Hollerado

POP Montréal 2019 – Jour 2 | Hollerado à la Sala Rossa: Une dernière danse

Le groupe Ontarien Hollerado performait à la Sala Rossa ce jeudi. Pour la dernière fois. Ouaip. Après une bonne décennie à sillonner les routes et écumer les bars partout en Amérique du Nord, les gars s’apprêtent à mettre un terme à l’aventure Hollerado. Mais pas avant d’avoir fait leurs adieux à la ville qui les aura vus naître en tant que band. Résumé d’un au revoir en bonne et due forme.

Hollerado, photo par Louis Longpré

On dit en bonne et due forme, mais on veut dire « en bonne et due forme selon les critères Holleradiens ».

Parce qu’un véritable au revoir, d’habitude ça se fait avec une petite nostalgie, une larme qui perle au coin de l’oeil, une belle étreinte et un « en tout cas on n’a-tu eu du fun hein? », entrecoupé de reniflements.

Mais ça n’aurait pas été très on brief pour un groupe qui vient de passer une décennie à promouvoir la bonne humeur et le non-stop party.

Donc l’au revoir auquel on a eu droit était beaucoup plus conséquent avec l’attitude de la formation: beaucoup de jokes, beaucoup de fun et au moins une anecdote de speed.

Dès l’entrée sur scène des gars, on comprend qu’on n’est pas là pour une soirée de deuil. Les quatre membres de la formation, ainsi qu’un ami keyboardist invité, sont entièrement vêtus de tracksuits Adidas.

Pas qu’un tracksuit Adidas ne soit pas acceptable en situation de deuil, mais lorsque porté par des quarantenaires skate-punk un peu déglingués, tu catch que c’est peut-être ironique.

Puis ils enchaînent les hits.

Et quelques nouvelles chansons.

« I guess it was not our BEST idea to make a new record right before disbanding », de dire Menno, chanteur de la formation.

« It’s kind of like doing your taxes right before dying », d’ajouter le guitariste.

Fait intéressant, ils n’ont même pas joué One Last Time, une nouvelle chanson pourtant composée juste pour l’évènement. Drôle de move.

Puis après, Hollerado s’est payé un trip. Après tout, c’est leur dernière tournée, ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent. Et ce qu’ils voulaient faire, c’est juste demander à la foule « Hey, avez-vous des questions? ».

La foule avait d’excellentes questions.

« Are you guys sponsored by Adidas? » (Non, ils ne le sont pas.)

« How long have you been playing that guitar? » (Très longtemps, sa guit était scrap raide.)

« You know you look like Nicolas Cage? » (Oui, et la question était pour le bassiste, qui lui ressemble de manière troublante.)

« Who’s my real father? » (Pas de réponse.)

« I imagine this is why bands do usually do this », d’avouer Menno, en mettant fin à la période de questions.

Hollerado, photo par Louis Longpré

Le trip incluait aussi d’annoncer en direct qu’ils avaient l’intention d’annuler le concert qu’ils avaient prévu le jour suivant à Sherbrooke. Mais au moins c’était pour une bonne raison: ils préféraient assister à la Marche pour le climat.

*Petite note, en tant que gars qui a fait environ 2000 fois la navette Montréal – Sherbrooke, j’peux confirmer qu’ils avaient 100 % le temps d’aller à la marche et de descendre à Sherbrooke pour leur show après. Mais hey, j’suis qui pour faire leur horaire?

Bref.

Le spectacle s’est ensuite terminé sur la meilleure note possible. Un certain Sam, ami du groupe, se trouvait dans la salle. Sam est un, disons ça de même, musicien amateur. Sam a un seul hit à son nom. Sam, c’est lui qui joue et chante Hollerado Land, la chanson d’introduction sur le tout premier album du groupe.

Donc oui, les gars l’ont fait monter sur scène pour tenter de jouer Hollerado Land en guise de rappel. C’était du pur génie. Tellement qu’ils ont offert à Sam de lui payer un billet d’avion pour qu’il puisse venir jouer sa chanson lors du tout dernier spectacle à vie d’Hollerado dans quelques semaines.

Puis ils ont fait Juliette.

Évidemment.

Et ont fini sur Dammit de Blink 182.

Évidemment?

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