Pat Metheny au Palais Montcalm | Le Grand Magicien Jazz dans la capitale !

Le virtuose guitariste de jazz Pat Metheny était au Palais Montcalm de Québec samedi soir dans le cadre de sa première tournée solo.

Au pied du Palais Moncalm, juxtaposé à la patinoire du Carré d’Youville, le Marché de Noël allemand, bat son plein présentement. Les effluves de chocolat chaud et de cannelle emplissent nos narines dans ce qui est devenu un incontournable lors de la période des fêtes à Québec. Une belle façon de commencer la soirée.

Le spectacle de Matheney offre une relecture des incontournables du guitariste américain de 70 ans ainsi que des nouvelles pièces de son nouvel album MoonDial paru l’été dernier et de Dream Box de 2023. Comme il devient de plus en plus courant pour les spectacles en salle, il est strictement interdit de filmer et d’utiliser les téléphones pendant le spectacle de la tournée.

Seul sur scène, le maître d’œuvre offre un spectacle contemplatif ou les spectateurs demeurent attentifs tout au long de ce concert de plus de 130 minutes. Ceux qui ne savaient pas à quoi s’attendre ont peut-être trouvé le temps long étant donné la formule solo de cette tournée. Le public averti et les connaisseurs en ont par contre eu pour leur argent.

Le concert se divise en différents blocs de chansons mettant en vedette les différentes facettes de son immense talent. Lors du premier bloc, Metheney s’entretiendra longuement avec ses fans de Québec: «Chaque fois que je viens, il y a de moins en moins de personnes sur scène ! Je vais probablement plus vous parler ce soir que pour l’ensemble de toutes mes visites précédentes.»

Metheney nous fait réaliser qu’il a maintenant 53 albums à son actif et nous parle beaucoup de sa jeunesse: «J’avais 10 ans quand j’ai découvert les Beatles. J’avais demandé à mes parents une guitare pour Noël, mais je n’ai eu l’autorisation de m’en acheter une avec mon argent de poche que le Noël suivant ». Il entrecoupe ses diverses pièces de nombreuses anecdotes de vie et explications techniques concernant ses diverses guitares.

Le deuxième bloc du spectacle permet à Metheney d’intégrer des boucles enregistrées en direct permettant d’apprécier une  facette plus technique de son art.

Le troisième bloc nous dévoile un Metheney cacophonique et complètement déjanté qui utilise multiples effets électroniques dans l’interprétation d’une pièce aux allures apocalyptique et très métallique.

Son technicien apporte ensuite sur scène, tel le Saint-Graal,  la fameuse guitare Pikasso qui possède pas moins de 42 cordes. Un instrument unique en son genre aux sonorités rappelant la harpe et les textures indiennes et arabiques.

Lors de blocs suivants, le maître nous entretient longuement à propos de la façon unique d’accorder la guitare baryton que lui a fait découvrir son voisin de jeunesse. Sa démonstration nous permet d’en apprécier toutes les différentes possibilités autant sur cordes métalliques que de nylon.

En fin de parcours, le grand magicien troque la guitare acoustique pour la guitare électrique au plus grand plaisir des spectateurs qui remplissent le Palais Montcalm à pleine capacité ce soir.

Tel un magicien dévoilant son ultime tour de magie, Metheney lève le voile sur son légendaire attirail de percussions diverses complètement robotisées et synchronisées avec sa guitare. Un tour de passe-passe unique qu’il faut voir pour le croire.

Metheney reviendra pour quelques rappels supplémentaires au plus grand plaisir de la foule comblée.

Cette prestation n’était certes pas la meilleure façon de s’initier à l’art du grand guitariste américain. Le récipiendaire de 20 prix Grammy est un musicien qui ne cesse de se renouveler et cette première tournée solo fait partie de sa quête musicale et artistique. Un musicien novateur dans une classe à part qui, avec Al Di Meola, m’a initié à l’univers de jazz. Il me tarde de le revoir dans une formule avec musiciens.