Pop Montréal 2013 – Jour 4 | Shuggie Otis au Théâtre Rialto

Samedi soir, Shuggie Otis était la tête d’affiche au Théâtre Rialto dans le cadre de Pop Montréal. Figure légendaire du funk et du soul, fils du non moins légendaire Johnny Otis, sa présence suscitait bien des attentes, disons. Cependant, la soirée se révéla être en dents de scie et cela pour diverses raisons…

La soirée a pourtant bien débuté. Un Otis élégant, plein de prestance et visiblement content d’être là a lancé le concert avec du bon funk, gagnant tout de suite le public.

Photo de courtoisie, par Susan Moss.

Photo de courtoisie, par Susan Moss.

Le groupe l’accompagnant (composé en partie de membres de sa famille) était solide et chacun des membres jouait son rôle sans prendre trop de place. Par contre, un des premiers désagréments résidait dans le mixage du groupe en question. En effet, tous les éléments (rythmiques, mélodiques, vents) étaient mixés presque à la même intensité créant une bouillie un peu trop forte et rendant le son du groupe assez générique. Cela devint de plus en plus difficile à tolérer à mesure que le spectacle progressait.

Par ailleurs, le choix des pièces et leur longueur s’avéra être le point le plus négatif du concert. Un morceau poignant comme Me & My Woman dont les solos furent excellents et l’interprétation impeccable, était suivi de chansons plus faibles aux solos beaucoup trop longs, surtout de la part de la tête d’affiche.

L’homme est bien sûr un formidable guitariste mais il gagnerait souvent à doser ses épanchements sur la six-cordes. Le rythme global du concert s’en trouvait affecté car des longueurs venaient amoindrir l’énergie positive du début de la soirée. Les nombreux blues présents dans le concert donnaient lieu parfois à des moments magiques pour après sombrer dans la banalité. Le tout donnait un effet de montagnes russes avec malheureusement plus de bas que de hauts.

D’autre part, il convient aussi de s’interroger sur la pertinence de vendre des billets par emplacement, comme s’il s’agissait d’une soirée à l’opéra. Cela a engorgé le parterre inutilement et la direction s’en est rendu compte et a ouvert l’accès du deuxième étage à tous. Enfin, cela ne fut pas un immense désagrément.

En résumé, disons qu’il faisait plaisir de voir le vétéran en forme et d’entendre ses classiques. Par contre, une set-list légèrement moins cheezy, pour ainsi dire, et un peu de retenue dans les solos auraient rendu cette soirée vraiment mémorable. Félicitons néanmoins à l’équipe de la programmation qui fait venir à chaque année des figures marquantes du soul et du funk… C’est nécessaire.

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