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Critique | Mykki Blanco au Newspeak (en pré-ouverture d’Osheaga)

Par un beau mercredi soir humide, les amis de chez Osheaga présentaient le phénomène hip-hop Mykki Blanco au (très cool) bar Newspeak. Soirée pour le moins divertissante où se sont côtoyés voguing et moshpits.

L’amuse-gueule était servi par Jay’dore, rappeur/chanteur porté par des productions dance teintées de 90’s et accompagné d’une fabuleuse danseuse. Les mouvements de ladite jeune dame furent d’ailleurs assez invitants pour dégêner les danseurs dans l’assistance, qui pour l’instant rôdaient autour du large plancher de danse, hésitant à lancer le bal.

Mais une fois lancé, c’est à un moyen bal qu’on a eu droit. Plus l’heure avançait, plus les chorégraphies devenaient intenses, et plus le nombre de danseurs se décuplait.

Avouons que rares sont les fois où on peut avoir l’impression que tout le monde danse bien, mais c’était pas mal le cas au Newspeak hier.

 

Mykki Blanco : performeur déconcertant

La Montréalaise Shaydakiss a aussi pris en main la foule, la chauffant à grands coups de grime et autres rythmes.

C’est cette même Shaydakiss qui occupera aussi la fonction de DJ pour la star de la soirée, Mykki Blanco, qui fait son apparition aux alentours de minuit, coiffé d’une perruque mi-longue ornée de papillons.

Là, si on sait Blanco capable de performer, via ses vidéoclips et prestations dans le milieu artistique contemporain new-yorkais, c’est vraiment en spectacle que ça se confirme.

Une performance entraînante, intensive, mais surtout déconcertante.

Déconcertante dans le bon sens. Parce que le personnage Mykki Blanco joue énormément sur l’antithèse, ce qui fait que d’une part on a devant nous une personne qui parle d’une voix douce entre les pièces et qui est vêtue, rappelons-le, de papillons.

Puis une seconde plus tard, on a le Mykki Blanco cru, agressif, qui descend de la scène pour pousser l’assistance.

Et qui gueule « HATIN’ ASS BITCH, I FUCKED YOUR HUSBAND ».

Y’a quelque chose de puissant à voir l’artiste, dans toute sa prestance, démolir le moule d’une scène hip hop qui souffre encore d’une assez dégeulasse homophobie.

Surtout qu’à lui voir la charpente et l’attitude, Blanco ferait sûrement peur a une bonne gang de ces rappeurs à la tolérance défaillante.

You go, girl.

Oh, et, selon les dires de l’artiste, sa présence à Montréal marque une pause pendant l’enregistrement d’un nouvel album. Donc tous ceux qui attendent depuis près d’un an qu’une nouvelle pièce se glisse sur le Soundcloud de Blanco, patience, ça s’en vient.

P.S. C’est pas pour vous narguer, mais ceux qui étaient au Newspeak hier en ont déjà entendu un extrait.

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