crédit photo: Nicola D'Orta
Patrick Watson

Patrick Watson à Saint-Casimir | Une collection de petits moments

C’est dans la salle de spectacle de la Microbrasserie Les Grands bois à Saint-Casimir dans la MRC de Portneuf que Patrick Watson et ses musiciens ont fait halte le 20 avril dernier. À deux jours du premier anniversaire du septième album du groupe, Better In the Shade, et à sept jours de retrouver son public dans le cadre d’une série de trois concerts accompagnés par l’Orchestre symphonique de Québec du 27 au 29 avril au Grand Théâtre, l’équipe de Patrick Watson a offert un spectacle surprise programmé dans les dernières semaines.

Après une période d’inactivité sur scène, le dernier concert remontant au 10 décembre, et depuis son dernier passage à Saint-Casimir, la formation habituelle de Patrick Watson s’est quelque peu reconfigurée avec la présence d’Ariel Engel de la formation La Force, choriste et co-autrice de la chanson Height of the Feeling, ainsi que celle d’un quatuor à cordes.

Dans la fébrilité de l’attente

Le concert a commencé avec des sonorités chaleureuses de synthétiseurs modulaires, un nouvel apprentissage que Patrick Watson a pu approfondir pendant la pandémie grâce à son ami Amon Tobin. Les premières notes du quatuor à cordes se sont jointes, saisissant immédiatement la salle de spectacle, et le groupe a enchaîné les chansons de leur EP A Mermaid in Lisbon, sorti en 2021.

La présence d’Ariel Engel, et sa complicité évidente avec le chanteur, combinés à l’impressionnante cohésion entre tous le membres de l’ensemble, ont créé une véritable magie sur scène. Patrick Watson, comme à son habitude, était totalement investi dans son univers tout en gardant un lien actif avec le public, captivant l’auditoire avec aisance, improvisant parfois et échangeant des regards complices avec celui-ci.

Les deux premières vagues

Le groupe a ensuite évolué vers un registre légèrement différent en offrant deux chansons de son album Wave sorti en 2019. Wave et Strange Rain explorent à leur manière les thèmes de la quête de sens et de l’identité humaine, omniprésents dans l’œuvre de Patrick Watson. Ces morceaux plus introspectifs, fidèles au style musical qui a fait la renommée de l’artiste, ont continué de charmer le public, l’emportant dans un univers mélodique et émotionnel unique.

 

Petits moments dans l’ombre

Patrick Watson s’est ensuite installé au piano, seul, pour interpréter Ode to Vivian, une courte pièce inspirée de la photographe Vivian Maier (1926-2009) dont le travail, principalement axé sur des scènes de la vie quotidienne, est resté inconnu jusqu’à ce que ses archives soient découvertes dans un entrepôt en 2007. Le pianiste a ensuite profité d’un petit intermède pour discuter avec le public et mettre intentionnellement du plomb dans l’aile de l’estimée photographe qui captait d’incroyables petits moments dans ses temps libres, mais qui était – paraît-il – horrible avec les enfants en sa qualité de gouvernante et de nourrice. Il a ensuite profité du sujet pour disgresser avec humour sur l’addiction de ses enfants aux écrans et sur les moyens qu’il prendrait pour y remédier, quitte à être horrible lui aussi.

Cette introduction a mené à la chanson suivante, tirée de l’album Better in the Shade, intitulée Little Moments, également dédiée à l’œuvre de Vivian Meier, présentant un vibrant hommage à ces petits moments de la vie qui n’ont rien à envier aux grands événements de notre monde : « And it’s only in these moments we realize just how special we are ».

Tout en intimité

Dans le bloc de chansons suivant, nous avons été témoins de moments magiques où la formation s’est scindée en cellules réduites autour de Patrick Watson, créant ainsi une atmosphère unique sur scène. La version guitare et voix de Melody Noir, tirée de l’album Wave, ainsi que la captivante chanson Height of the Feeling, se sont certainement révélés les moments forts de la soirée.

Finir sur une nouvelle vague

Dans le dernier bloc, la formation a enfilé avec virtuosité des chansons des deux albums les plus récents, soit Look At You et la chanson éponyme Better in the Shade. Une seule exception à ces deux albums s’est immiscée dans ce bloc, soit le single Je te laisserai les mots, qui a ajouté une dimension dynamique et entraînante à la performance avant de se clore en apothéose avec Here Comes The River de l’album Wave.

Retour aux sources

Après des applaudissements nourris, la formation est venue en rappel nous présenter deux morceaux très connus des fans de la première heure : une version de To Build A Home, de l’album Ma Fleur de The Cinematic Orchestra paru en 2007, pour laquelle Patrick Watson assurait le chant, puis une version de Adventures in Your Own Backyard, de l’album du même nom, sorti en 2012.

 

Une collection de petits moments

Grâce à l’ajout de synthétiseurs modulaires et à ses récentes expérimentations, Patrick Watson revisite son œuvre et bonifie l’ensemble de sa démarche à travers ce spectacle. De cette manière, la production du groupe peut être envisagée comme une collection de petits moments qui convergent pour former une grande et belle chanson depuis un peu plus de vingt ans.

En somme, le concert de Patrick Watson à Saint-Casimir a été un moment magique où la complicité entre les membres du groupe et la cohésion de l’ensemble ont brillé. Patrick Watson a su captiver le public avec son talent et son charisme, offrant une performance inoubliable. Dans les prochains concerts, les fans de Patrick Watson peuvent encore anticiper de belles découvertes musicales.

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