São Paulo Companhia de Dança à la Place des Arts | Programme triple, triplement somptueux

Ça faisait un moment qu’on attendait Édouard Lock avec sa nouvelle création Trick Cell Play pour le retour São Paulo Companhia de Dança à Montréal depuis son dernier passage en 2016. Dans ce programme triple présenté jusqu’à samedi au Théâtre Maisonneuve, on a la chance d’admirer trois œuvres incroyables pour mettre en valeur tout le talent des danseurs, soit une adaptation remarquable de L’Oiseau de feu de Stravinski par le chorégraphe allemand Marco Goecke qui a également collaboré avec New York City Ballet, et la pièce pleine de couleurs Agora, de la Brésilienne Cassi Abranches, récemment chorégraphe de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Rio 2016.

 

Trick Cell Play — Somptueux ballet noir

Comme le dit bien le programme de Danse Danse, cette nouvelle création du chorégraphe montréalais est une exploration quasi cinématographique du clair-obscur des corps des danseurs.

Trick Cell Play a été créée à Sào Paulo en pleine pandémie, deuxième collaboration du chorégraphe avec la compagnie après The Seasons en 2016. Lock aime travailler avec le talent de ces jeunes danseurs : « J’apprécie beaucoup cette compagnie brésilienne. Elle a une bonne base technique qui lui permet de prendre des risques et d’explorer de nouvelles façons de s’exprimer par la danse. »

Le noir, des ombres et des corps. Tout ici permet au chorégraphe et ses danseurs de s’exprimer avec cette matière brute, presque invisible. Le travail des ombres, des sorties, les moments de surprises et la technique des danseurs sont d’une beauté fascinante. Édouard Lock déconstruit les codes classiques, de façon mystérieuse, avec si peu il fait tant. Quelle intensité pendant près de 45 minutes, les univers cohabitent à merveille, entre mythologie, classique et contemporain.

Ne faites pas comme moi, n’oubliez pas vos lunettes, il fait sombre dans cette pièce digne d’un chef-d’œuvre cinématographique !

 

L’Oiseau de feu, feu partout

Pas facile d’interpréter le grandiose pas de deux L’Oiseau de feu, œuvre originale de Stravinsky, et pourtant, c’est ce que réussit à faire Marco Goecke dans cette création qui date de 2010.

Difficile de décrire la beauté de cette courte pièce, des deux danseurs et leur interprétation. Hors du temps, hors de la pandémie, ce pas de deux est renversant, enflammé et donne envie de se lever de son siège.

 

Agora, Brésil, Rythme et temps suspendu

Des rythmes de macumba et de samba, quelle explosion des corps pour finir ce programme triple avec brio. La chorégraphe brésilienne Cassi Abranches, ancienne danseuse de Grupo Corpo explore avec Agora le concept du temps dans la culture latino-américaine. Derrière la chaleur des corps et la frénésie du temps, on peut ressentir toute l’énergie, la force et le sol sous les pieds des danseurs de la São Paulo Companhia de Dança.

Les rythmes, les portés et les ondulations nous donnent envie de danser et de remercier tout le travail de ces trois chorégraphes de talent. On peut également souligner la programmation de Danse Danse pour cette première internationale de 2022, habilement réfléchie et orchestrée.

On aurait presque le goût d’y retourner ce soir !

 

Photos en vrac :