Spiritbox

Spiritbox | Devenu massif, et ce n’est que le début

Oui, c’était, hier, 21 avril 2025, soir de game, mais fallait pas rater Spiritbox, même si autour de moi, quelques personnes étaient rivées sur leur cellulaire. Ce n’était pas juste un concert : c’était la première tournée canadienne du groupe en tête d’affiche. Et honnêtement ? Ils ont livré. Ils confirment une chose : Spritbox sont en pleine ascension. Une montée en puissance qui ne ment pas.

J’les avais vus pour la dernière fois à Newark, New Jersey, en septembre dernier. Ils ouvraient pour Korn et Gojira. Là aussi, c’était du solide, mais comme tous les bands qui ouvrent, ils ont le strict minimum : lumières, décors, etc. Et comme le hasard n’existe pas : Korn sera de retour à MTL en septembre, toujours avec Gojira… et en première partie ? Loathe. Oui, le même band qui ouvrait ce soir avec Spritbox. Comme quoi, toute est dans toute.

Courtney LaPlante, une vision, une voix, une vibe

J’ai découvert Courtney en 2012, quand elle a remplacé Krysta Cameron au sein d’Iwrestledabearonce. C’était en pleine tournée Warped Tour, cela fait donc un moment que cette chanteuse me colle à la peau. Ce qui m’a marqué dès le départ ? Son ouverture musicale. Même au cœur d’un chaos aussi bordélique et violent que IWABO, elle amenait une touche de sensibilité, une curiosité artistique réelle. Genre, elle monte sur scène avec un T-shirt de Beyoncé. Icône.

Elle a redéfini IWABO, et elle redéfinit aujourd’hui le métal moderne avec Spiritbox. C’est elle et Mike, son mari (ex-IWABO aussi), qui ont monté le projet. Deux albums à leur actif, déjà des tournées de fous, une fanbase solide, et cette impression qu’ils existent depuis dix ans, alors que non, tsé veux dire…

Une affiche cohérente, un son qui dépasse les étiquettes

En ouverture : Poor Sport, et Dying Wish avec Emma au micro – énergie brute et présence incroyable. Deux frontwomen sur une même affiche, c’est pas tous les jours. Et ça fait du bien. On pense fort à #morewomenonstage, un hashtag porté entre autres par Lola, la bassiste survoltée de Pogo Car Crash Control. De plus en plus de femmes sur scène, à la basse, à la gratte, au chant. D’ailleurs, Spotify a sorti une vidéo très intéressante intitulée Spotify Presents ‘Women of Metal: Roundtable’, qui fait discuter trois frontwomen : Courtney LaPlante, Lzzy Hale & Cristina Scabbia. Il faudrait qu’on fasse un vrai dossier là-dessus un jour.

Vient le tour de Loathe. Rock alternatif, métal teinté d’ambiances à la Deftones, un peu rêveur, un peu tordu, ces dudes de Liverpool, You’ll Never Walk Alone, les vrais savent. Les Anglais sont sur l’affiche de Korn en septembre, mais pour être franc, je les verrais plus avec Deftones, mais bon… Le line-up reste logique. Tous les groupes ce soir flirtent avec le métal sans jamais vraiment plonger dedans. Un peu comme Turnstile ou Basement. Y’a des cris, des guitares saturées, mais aussi beaucoup de mélodie, de sensibilité pop. On est loin du death metal pur et dur à la Gatecreeper, par exemple.

Spiritbox sur ses terres, en pleine forme

Faut le dire : la scénographie était au rendez-vous. On voit l’investissement. La différence est nette par rapport à leur prestation en ouverture de Korn l’an passé. Là, le groupe contrôle son univers et lâche les chevaux. Courtney était en dame blanche, littéralement. Elle rayonne toujours quand elle joue au Canada. Elle sait d’où elle vient. Elle en parle même : son premier band formé vers 2006, ses galères à traverser le pays sans savoir où dormir après 20 heures de route. Cette humilité, ça donne encore plus de poids à leur réussite, beau partage, qu’elle nous fit ce soir.

Le son Spiritbox? Un mélange subtil et explosif

C’est quelque part entre du Billie Eilish version dark, du son à la Poppy, et du metalcore incisif. C’est là, dans ce mélange des genres, que réside leur force. La preuve avec Holy Roller, leur banger signature qui a tout éclaté ce soir.

Et puis ce moment de folie douce sur cette chanson goth-pop dont j’ai oublié le nom (je vous laisse le retrouver !). C’est là qu’on comprend ce qu’est vraiment la formation : un groupe à cheval entre le brutal et le fragile, entre la claque et l’étreinte.

Verdict?

La dernière fois que j’ai vu le MTELUS aussi rempli, c’était pour Cannibal Corpse. Mais là, c’est une autre énergie. Spiritbox est massif. C’est pas qu’un buzz. C’est le band de demain et même si demain, c’est loin, ça vaut le coup de voir la bête grossir.

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