crédit photo: Andréanne Gauthier
Patrice Michaud

Critique concert: Patrice Michaud au Grand Théâtre de Québec

Jeudi 8 décembre 2011 – Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec

Lorsqu’on se rend à un spectacle, on sait toujours un peu à quoi s’attendre. Des musiciens sur scène, des effets de lumière et des chansons tirées du dernier album. C’est au niveau de l’interaction et de la connexion avec le public qu’un grand interprète fait sa marque. Hier soir, à la Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, Patrice Michaud a démontré avec sa musique folk/rock qu’il a sa place parmi les grands.

« C’est mon premier spectacle au Grand Théâtre », dit Michaud en début de soirée, visiblement touché et fébrile à l’idée de jouer dans une salle qu’il a admirée toute sa jeunesse. Entouré de ses fidèles musiciens, cinq du nombre, les chansons s’enchaînaient à un rythme agréable. Un début de spectacle solide par un artiste émergeant québécois…

…jusqu’au moment du premier conte. C’est alors que l’audience s’est aperçue que lorsqu’on vient voir Patrice Michaud, on n’assiste pas à un spectacle, mais à une expérience. Ses contes nous transportent vers des régions lointaines et des époques distantes; comme si on y était. Qu’il parle de catalogues Sears et de cadeaux de Noël ou bien de grandes philosophies sur l’inévitabilité de se faire rattraper par le temps, il touche toujours une corde commune.

Et surtout, surtout, il sonne vrai! Michaud a un plaisir fou à raconter ses histoires sur scène, presque plus que lorsqu’il interprète ses chansons. Le fait que ses musiciens soient tordus de rire lors des contes plus comiques témoigne de ses prouesses; ils ont entendu ces histoires chaque soir de la tournée et semblent toujours les trouver aussi drôles que la première fois.

Le groupe a fait un fabuleux travail pour encadrer Michaud, que ce soit lors des chansons ou entre celles-ci. La voix de l’interprète planait avec aisance au-dessus des arrangements serrés. Toutes les chansons de l’album ont été jouées ainsi qu’une nouvelle composition, ayant pour sujet la reine d’Angleterre (!), et une reprise d’Iron Maiden (!!), The Number of the Beast, qui était fort bien réussite.

Le doute, comme le dit si bien Patrice Michaud, nous fait revenir sur scène pour un rappel, nous fait sortir du lit le matin, nous amène à écrire, à lire, à chanter. Lors de cette soirée, Michaud en a dissipé des doutes; il sera l’un des grands artistes québécois, bien perché entre Kevin Parent et Fred Pellerin.

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