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Santa Teresa (festival musique)

Santa Teresa 2024 – Jour 1 | « Le meilleur des deux mondes »

Santa Teresa lançait ce jeudi sa huitième édition en intégrant pour la première fois de son histoire une soirée d’humour à sa programmation. Sans être un spectacle incontournable pour autant, l’agréable Soly Teresa, animé par Arnaud Soly, a rassemblé une demi-douzaine d’humoristes alliant musique et comédie dans leurs numéros.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour cette première journée de Santa Teresa : une soirée karaoké avec Louis Brousseau, la prestation d’un DJ, l’enregistrement d’un podcast en direct par Brick & Brack et donc, finalement, Soly Teresa, pièce-maître de la soirée d’ouverture.

L’arrivée à Sainte-Thérèse laisse un peu à désirer : à 19h25, des dizaines et des dizaines de personnes attendent encore pour accéder au site de la Grosse Scène alors que le spectacle est programmé pour 19h30. Soly Teresa débute finalement 15 minutes en retard : pas dramatique du tout, mais on le sait, ce genre d’événement ne ravit jamais les programmateurs de festivals. Surtout quand Soly Teresa est en soi le seul authentique spectacle de la soirée sur le site de la Grosse Scène.

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Rire en clé de sol

Départ canon pour Soly Teresa : le populaire humoriste gagne la scène en jouant de la flûte traversière, avant de casser son instrument quelques secondes plus tard en le frappant sur le sol. « Ça valait 3000 piasses cette flûte-là », dit-il. Arnaud Soly poursuit en expliquant que le spectacle rassemble « des blagues pas assez bonnes pour se retrouver dans des stand-up, et des tounes pas assez bonnes pour se retrouver sur des albums ».

« Le meilleur des deux mondes », ajoute l’humoriste montréalais.

Arnaud Soly poursuit en chantant deux chansons aux textes peu comiques, avant d’assurer son rôle d’animateur pour le reste de la soirée.

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Au total, cinq humoristes invités se succéderont sur scène : les numéros ne sont pas forcément égaux. Daphné Létourneau, première invitée, amuse très peu la galerie à travers son imitation d’Édith Piaf chantant Les Colocs, sa chanson à répondre de camp de jour ou sa reprise d’Hello, où les paroles d’Adèle sont remplacées par un hymne à son chien.

Julien Corriveau, membre des Appendices et collaborateur majeur de la série Club Soly, vient rapidement rehausser le niveau à travers ses compositions drôles et bien plus inventives. Sa chanson sur sa mésaventure aux toilettes du restaurant Toqué! est à la fois hilarante et dégueulasse. Rappelons que Corriveau est aussi musicien, et a notamment fait paraître un album instrumental (sérieux) en 2020 : il part avec une longueur d’avance ce soir, disons.

Mona de Grenoble, humoriste et drag queen, enchaîne sur un sketch drôle et grinçant à la fois, dénonçant la vision conservatrice de l’homosexualité à travers le récit absurde d’une invasion de drag queens militaires, avant de laisser sa place à Maude Landry et ses chansons « rock’n’roll », de ses propres mots, aux vers d’oreille terriblement entêtants.

Vient ensuite la sensation de la soirée, celui qu’une bonne partie de Santa Teresa attend impatiemment aujourd’hui : Pierre-Yves Roy-Desmarais.

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Difficile de s’illustrer à Soly Teresa en 10-15 minutes par passage, difficile d’insérer dans son numéro des blagues efficaces tout en respectant le concept musical de la proposition. Sauf pour Pierre-Yves Roy-Desmarais, qui semble être devenu maître dans la matière ces dernières années. L’humoriste, lauréat de l’Olivier de l’année en 2023, est charismatique et à l’aise sur scène, et propose sans l’ombre d’un doute le segment le plus plaisant de la soirée. On s’en doutait dès l’annonce de la programmation, en fait, que P-Y R-D allait être excellent pendant le spectacle, celui qui nous a fait autant rire et sourire pendant cette sombre période pandémique que l’on tente tous d’oublier.

Pour clôturer cette première édition de Soly Teresa, nul autre que Koriass foule les planches pour recréer en direct le succulent compliment battle qu’il avait tenu avec Arnaud Soly en 2022. Le rappeur montréalais enchaîne en interprétant sa récente chanson Printemps, et évidemment son incontournable Cinq à sept. Les rideaux tombent.

Soly Teresa ne rentrera peut-être pas dans les annales du festival, on touche avec du recul à quelque chose de relativement convenu, mais pour un premier essai, l’effort reste plus qu’honorable. La portion humour de Santa Teresa, sans qu’elle ne prenne non plus trop de place dans les futures programmations, pourrait sans doute être réitérée afin d’apporter une belle touche de variété à l’événement printanier.

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La belle connerie

Pensez à vos plus belles soirées à l’adolescence. Avec vos amis, autour d’un feu ou d’une table dans le jardin, tous alcoolisés. Ça se précise? Où vous vous racontez connerie après connerie, où vous vous dites absolument tout ce qui vous passe par la tête. Vous l’avez, là?

Eh bien ce genre d’instant a non seulement été recréé devant un public par les très uniques Brick & Brack, mais il a aussi été enregistré et filmé dans le cadre de leur podcast Un pays dans l’oreille. Mona de Grenoble, présente deux heures avant à Soly Teresa, agit à titre d’invitée.

À peine une centaine de personnes sont entassées dans L’Urlu, ancienne église protestante, assistant à des discours souverainistes (évidemment), des discussions grivoises, des « baise, marie et tue » en rafale ou des segments de karaoké. Le genre de question lancée pour pimenter le tout : « qui serais-tu dans la vidéo Bonne fête Kevin? » ou encore « quel politicien ferait la meilleure drag? ». Ça boit de la bière, ça lance des joints dans le public à partir de la scène.

Un plaisir coupable déjanté.

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