Retour sur Sound City, le documentaire de Dave Grohl présenté au Cinéma du Parc
Tout a commencé par l’achat d’une console de son. Pas n’importe laquelle : la Neve 8028, celle-là même par laquelle Fleetwood Mac, Neil Young, Johnny Cash, Tom Petty & The Heartbreakers, Nirvana, Rage Against The Machine et tant d’autres ont écrit l’histoire du rock’n’roll américain. Lorsque Dave Grohl (Foo Fighters, Nirvana) a eu l’occasion de se la procurer à la suite de la fermeture du mythique studio californien en 2011, un projet de film est né.
Ça donne Sound City : un « rockumentaire » classique, chronologique, mi-anecdotique mi-éducatif, au sujet d’un studio délabré, constamment sur le fil du rasoir mais ô combien important dans l’histoire du rock’n’roll. Le cliché soutient qu’il s’agissait du « Abbey Road des États-Unis ». Ce n’est pas rien.
C’est là où Stevie Nicks et Lindsay Buckingham se sont fusionnés à Fleetwood Mac. C’est là où Neil Young a créé la magie qui manquait à ses sessions maison pour After the Gold Rush. C’est là où Nirvana a réinventé le rock moderne avec Nevermind.
Pour Tom Petty, Stevie Nicks, Mick Fleetwood et Rick Springfield, c’était un deuxième chez-soi. Pour Josh Homme (Queens of the Stone Age) et Frank Black (Pixies), c’était le lieu tout indiqué du rock’n’roll. Pour le producteur Rick Rubin, c’était un petit miracle d’acoustique pour le son de batterie idéal.
Dans Sound City, Dave Grohl nous raconte la petite histoire de ce lieu de magie improbable, de son évolution, de ses bons coups et de ses échecs, avec par la bande un petit cours « Enregistrement en studio 101 », présenté de façon ludique et drôle.
On y explore également l’impact de l’arrivée des technologies d’enregistrement numérique, démonisées par les vieux de la vieille, mais tout de même défendues par un Trent Reznor présenté ni plus ni moins comme un prodige de la créativité par le biais des machines.
On comprend toutefois comment l’accessibilité du numérique a eu raison, à long terme, du vieux studio où le ruban a toujours été défendu comme un dogme.
Sound City – Real To Reel
La dernière demi-heure du film est dédiée à ce projet d’album de Dave Grohl, une fois la console déménagée et réinstallée dans son propre studio : Sound City – Real to Reel. On y voit quelques belles rencontres pour des sessions studio pratiquement improvisées, dont Homme et Reznor, Rick Springfield et Dave Grohl, mais surtout, la cerise sur le gâteau, un Paul McCartney fougueux avec Nirvana-sans-Cobain.
Sans être un chef d’oeuvre, Sound City est un beau petit plaisir de deux heures pour les nerds de musique.
* Sound City sera présenté au Cinéma du Parc du 1er au 7 février, ainsi qu’en vidéo-sur-demande sur le site Soundcitymovie.com. Un album de collaborations diverses, enregistré avec la console Neve dans le studio de Dave Grohl, sera rendu disponible le 12 mars 2013.
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