Radical Face

Radical Face à L’Astral | Chantons pour tous les disparus!

Ce vendredi 6 mars, Montréal résonnait au rythme du folk. En effet tandis que The Lumineers se produisait au Centre Bell, une poignée d’irréductibles avait reporté son choix vers L’Astral et le concert de Radical Face plus précisément, pour son premier passage à Montréal.

Montréal justement…

Bien que son nom fasse penser à un groupe de punk-hardcore des années 80, le projet du musicien de Floride, Ben Cooper, propose un folk doux et mélancolique à souhait. Il s’est notamment fait connaitre du grand public, il y a quelques années, avec son titre Welcome Home qui avait habillé une série de pubs télévisées pour la marque Nikon. La force du marketing étant ce qu’elle est, de nombreux amateurs s’étaient alors servis à leur tour de cette chanson pour des vidéos de toutes sortes. C’était entre autres le cas de la vidéo ci-dessous, très réussie et qui, à titre personnel, a ajouté un point de plus dans ma décision de franchir les 6000 km séparant la Corse de la métropole.

Ne suivant que son actualité de loin, la formation ayant à ce jour 5 albums et plusieurs EP (dont le plus récent, Therapy, paru en avril dernier) à son actif, j’étais curieux de savoir si sa proposition se résumait à une toune de pub, ou si elle allait dépasser le phénomène.

Bienvenue dans son monde

Aussitôt entré en scène accompagné de ses musiciens, Ben Cooper annonce lui-même la couleur. « Ce n’est pas trop une musique de vendredi soir, ce que je m’apprête à vous jouer, plaisante-t-il. Ça parle beaucoup de gens qui sont morts et de choses comme ça. Bienvenue dans mon monde! », finira-t-il par conclure devant un public hilare. Mais aussitôt que les premières notes de A Pound of Flesh résonnent, les rires s’éteignent pour laisser place à un silence quasi religieux. Une mécanique qui s’installera d’ailleurs tout au long du spectacle. À la deuxième chanson The Crooked Kind, le bassiste laissera son instrument de côté au profit d’un violoncelle renforçant le ton mélancolique de l’univers de Ben Cooper. Mise à part Secrets (Cellar Door), qui est une chanson d’amour, ou du moins « ce qu’il s’en rapproche le plus’ pour citer le chanteur, beaucoup de gens mourront ce soir dans les textes de Ben Cooper. À l’image de Always Gold, qui parle d’un homme s’adressant à son frère disparu.

Franchement, il faut vraiment avoir un cœur de pierre ou aimer la pizza hawaïenne pour ne pas rester insensible aux paroles et à l’univers de Radical Face.

Welcome Montreal, son

Au bout d’une belle heure de musique douce et mélancolique à souhait, la formation quitte la scène sous les vivats d’un public résolument conquis. Mais le groupe ne pouvait pas partir comme ça sans jouer son tube phare Welcome Home. De retour sur les planches, Ben Cooper et ses hommes nous replongent d’abord dans l’ambiance avec The Mute avant d’enchaîner avec sa fameuse chanson et son refrain repris en chœur par l’ensemble du public. Pour clore ensuite la soirée avec We’re on Our Way, aux accents irlandais et festifs. Parfait pour rentrer chez soi avec le sourire sans avoir envie de se jeter sous la ligne orange. J’exagère à peine, mais il n’empêche que ce soir-là, à travers ses textes, Radical Face a réussi le pari de nous faire prendre conscience du caractère éphémère de la vie, de l’importance d’aimer ses proches, du temps qui passe si vite et qui finit par nous les enlever, ajoutant une étoile de plus au ciel des souvenirs.

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