crédit photo: Cassandra Lacroix
Portugal. The Man

Portugal. the Man au MTELUS | Classe de maître indie rock

Dimanche soir, la formation américaine Portugal. The Man était de passage au MTELUS pour y terminer sa tournée canadienne. Accompagnant la sortie de l’album Chris Black Changed My Life, le spectacle couvrait cependant une bonne partie de leur catalogue généreux. Le groupe a offert une performance très impressionnante où la musique prenait toute la place.

Originaires de l’Alaska, les membres du groupe ont souhaité montrer une autre facette de leur État : celle des peuples autochtones qui y vivent. Avant de débuter le spectacle, ils ont laissé le micro à une femme autochtone pendant quelques minutes. Elle a pris le temps de parler du territoire sur lequel nous étions, de l’importance d’en prendre soin et surtout de l’importance de prendre soin des gens qui nous entourent.

Elle a remercié Portugal. The Man d’être une aussi belle famille et de l’avoir accueillie avec autant d’amour et de générosité. Un tonnerre d’applaudissements a retenti lorsqu’elle a mentionné quelque chose comme « Vous ne vous attendiez pas à voir une grand-mère vous parler avant un concert rock, hein? » L’énergie de la salle a semblé se transformer – le spectacle pouvait maintenant commencer.

Après un medley d’ouverture où les guitares s’imposaient déjà, le groupe a rapidement joué What, Me Worry? et la très entraînante Purple Yellow Red and Blue. Le côté groovy de leur musique faisait danser, la basse et la batterie menaient le bal.

Peu après, les excellentes Atomic Man, Creep in a T-Shirt et Modern Jesus ont fait chanter les fans. Le rythme était rapide, la fin d’une chanson contenait les premiers éléments de la suivante et jamais l’énergie ne redescendait.

Pour l’amour du rock

Tout au long du spectacle, le groupe a enchaîné les chansons à un rythme impressionnant. Les moments où la musique s’est arrêtée complètement se comptent sur les doigts d’une main. Le groupe passait d’une chanson à l’autre avec une fluidité désarmante. Les changements de rythme se faisaient à l’unisson et sans accrochage, du début à la fin du spectacle. Techniquement parlant, c’était impressionnant de A à Z ; chacun était maître de son instrument.

Sur scène, beaucoup d’équipements, d’instruments, de hauts parleurs et d’amplificateurs meublaient l’espace. Dans la salle, le son était fort et clair, permettant de bien entendre chaque instrument assez distinctement. Comme tout bon concert de rock avec un côté psychédélique, les rythmés envoûtaient et faisaient oublier la structure originale des chansons. Certaines montées étaient étourdissantes et on en venait à se demander d’où la chanson était partie, les progressions et les variations étaient très bien maîtrisées.

Côté voix, les niveaux variaient d’une chanson à l’autre. Parfois, il était difficile de distinguer la voix du chanteur parmi l’intensité des instruments. À d’autres moments, pendant So Young, Sea Of Air et So American par exemple, la voix du chanteur John Gourley et celle de sa partenaire Zoe Manville étaient beaucoup plus présentes.

Un show complet et bien ficelé

Tout au long de la soirée, la qualité musicale était à l’avant-plan, mais le visuel ne laissait pas sa place non plus. Un projecteur était installé au sol, à l’avant de la scène et projetait des images très variées. Des paysages et des images de nature revenaient souvent. Parfois, c’était des extraits de films ou encore de dessins animés. À d’autres moments, des images psychédéliques bien loopy venaient hypnotiser. En plus du projecteur, les jeux de lumière et de fumée venaient élever les visuels.

Bien que les interactions avec la foule aient été presque inexistantes, le groupe dégageait quelque chose de plutôt charismatique. Chose certaine, le chanteur et guitariste John Gourley, bien que plutôt dans sa bulle, possède un facteur de coolness remarquable. Vêtu d’un coton ouaté à capuche et d’une casquette, il était presque impossible de voir son visage, mais le voir bouger était suffisant. Sa performance était incarnée et passionnée.

Vers la fin du spectacle, sans crier gare, le groupe a joué la chanson In Bloom de Nirvana. La foule était très investie dans ce moment, comme quoi la nostalgie qui accompagne le groupe est toujours aussi efficace. Un peu après, Portugal. The Man ont joué les chansons Feel It Still et Live In The Moment, chansons ayant donné une certaine visibilité plus grand public au groupe avec la sortie de l’album Woodstock en 2017. Ces chansons ont donné un excellent dernier regain d’énergie avant la fin du spectacle.

En guise de rappel, c’est All Your Light (Times Like These) qui a été jouée. Le groupe a une fois de plus prouvé qu’il a tout le nécessaire pour être un groupe d’indie rock psychédélique marquant. Leur talent sur scène est remarquable et l’heure et demie bien chargée en leur compagnie a été plutôt magique.

Good Kid en première partie

Le groupe canadien Good Kid assurait la première partie. Les années 2000 revenaient en tête en écoutant leurs chansons indie rock infusées d’énergie adolescente. Les jeunes membres du groupe étaient remplis d’énergie et de fougue.

La voix du chanteur Nick Frosst était assez impressionnante et juste, rappelant parfois le timbre de Brendon Urie de Panic! at the Disco.

Après une bonne performance de 40 minutes, la foule était prête à accueillir Portugal. The Man!

 

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