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Taverne Tour 2025 – Jour 2 et 3 | Papillonner de bar en bar entre alternatif et abrasif
Lors de festivals urbains comme le Taverne Tour, le fun réside dans le fait de papillonner d’une salle à l’autre, en se promenant ici et là, pour faire des découvertes, ou encore enfin voir tel groupe ou artiste en concert, parfois en improvisant, et ce, bien qu’en plein hiver, l’aventure vienne avec son lot de vêtements chauds et encombrants.
Comme notre compte-rendu du jour 1 se terminait tout juste après l’excellente performance de Motherhood, on va d’emblée vous raconter comment était celle de Gus Englehorn. Le globe-trotteur auteur-compositeur-interprète était accompagné de son épouse Estée Preda, dont le sourire complice s’accordait parfaitement avec celui, contagieux, de son homme. Portant un magnifique veston vintage à la Sgt. Pepper, Estée s’activait à la batterie et aux chœurs, alors que Gus jouait le rôle du poète-raconteur, avec ses guitares et sa dégaine salement décontractée.
‘Faut croire qu’il était attendu, car la salle était plus que remplie. La paire d’ex-montréalais ne cachait surtout pas sa joie de retrouver ses amis à L’Esco. On eut droit à pas mal de pièces du récemment lancé The Hornbook, en amorçant le show avec l’envoûtante One Eye Jack Pt.I and II (et son mantra « what-do-ya »), The Whirlwind’s Speaking (et ses participatifs « la-la-la »), l’entraînante Thyme et la céleste et Pixies-esque The Itch.
À la fois humble et marrant, Gus a su captiver la dynamique foule avec ses compositions parfois grunges et toujours fort bien ficelées. Encore plus que sur album, son folk-rock alternatif dégageait une indescriptible magie, empreinte d’une jolie folie bien à lui. Comme les « ah ah ah ah » contagieux de The Gate et Exercice my Demons (tirées de Dungeon Master). Oh que c’était réjouissant de les voir s’amuser comme deux gamins. Bref, il fallait être là. Et on a déjà hâte à la prochaine fois! Restez branché sur sors-tu.ca, car un article sur Gus et Estée sera publié prochainement.
La soirée des groupes du Dr.Frankenstein
Le vendredi de votre scribe fut en mode abrasif. On s’est d’abord rendu à La Toscadura, une toute nouvelle salle, née des cendres du tout petit El Salon (2004-2006). Sur la scène de ce dernier, on avait pu voir les Arcade Fire, Against Me!, Murder by Death et Death From Above 1979, en plus de pas mal de groupes métal (Despised Icon, Cephalic Carnage, The Black Dahlia Murder, Decapitated, Isis, Protest the Hero, Trivium, 3 Inches of Blood…). D’ailleurs, à notre arrivée sur place, c’est du Mr.Bungle qui émanait des haut-parleurs. La salle n’était qu’à moitié pleine pour le tout premier concert de To the Lighthouse, un tout nouveau supergroupe, formé aux trois quarts d’ex-membres de Beat Cops (2014-2016), soit le batteur Max Hébert (Les Breastfeeders, The High Dials), les guitaristes Pat Bennett (Trigger Effect, Mountain Dust) et Mikey Heppner (The Dropouts, Uncle Bad Touch), ce dernier ayant aussi été le leader du regretté groupe de rock métallique Priestess (2004-2012). Ah, et leur bassiste est nul autre que Vincent Peake (Groovy Aardvark, Grimskunk, Floating Widget, The Evil Five…).
Malgré une sono ordinaire, on a beaucoup aimé découvrir le rock bien lourd et fuzzé du quatuor, puisant dans le progressif des années 1970, avec ses riffs musclés, rythmiques variées et autres solos de guitare en duo. On eut droit à de fort belles harmonies vocales, Mikey et Vince étant sensiblement dans le même registre. Parfois, c’était comme Soundgarden rencontrait Maiden. Le groupe nous a aussi offert des reprises de Joni Mitchell (Free Man in Paris), Beat Cops (Get Even) et Priestess (Lay Down). Pour vrai, on en aurait pris quatre de plus d’Hello Master, leur excellent premier album qui soufflera ses 20 chandelles cette année. In the Lighthouse devrait entrer en studio cette année.
