Songs of Darkness

Pop Montréal 2013 – Jour 5 | L’évènement Songs of Darkness au Théâtre Rialto

L’édition 2013 de Pop Montréal se terminait en ce dernier dimanche de septembre avec l’évènement-concert Songs Of Darkness, qui réunissait certaines des figures musicales montréalaises les plus importantes des dernières années. Dans une formule très bonne franquette, Patrick Watson, Little Scream, Leif Vollebekk et autres ont littéralement jammé, plutôt que performé, devant la foule du Rialto.

Voilà ce par-dessus quoi il fallait passer pour pleinement apprécier le spectacle. Il ne serait pas question là d’une prestation avec mise en scène et effets visuels, n’en déplaise à ceux qui venaient surtout pour Watson. Au contraire, les artistes se succédaient, laissant de longs silences entre les pièces, puis se rejoignaient pour jouer tous ensemble. Un peu à la façon de la version live de Douze hommes rapaillés. En plus décousu.

Mais ce léger deuil se faisait très rapidement, merci au fait de pouvoir voir des artistes de cette trempe s’amuser à ensemble jouer des chansons qu’ils ne représenteront très probablement jamais.

Lesdites chansons, toutes choisies sous le thème de la noirceur, formaient en soi le point culminant de la chose.

Parce que d’entendre la voix caverneuse de Li’l Andy, celle plus puissante de Little Scream et le falsetto de Patrick Watson entonner en cœur Democracy de Leonard Cohen, ça n’arrive pas tous les jours. Pas plus que de voir le d’ordinaire très timide Leif Vollebekk se dandiner, les yeux pleins de mascara (ça fait plus dark, dit-il) en chantant du Bruce Springsteen, ou de voir Sarah Pagé des Barr Brothers jouer du Blind Willie Nelson sur un instrument inventé qui se résume pas mal en un manche de banjo collé sur du carton.

Autre chose qui ne se produit que rarement, c’est d’avoir l’énorme chance d’entendre Patrick Watson et Joe Grass personnifier Simon et Garfunkel le temps d’une incroyable version de The Sound of Silence. Ç’aura été le plus grand moment de la soirée, presque ex aequo avec les minutes où le Rialto au complet chantait Lithium de Nirvana, sous la tutelle de Watson et d’Ariel Engle.

Et puis ce qui ne se reproduira clairement jamais, c’est de voir un hirsute roux déguisé en magicien qui récite un « poème » d’un certain Bruce Dickinson, pendant que Watson improvise au piano et que Pagé fait de même à la harpe. Surtout que Bruce Dickinson, c’est le chanteur de Iron Maiden, et que le poème en question, c’était The Number of the Beast.

« 6-6-6, THE NUMBER OF THE BEAST! », venant de la bouche d’une foule pas particulièrement heavy metal, c’est très très drôle.

Au total, une dizaine de musiciens auront participé à Songs of Darkness. Et jamais un dimanche soir consacré à la noirceur, la dépression et le malheur n’aura créé autant de bonheur.

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