Pop Montréal 2013 – Jour 3 | Dorothy Moore au Cabaret Du Mile-End

Jeudi soir, Pop Montréal nous conviait à une soirée trempée dans le soul et le blues avec la chanteuse américaine Dorothy Moore et la dame s’est révélée être à la hauteur de sa réputation. Elle est peut-être dans la mi-soixantaine mais sa voix n’a pas pris une ride, au contraire, elle a gagné en chaleur et en subtilité.

Moore a impressionné dès son apparition sur scène avec sa prestance et sa convivialité. Elle a débuté avec sa version de la pièce Funny How Time Slips Away de Willie Nelson. Son interprétation était solide et sentie. Toute en réserve.

Photo de courtoisie par Susan Moss.

Photo de courtoisie par Susan Moss.

Cela a préparé le terrain pour quelques ballades R&B qui sans être mauvaises pâtissaient d’arrangements un peu poussiéreux. L’interprétation de Moore évitait cependant les morceaux de sombrer dans le sirop… Par contre, il faut dire que ce sont aussi les arrangements qui ont sauvé Lover Girl, la chanson funky qui a suivi la série de ballades. L’enregistrement original a très mal vieilli et l’interprétation de la chanteuse et du groupe lui ont donné un beau lustre tout en groove.

Blueswoman jusqu’au bout des ongles

Ce qui a vraiment démontré l’étendue du talent de Dorothy Moore est cependant le segment composé de blues. Elle s’en est donné à cœur joie en jouant de l’harmonica et dansant. Son jeu à l’harmonica était simple et efficace. Poignant et sobre. La foule a vite succombé à la tentation de danser et l’atmosphère était des plus festives.

Pour conclure le tout, Moore a clôt la soirée avec son plus gros succès en carrière : Misty Blue. Elle a fait participer le public et s’est promenée dans la salle en chantant et serrant des mains.

S’il y a quelque chose que la performance de Dorothy Moore doit nous rappeler, c’est qu’une bonne quantité de vieux routiers de la musique noire américaine sont toujours au travail en tournée et en studio malgré le fait qu’ils aient moins de visibilité médiatique. Ils font cela (même si ça sonne cliché ) par passion pour leur art et chaque performance est abordée comme si c’était la dernière. Des gens qui se donnent corps et âme de cette façon ne peuvent qu’inspirer le respect.

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