Festival La Route du Rock

La Route du Rock – Collection Hiver 2016 | Un océan de belles découvertes

Alors que la monotonie de février se termine, la Route du Rock collection hiver a apporté de l’animation en Bretagne. Pour beaucoup, le festival dans son édition hivernale est une opportunité de découvrir de nouveaux groupes que l’on voit rarement dans l’hexagone. Allons-y pour le samedi !


 

Samedi : du folk au post-punk

Pour la dernière soirée du festival à La Nouvelle Vague, les choses s’annonçaient plutôt très bien avec un programme des plus intéressants allant du folk poétique de Villagers au rock enragé de Hookworms.

Rien de tel pour réchauffer l’atmosphère qu’un jeune artiste écossais tout droit venu de Glasgow avec ses morceaux pop-folk teintés de poésie. Accompagné de trois musiciens : un claviériste, un bassiste et un batteur, C Duncan a enchanté les cœurs attendris par tant de délicatesse musicale. La voix délectable du chanteur appuyée par les harmonies vocales de ses musiciens n’a fait que renforcer l’affection que le public lui portait. Christopher Duncan, de son vrai nom, n’en est qu’à son premier album et il promet déjà beaucoup de belles choses. Cet avant-goût de pop baroque a lancé la soirée sur de très belles bases.

Conor O'Brien de <a href='/artiste/villagers/' >Villagers</a> et la harpiste Mali Llywelyn

Conor O’Brien de Villagers et la harpiste Mali Llywelyn

Si on était déjà sous le charme du jeune C Duncan, l’Irlandais Conor O’Brien et son groupe Villagers a tout simplement offert une des plus belles prestations du festival. Dans la continuité du folk proposé par l’Ecossais en début de soirée, Villagers a proposé une palette d’émotions à en faire pleurer la plupart. La composition particulière du groupe (du moins qui dénotait avec le reste de la programmation) a ajouté de la sincérité au concert du chanteur, avec un contrebassiste et une harpiste sortie tout droit d’un conte de fées.

Après un démarrage en douceur, le groupe s’est progressivement envolé vers des morceaux plus énergiques et mordants comme The Waves. Touché en plein cœur, le public le fût encore plus lors de Hot Scary Summer qui évoque l’homosexualité du chanteur. C’est la larme à l’œil que l’on quitta Villagers, tous un peu remués et en émoi.

Changement radical de style musical avec la venue du groupe de post-punk britannique Hookworms. En passant, il n’y a pas trop d’utilité à mettre le volume à saturation pour un band qui joue déjà fort, ça ne fait pas de bien aux oreilles. Mené par un chanteur plutôt excentrique qui poussait des cris stridents incompréhensibles, la prestation fût rageuse et emportée.

Dans le public, on ne pouvait que hocher la tête sur les morceaux impétueux des cinq musiciens revendeurs d’énergie. Toutefois, un trop plein de fougue peut finalement avoir l’effet escompté inverse, c’est-à-dire lasser le public. Mais c’est surtout le volume sonore bien trop élevé qui a terni la prestation enragée des Britanniques.

Tim Gane de Cavern of Anti-Matter

Tim Gane de Cavern of Anti-Matter

Venait alors le tour d’un récent projet mené par Tim Gane, co-fondateur de Stereolab : Cavern of Anti-Matter. Venant tout juste de sortir un premier album, le groupe, également composé de Joe Dilworth à la batterie et de Holger Zapf au clavier, a échauffé le public avec ses compositions krautrock. Pas de paroles ici, simplement des riffs répétés sur des nappes sonores entêtantes.

Finalement tout se joue sur la redondance, parfois deux notes qui se succèdent simplement. Si l’idée peut paraître dénuée d’excitation au premier abord, c’est sans compter sur l’enivrement que procure ce genre de musique. Surtout quand les musiciens sont talentueux comme ceux-là.

Finalement, la Route du Rock collection hiver a réussi son pari : faire découvrir un maximum d’artistes à un public friand de nouveautés musicales.

 

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