crédit photo: Pat Beaudry
Peter Gabriel

Peter Gabriel au Centre Bell | Brillant et légendaire

Peter Gabriel se produisait mercredi soir au Centre Bell et que dire… Lui qui dès le départ nous avait promis quelque chose de différent nous a servi. Musicalement, sonorement et visuellement, ce n’était pas un simple concert, mais plutôt un spectacle de 2h40 méticuleusement articulé.

La scène, qui était plutôt sobre, était constituée d’estrades de différents niveaux, à la « mode orchestre ». Du côté du décor, un énorme disque-écran surplombe la scène. Une vingtaine de minutes avant le début du spectacle, une horloge apparaît. Puis un homme en combinaison orange s’avance et minute par minute, celui-ci dessine, efface, puis redessine les aiguilles, jusqu’à ce que 20 heures sonnent.

Comme un poète, Peter Gabriel s’avance sous les projecteurs, acclamé par le public. Dans ses mains se trouvent plusieurs feuilles et avec surprise il se met à faire un petit discours en français.

Il termine par un sifflement et une lumière descend du plafond. Il la saisit et se met à allumer un feu de camp sur scène, parlant en même temps qu’il est aujourd’hui difficile de distinguer le vrai du faux. Il promet un spectacle différent puis avance sur un ton humoristique : « je suis un dieu grec, amusez-vous bien ».

Que les festivités commencent

Il présente Tony Levin à la basse et tous deux s’installent autour du feu. Une pleine lune apparaît au-dessus de leur tête et la chanson Washing of the Water tirée de l’album Us démarre.

Peu à peu, ce sont les autres musiciens qui se joignent à leurs côtés. En terminant la chanson, l’artiste vante à quel point il a un orchestre formidable (toujours en français) et présente tous ses musiciens, ce qu’il fera tout au long de la soirée.
Après avoir interprété Growing Up où l’on a découvert qu’une multitude d’écrans entouraient la scène, le chanteur lâche simplement « i/o », titre de son prochain album qui doit sortir en 2023.

Dans sa démarche artistique, chaque chanson de i/o vient avec un texte explicatif (en français) où il dévoile avec poésie et philosophie les thèmes qui les entourent et les réflexions contiguës : éducation personnalisée, soins de santé accessibles à tous, religion, justice et tant d’autres. Le public a alors la surprise de découvrir Panopticom pendant qu’une nébuleuse rouge s’empare de la scène.

Je me suis promise de ne pas écouter les nouvelles musiques de i/o pour les découvrir en direct. Je dois dire que ce nouvel album promet d’être riche musicalement. La sonorité des instruments se mélange très fluidement et les visuels qui accompagnent les musiques permettent d’apprécier le moment encore plus.

Après Panopticom, Peter Gabriel interprète Four Kinds of Horses durant laquelle sur l’écran disque devenu noir, le décompte de la chanson apparaît. On a l’impression d’assister au tournage d’un clip et on réalise à quel point la voix de Peter Gabriel est restée intacte après toutes ces années. Il interprète par la suite i/o, chanson du même nom que l’album.

Les classiques ne sont pas oubliés avec Digging in the Dirt ou encore Sledgehammer qui conclue la première partie avant…

L’entracte !

C’est quelque chose que nous n’avons pas l’habitude de voir, mais le public a eu le droit à une dizaine de minutes de pause pour aller se ressourcer avant que la deuxième partie ne commence.

Au retour, un écran géant descend pour cacher la scène. Tout devient noir jusqu’à ce qu’on distingue la silhouette de Peter Gabriel. L’écran est en réalité le reflet direct du chanteur. Darkness commence et les effets qui suivent hypnotisent les spectateurs qui ont honnêtement rarement sorti leurs téléphones durant la soirée.

Le moment magique et décalé de la soirée a été assurément pendant Road to Joy, tirée de i/o, où l’on a Peter Gabriel qui chante devant des doigts d’honneur géants qui tournent sur eux-mêmes sur des écrans en arrière. Rien que pour ça, ça en valait le détour.

Peter Gabriel et la violoncelliste Ayanna Witter-Johnson se sont ensuite rejoints sur un balcon en hauteur pour un duo exceptionnel sur la chanson Don’t Give Up. Et à entendre les cris du public, celui-ci a eu l’air d’aimer la surprise.

La deuxième partie a permis de connaître plus en profondeur le nouvel album avec Love Can Heal, The Court, And Still ou Live and Let Live. Elles sont toutes différentes à leurs manières, mais conservent les tonalités rock et pop qui vont si bien à Peter Gabriel.

Enfin, Solsbury Hill, la chanson que nous attendions avec impatience arrive sur un tempo un peu rapide (était-ce fait exprès ?), mais ça n’a pas empêché le public d’exploser de joie.

À l’issue de la chanson, tous finissent par quitter la scène avant de revenir performer le premier encore avec In Your Eyes. Pour finir en beauté, Peter Gabriel rend hommage au militant noir Steve Biko, avec la chanson Biko. Poings levés, public et scène ne font qu’un. Peter Gabriel quitte la scène, laissant la foule chanter les « oh oh oh ». Les musiciens partent tour à tour, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le batteur Manu Katché, qui ne s’arrête que lorsque l’énorme disque se repositionne de manière à cacher la scène. La boucle est bouclée et le show terminé.

Grille de chansons

Première partie : 

1.     Washing of the Water

2.     Growing Up

3.     Panopticom

4.     Four Kinds of Horses

5.     i/o

6.     Digging in the Dirt

7.     Playing for Time

8.     Olive Tree

9.     This Is Home

10.  Sledgehammer

Deuxième partie

11.  Darkness Up

12.  Love Can Heal

13.  Road to Joy

14.  Don’t Give Up

15.  The Court

16.  Red Rain

17.  And Still

18.  Big Time

19.  Live and Let Live

20.  Solsbury Hill

Encore 1 :

21.  In Your eyes

Encore 2 :

22.  Biko

 

 

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