recette punk-rock pour offrir au public montréalais un moment exquis. Et la folie s’est emparée des lieux…

Amis depuis très longtemps déjà, le quintet formé à Chicago en 2009 s’est taillé une solide réputation depuis cinq années. Tellement d’influences sont donc palpables à l’écoute des titres qui ont rythmé les trois disques, de Remember When en 2012 à Terrible Human Beings en 2017 sans oublier Disgraceland trois ans plus tôt. The Strokes, The Black Keys ou plus anciennement Jay Reatard. Voilà à quoi s’attendre lorsque l’on pénètre dans cet ancien garage qu’est le Ritz.

À l’image du groupe suédois The Hives, les Américains ne sont pas réputés pour être des saints sur scène. Une salle qui sera finalement taillée sur mesure pour l’occasion.

 

Les surprenants The Walters 

Tout commence à l’heure prévue par l’arrivée sur scène d’un quintet lui aussi originaire de Chicago, The Walters. Si l’on pouvait s’attendre à un rock indé calibré, difficile de s’imaginer à l’avance que d’aussi bonnes bêtes de scènes auraient réussi à mettre tout le Ritz dans leur poche en quatre accords seulement. Plein de bonne volonté, le groupe s’installe dans un décor particulièrement enjoué, parfaitement mené par la prestation scénique dantesque – quoiqu’un peu exagérée – du chanteur Luke Olsen. Une belle pépite à revoir définitivement sur scène !

 

The Orwells tout en maîtrise

Quelques dizaines de minutes plus tard, voici que sortent de la porte du fond les membres de The Orwells et leur dégaine nonchalante. Une nonchalance qui, qu’on se le dise, ne sera que passagère. Le décompte de Henry Brinner à la batterie lance assez vite les hostilités avec Black Francis qui fait sauter la foule en quelques secondes à peine. L’intensité est là puisque se déchaîne le chanteur Mario Cuomo sur l’excellente They Put A Body In The Bayou avant de recevoir un shooter de la part d’une des nombreuses admiratrices du premier rang. Tout cela, c’est avant Let it Burn. Évidemment d’autres alcools s’inviteront sur scène, dans une frénésie assez folle où les dites admiratrices séduiront Cuomo tandis que les hommes, eux, tenteront – avec peu de succès – des séances de body surfing sur les éclats de Grant Brinner (basse) dans Gotta Get Down. C’est l’atmosphère rock à l’état pur à laquelle le public assiste, celle de l’insouciance la plus totale que dégage notamment Black Lips sur scène.

 

La folie s’empare du Ritz

En dignes héritiers de ces années fastes du rock du début des années 2000, The Orwells impose au public cette nonchalance maîtrisée sans pour autant empêcher, par la force de leur musique, des mosh pit au devant de la scène comme sur Who Needs You. Le public, très engagé ce soir-là, donna de la voix lorsque retentissait In My Bed, Fry ou The Righteous One, témoin elle d’une fin intensive qui offrira par la suite une longue séquence instrumentale sonnant comme Dandy Warhols sur Double Feature.

Tous transpirants, heureux, le public termine le concert en redemandant une dernière chanson. Parti discrètement, Cuomo revient finalement sur scène pour emballer la foule au son des riffs de ses comparses guitaristes Dominic Corso et Matt O’Keefe. Repris par la grande majorité du public, les « La La La » de cette dernière qu’est Mallrats offre au Dionysos du groupe un dernier moment de gloire montréalais auprès de sa gente féminine.

Ah, la douce folie du rock…

 

Liste des chansons :

  1. Black Francis
  2. Dirty Sheets
  3. They Put A Body In The Bayou
  4. Let it Burn
  5. Creatures
  6. Vacation
  7. In My Bed
  8. Southern Comfort
  9. Gotta Get Down
  10. Fry
  11. Blood Bubbles
  12. Buddy
  13. Heavy Head
  14. Who Needs You
  15. The Righteous One
  16. Double Feature
  17. Mallrats (La La La)

 

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