Ensuite, Metalian prit la scène peu après 21h armé de deux flying V pour nous balancer en pleine face leur efficace métal classique à la Judas Priest dans une pénombre peu appropriée pour les photographes. Et, qui plus est, le kit de son nous a lui aussi solidement fait dans les mains. C’est que lorsque le chanteur-guitariste Ian Wilson poussait la note avec la puissance qu’on lui connait, le son coupait. Comme si on déconnectait son micro au mauvais moment. Si on finit par avoir un meilleur éclairage et obtenir quelques pièces sans interruption sonore, le groupe semble avoir trouvé l’expérience aussi éprouvante que l’audience, nous offrant qu’une quarantaine de minute sur l’heure prévue initialement à l’horaire. Avant de terminer ce fiasco technique, Metalian s’est fendu d’une particulièrement puissante version d’Highway Star de Deep Purple.
Ensuite, pour se rincer les tympans, on est remonté St-Laurent pour se rendre à la Casa Del Popolo. À notre arrivée dans la salle bien remplie, le groupe d’emo-punk No Waves terminait son tour de chant, alors qu’on se disait qu’il n’aurait pas détonné sur la trame sonore de Scott Pilgrim Vs. The World. Mais on était là pour voir Speed Massacre, une autre formation mettant en vedette des gars ayant joué avec plein d’autres groupes qu’on connait. En plus du guitariste Guillaume Beauregard et du batteur Mathieu Lecours (qui ont joué ensemble dans Vulgaires Machins), on retrouvait d’autres gars de Granby, soit l’imposant chanteur Joakim Morin (Le Volume était au Maximum) et le guitariste Thierry Hivon (Brutal Chérie, Vantablack Warship), de même que le multi-tâche Alex Crow (Aut’Chose, Tricky Woo, Melissa Auf der Maur…) et Miguel Chen Avendano (Teenage Bottlerocket), leur nouveau bassiste.
Tous en t-shirt et jeans blanc (sauf Thierry, en t-shirt noir de Municipal Waste), le sextette a mis le party dans la place sur un moyen temps. Leur punk endiablé se situait quelque part entre les Ramones et Minor Threat, tout en se référant aux débuts de NOFX et Bad Religion, avec des pièces courtes, inspirant plusieurs mosh pits très dynamiques. Entre deux désopilantes élucubrations de Joakim, la foule compacte s’est délectée de leur sacré bon punk rock bien dégorgé, doté de belles harmonies et vocalises en gang. Bref, du gros fun.
Pour finir sur un high, on avait choisi d’aller se recueillir à l’autel du duo patraque et costumé qu’est Angine de Poitrine, qui se produisait tard le soir du samedi à ce bar nommé Les Enfants du Rock, après la performance de Musique Sensible (projet de Mertin de CRABE). En passant la porte, on constata l’absence de scène, la batterie étant installée direct sur le plancher. Et comme le bar était situé à l’arrière, on a dû se frayer en chemin à travers les nombreux spectateurs·trices pour se retrouver là où il était carrément impossible de voir autre chose qu’un bout de la monochrome bannière du groupe de Chicoutimi. Cependant, la maestria des deux musiciens a un peu compensé pour l’impossibilité d’obtenir l’expérience complète, livrant avec brio leur prog rock débraillé tout en crescendo. Avec Angine de Poitrine, pas de temps mort, en plus de donner à tous·tes le goût de groover comme s’il n’y a pas de lendemain. On a bien hâte que le duo ponde un deuxième album.
Ce qui termine le baptême de votre scribe de l’expérience Taverne Tour qui, malgré de petits bémols, s’est avérée plutôt concluante. Vivement la 10e édition!
- Artiste(s)
- Angine de Poitrine, Gus Englehorn, Metalian, No Waves, Speed Massacre
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Casa Del Popolo, L'Esco, Les Enfants du Rock, r, Toscadura
- Catégorie(s)
- Folk, Folk pop,
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