Robert Charlebois en 7 chansons flyées

Le spectacle Tout écartillé, deuxième installation de la « Série hommage » du Cirque du Soleil, se poursuit à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, jusqu’au 13 août 2016. Riche en couleurs et en prouesses d’acrobatie et de danse, la production nous rappelle à quel point l’oeuvre de Robert Charlebois n’est pas que « J’t’aime comme un fou » et « Les Ondes », mais aussi une panoplie de chansons autrement plus flyées qui se prêtent plutôt bien à l’univers du cirque. Sors-tu.ca vous a choisi sept titres qui réaffirment qu’effectivement, Robert Charlebois a longtemps été en avance sur son temps.

1.Tout écartillé (1969)

Chanson éponyme du spectacle présenté à Trois-Rivières cet été, Tout écartillé représente à merveille l’aspect éclaté du personnage qu’était Robert Charlebois à la fin des années 1960, et tout l’univers de création qui l’entourait. La vidéo d’animation qui l’accompagne, signée André Leduc, est quelque chose comme un petit chef d’oeuvre d’inventivité, surtout pour les moyens techniques de l’époque. Désolé pour la piètre qualité de ladite vidéo (mais en même temps, ça ajoute à la facture psychédélique de l’oeuvre).

Nos paroles préférées de la toune :

Je focaille à Pigalle fuck fuck fuck / Avec Luc Charbonneau pis le gros Pierre / Pendant que mes études s’en vont chez le diable


2. Lindbergh (1968)

Claude Péloquin signe cette chanson phare du répertoire de Robert Charlebois, qu’il interprète en duo avec Louise Forestier sur Québec Love, avec des arrangements pour le moins particuliers de Michel Robidoux, du Quatuor du Nouveau Jazz Libre du Québec. Mine de rien, c’est l’une des chansons les plus étranges et improbables à avoir fait son chemin dans l’imaginaire collectif du grand public québécois… (Et on ne souhaite à personne de se perdre ainsi dans le réseau aérien américain).

Nos paroles préférées de la toune :

Puis j’ai fait une chute, une crisse de chute en parachute / Et j’ai retrouvé ma Sophie / Elle était dans mon lit avec mon meilleur ami / Et surtout mon pot de biscuits


3. C.P.R. Blues (1968)

On se trouve encore dans les années 1960, au tournant de la décennie suivante, et Charlebois se paie un trip de railroad blues sur l’acide. C’est d’ailleurs avec cette chanson que le spectacle Tout écartillé prend véritablement son envol, avec un numéro de barre russe époustouflant.

Nos paroles préférées:

Mais je m’en fous, j’m’en arquebout / Les crapets soleils, jamais deux pareils / La terre catapultée / On est restés plantés, à la r’garder passer


4. Fu Manchu (1972)

Fu Manchu est un hommage au rêve et à l’imaginaire, se servant du mythique personnage du même nom, génie du mal asiatique, vu au grand écran. La forme progressive de la chanson de près de 10 minutes se prête à merveille au monde du cirque, et ce n’est pas pour rien que le spectacle Tout écartillé s’en sert vers la fin du spectacle pour un numéro triple, qui passe du diabolo au high line puis au cerceau aérien.

Nos paroles préférées :

Le cosmonaute s’est réveillé / En plein milieu de la voie ferrée / Comme ça en pleine réalité / Son père l’a renvoyé se coucher / Rêver rêver rêver rêver / C’est voyager.

 


5. Moi Tarzan, toi Jane (1981)

« Quel est l’homme qui n’a pas, au moins une fois déjà, rêvé d’être une femme? »  Déjà, en 1981, Charlebois explorait d’une certaine façon les enjeux de genres. La virilité masculine et la passivité féminine sont deux clichés remis en question dans cette chanson tirée de l’album Heureux en amour ?

Nos paroles préférées de la toune :

Pis ris pas de moi si je bois du cream soda / Moé la bière, j’aime pas ça, pis ch’pas tapette pour ça / Ch’pas tapette, Ch’pas tapette, Ch’pas tapette pour ça


6. C’est pas physique, c’est électrique  (1985)

Ah les années 1980 !  Cette décennie où la peur du ridicule était en sabbatique.

Charlebois en a profité pour nous lancer quelques albums, dont J’t’aime comme un fou, mais aussi Super Position, en 1985, qui contient notamment le hit C’est pas physique, c’est électrique. C’est encore plus psychédélique avec cette captation vidéo tirée de l’émission Jeu de la vérité, à l’été 1985, devant un Serge Gainsbourg bien bourré. L’artiste québécois – qui ressemble étrangement à Mario Lemieux ici… – donne une leçon de lipsynch en « chantant » DANS UN RASOIR ÉLECTRIQUE, tout en prenant quelques pauses pour se faire la barbe dans le reflet du piano à queue. À la fin de sa prestation, il offre l’appareil électrique à Gainsbourg, ce à quoi le poète français répond : « Tu te le fous dans le fion ».  La décennie ’80 à son meilleur…

Nos paroles préférées : 

Dans la grande partouze de la vie / Les grenouilles ne portent pas de culottes


7. Conception (1972)

Quelle étrange idée : une chanson sur un tragique triangle amoureux de bandits mexicains. Pourquoi pas.

Nos paroles préférées: 

Elle s’appelait Concepción / Et avait besoin d’affection / Elle avait un chum en prison / Parce qu’il jouait trop bien du gun / Concepción


* Le spectacle Tout écartillé est présenté par le Cirque du Soleil à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières jusqu’au 13 août 2016. Billets (49$ plus frais) en vente dès maintenant par iciConsultez également l’entrevue de Bible Urbaine avec le directeur musical du projet, Jean-Phi Goncalves.

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