crédit photo: Normand Trudel
Shinedown

Shinedown (avec Pop Evil et Ayron Jones) au Centre Vidéotron | Triple dose de rock solide américain !

Shinedown était de passage mardi soir au Centre Vidéotron de Québec à l’occasion de sa toute nouvelle tournée nord-américaine de 22 dates. En plus de Québec, la formation s’arrêtera également à Montréal (ce soir, à l’Olympia), Toronto et Calgary pour la portion canadienne de son périple. Shinedown partage la scène avec Pop Evil et Ayron Jones : un triplé américain de rock solide tout autant que mélodique.

Shinedown

Formé par le chanteur Brent Smith en 2001, Shinedown nous rend visite afin de promouvoir l’album Planet Zero, septième du groupe floridien, enregistré en pleine pandémie. Un album concept au sujet de la prédominance des réseaux sociaux et de l’intolérance toxique généralisée. L’album dessine une vision plutôt sombre et effrayante d’un proche futur aux libertés individuelles bafouées à la manière dont Georges Orwell l’avait décrit dans son roman visionnaire 1984 publié en 1949.

À 21h00, les lumières s’éteignent et les immenses caisses de son diffusent B.O.B. de Outkast. Méchant contraste avec la musique qui nous attend dans quelques minutes.

Les écrans en fond de scène projettent un court documentaire du band américain alors qu’au même moment, une image spectrale féminine envahit l’écran pour nous introduire à l’univers de Planet Zero. C’est sous les bombes et les immenses colonnes de feu rouge que le spectacle débute.

Encore une fois, comme c’était le cas pour les deux autres groupes précédemment, le chanteur éprouve des difficultés ce soir. C’est maintenant au tour de Brent Smith, de son propre aveu, d’avoir la voix cassante. Qu’à cela ne tienne; l’apport des musiciens aux chœurs vient balancer le tout. Sa voix prend sa place après quelques chansons dont entre autres lors des pièces moins heavy comme State of my Mind et 45.

Eric Bass, introduit par Brent Smith, s’installe au piano afin d’interpréter la magnifique pièce Get Up. L’accalmie est de courte durée alors que Shinedown se lance dans Bully.

Comme c’était le cas pour Pop Evil un peu plus tôt en soirée, Shinedown se perd légèrement entre les chansons en offrant des bandes instrumentales ou des passages à vide toutes lumières fermées au lieu d’interagir avec la foule.

« La musique est un langage universel ! Montrez-moi comment sont les étoiles ce soir ! », lance Brent Smith avant que la formation n’interprète Daylight sous une constellation de cellulaires allumés. Le chanteur prend des allures de prédicateur, parlant longuement à la foule avant d’interpréter Enemies. Depuis tout ce temps, les fans sont debout afin d’immortaliser sur cellulaires les précieux moments du spectacle.

La sonorisation est maintenant à son comble et les guitares déchirent les tympans. Le hit Second Chance est interprété de brillante façon, les fans chantant les paroles par et avec cœur.

Le spectacle tire déjà à sa fin, mais pas avant que les gens de Québec aient chanté Call Me et Simple Man avec Shinedown. « La meilleure foule de la tournée, mais aussi la meilleure des vingt dernières années », de l’aveu de Zach Myers, guitariste du groupe.

Sounds of Madness vient clôturer de magistrale façon le spectacle  sous les bombes et les feux d’artifice.

Un accueil des plus chaleureux pour nos voisins du Sud ce soir dans un Centre Vidéotron formule concert rempli pratiquement à pleine capacité.

 

Pop Evil

Originaire du Michigan, Pop Evil est en tournée promotionnelle de l’album Versatile paru en mai 2021. Comme son nom l’indique, les douze nouvelles chansons du sixième album studio du groupe proposent un son mélangeant le hard rock endiablé aux power ballades mélodiques. Un joyeux mélange de styles dans un amalgame moderne et puissant.

Les cinq membres de Pop Evil débarquent sur scène dès 19h45 au rythme des séquences d’introduction d’Eye of the Storm. Le chanteur Leigh Kakaty demande aux fans dès la deuxième chanson de marteler le ciel des leurs poings fermés. Les milliers d’admirateurs ne se le font pas dire par deux fois avant de s’exécuter.

Le parterre en admission générale debout, bien mieux rempli que pour Ayron Jones, n’est cependant pas à pleine capacité. Kakaty éprouve quelques problèmes de voix, mais le tout rentre dans l’ordre au bout de quelques chansons.

Les pièces sont la plupart du temps entrecoupées de séquences électroniques qui cassent encore une fois le rythme du spectacle de la tournée The Vortex Tour.

La facture visuelle est simple et de bon goût se limitant à quatre colonnes de fumée utilisées à bon escient. Deux passerelles latérales permettent aux musiciens d’aller rejoindre la batteuse Hayley Cramer juchée sur la plateforme arrière.

Bonne performance honnête et efficace de 45 minutes d’un groupe en constante progression. J’en aurais pris un peu plus, mais ce sera pour une prochaine fois.

 

Ayron Jones

Âgé de 35 ans, Ayron Jones, le nouveau venu de Seattle, mélange le grunge au rock en ajoutant des touches personnelles de soul et de blues.

L’artiste à la voix granuleuse, fils spirituel d’Hendrix, cultive une sérieuse clientèle sur la côte Nord-Ouest du Pacifique. Un moment privilégié pour lui de se faire connaître de ce côté-ci du continent.

« Comment ça va ? », s’exclame Ayron Jones dès son entrée sur scène alors que les lumières sont encore allumées. Agissant véritablement comme première partie, Jones a droit à une balance de son raisonnable, mais un éclairage des plus limité. Le parterre rempli seulement au tiers de sa capacité de même que les quelques milliers de spectateurs arrivés tôt au Centre Vidéotron, réserve tout de même un accueil chaleureux à l’artiste.

La guitare est fuzzy à souhait et la première pièce laisse déjà entrevoir son talent de guitariste accompli. À mi-parcours Jones se servira même d’une baguette de drum afin d’exécuter un solo le moins que l’on puisse dire percutant. Pour la voix; on repassera. Mais qui s’en soucis.

Une petite demi-heure intense que semble avoir apprécié les fans de Shinedown et Pop Evil.

Grille de chansons (Shinedown)

  1. The Saints of Violence
  2. Devil
  3. Planet Zero
  4. State of my Head
  5. 45
  6. Get Up
  7. Bully
  8. Daylight
  9. Enemies
  10. Cut the Cord
  11. Second Chance
  12. Unity
  13. Monsters
  14. Diamond Eyes
  15. Call Me
  16. Simple Man (reprise de Lynyrd Skynyrd)
  17. Sounds of Madness

 

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