Sebastian Bach

Sebastian Bach aux Foufs | Sexe, Sueur et Rock’n’Roll

Le chanteur original de Skid Row, Sebastian Bach, se produisait à guichet fermés devant un public survolté et dégoulinant, lundi soir aux Foufs. Dans la sueur et la bonne humeur, Baz a donné ce qu’il a pu, en increvable bête de scène.

Le Rock n’est pas mort, contrairement à ce qu’affirme un article récent de Noisey. En tout cas pas à Montréal, à voir la foule immense qui se pressait aux Foufounes Electriques pour voir l’ancien chanteur de Skid Row. Un concert qui affichait complet depuis quelques jours, preuve de l’engouement bien présent pour le hard rock 80’s et ses survivants.

Mais déjà qu’il fait plus de 40 degrés dehors ce soir, imaginez un peu à l’intérieur de la salle remplie à pleine capacité, sans air climatisé. Le beau gosse n’est même pas monté sur scène qu’on frôle déjà des évanouissements. Et ce dernier se fait attendre, presque un peu trop longtemps vu la température infernale.

Enfin, la bête sort de sa tanière et explose avec  Slave To The Grind. Il passera rapidement deux de ses chansons récentes dont la foule se préoccupe nettement moins, pour reprendre sa ruée de tubes de Skid Row. Parce que tout le monde veut chanter 18 and Life et I Remember You en sortant son téléphone pour faire une vidéo pourrie. Mais effectivement, on a des frissons en entendant ces classiques par Bach (le chanteur, pas le compositeur).

C’est l’avantage d’une foule en délire qui hurle les paroles par cœur : pas besoin de forcer ni de chanter en entier les paroles. Alors certes, en tournée où il est bon de s’économiser les cordes vocales, et ce soir doit être particulièrement difficile physiquement avec la chaleur, mais on aurait presque aimé l’entendre chanter un peu plus. Peu importe, c’est la folie dans la salle sur Big Guns, Piece Of Me, Sweet Little Sister ou le superbe Monkey Business. Bach n’a jamais été le meilleur en technique mais c’est une bête, un animal de scène incroyable qui emporte tout sur son passage. L’immense blond efface ses musiciens avec sa présence et son charisme, abusant de ses headbangs classiques pour le plaisir des fans, dégageant une énergie et une force uniques.

« Très chaud… en tabarnak ! » souligne en français le chanteur de Toronto. C’est l’heure de rendre hommage à un de ses amis disparu récemment, et le public de scander « Vinny ! » alors que le groupe envoie Cemetery Gates, rajouté sur la set-list à la suite au décès du batteur de Pantera. Et puis c’est déjà le moment tant attendu de Youth Gone Wild, tube interplanétaire de Skid Row qui achève de faire mouiller le public dans tous les sens du terme. « Merci mes amis. » Mais Baz a encore une corde à son arc. « More Canadian Rock ! » Une reprise de Rush, Tom Sawyer. Sympa, mais pas transcendant.

Un concert qui parait un peu court, mais finalement vu la température, on est pas mécontents d’aller prendre une douche. Avec quand même un beau souvenir de rock’n’roll. A cinquante ans, Sebastian Bach a toujours autant d’énergie et sait faire plaisir à ses fans en envoyant ses classiques. Et force est de constater que même si les musiciens de Skid Row continuent à tourner de leur bord en écumant chanteur après chanteur, ils ne pourront jamais égaler le charisme et la rage de la bête qu’on a vu ce soir…

* Merci à Alain Rodrigue pour la photo!

Ouvertures

L’expression « chauffer la salle » n’était pas très appropriée hier. C’était la troupe locale Sleazy Way Out qui ouvrait la soirée devant une salle remplie avec son glam métallique bien envoyé, gros son de guitare, batteur bien hargneux, et une voix aux influences Axl Rose. Une prestation bien plus appropriée que le groupe suivant, The Standstills. Un duo canadien batteuse et chanteur/guitariste donnant dans un genre de rock un peu stoner, bien fait, mais aucun rapport avec la soirée. Le public ira d’ailleurs prendre l’air; on aurait préféré un vrai groupe de hard rock.

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