Chappell Roan

Osheaga 2024 – Jour 2 | Les artistes Gen Z au sommet

C’est une autre journée de chaleur écrasante qui attendait les festivaliers d’Osheaga en ce samedi 3 août, placé sous le signe d’une amicale rivalité entre artistes estampillés « Gen Z » en journée et leurs aînés Smashing Pumpkins et Green Day en tête d’affiche de la soirée. Électriques et déjà aguerris, les Américaines Chappell Roan et Reneé Rapp et les Britanniques Olivia Dean et Labrinth ont ravi le cœur et les oreilles du public.

Chappell Roan

En voyant un nombre impressionnant de festivaliers habillés de rose à dominante cowgirl, difficile de douter de l’aura de la chanteuse originaire du Midwest. Clairement programmée dans l’après-midi avant que sa popularité n’explose, c’est aussi probablement la seule artiste qui pouvait compter sur le dévouement de ses fans pour rester 45 minutes sous un soleil de plomb. Déboulant sur scène en costume de fée 2.0 avec son groupe entièrement féminin, elle a enchaîné les titres de son dernier album The Rise and Fall of a Midwest Princess en commençant avec l’électropop Femininomenon et en terminant avec Pink Pony Club, l’inspiration derrière la couleur portée en masse par son public.

Public qui, d’ailleurs, chantait toutes les paroles de chaque chanson, à tel point que le karaoké en Comic Sans sur l’écran derrière elle lors de son tube planétaire Good luck babe ! était complètement inutile. En plus de sa performance électrisante, Chappell Roan a aussi prouvé qu’elle était prête pour être une tête d’affiche du festival dans quelques années.

Photo par Jesse Di Meo.

Olivia Dean

La Britannique Olivia Dean est arrivée tout sourire sur la scène Verte d’Osheaga, et ne s’en est pas départie de tout son set. Visiblement très contente de présenter son premier album Messy avec pas moins de sept musiciens sur scène avec elle, son enthousiasme a gagné le public – qui était de fait déjà conquis d’avance par ses chansons néo-soul et son charme indéniable. La chanteuse de 25 ans n’a pas ménagé ses efforts même dans cette chaleur implacable, en jouant tour à tour de la guitare, du tambourin, et en dansant sur chaque chanson. N’oubliant pas de rappeler l’importance de s’aimer soi-même à l’occasion de sa chanson Be my own boyfriend (ou “girlfriend”, comme elle l’a souligné), elle a aussi évoqué sa gratitude envers son ascension fulgurante en terminant sa superbe performance par la chanson qui l’a fait connaître, Reason to stay.

Photo par Morgane Dambacher.

Renée Rapp

Les Gen Z étaient décidément à l’honneur en ce samedi, et la chanteuse américaine Reneé Rapp, née en l’an 2000, en est une des représentantes les plus emblématiques. Arrivant telle une boule d’énergie sur la grande scène de la Rivière, dans un look que n’aurait pas renié les boys band en exercice à l’époque de sncea naissa (jean baggy, jersey de sport oversize et lunettes de soleil à verres bleus), elle n’a jamais laissé retomber l’attention du public, même lors de ses chansons de type ballade, aidée aussi par sa voix puissante, entraînée depuis des années sur les planches de Broadway et plus récemment dans le film Mean Girls (2024.)

Très taquine avec le public et pas avare d’anecdotes – elle a ainsi révélé qu’elle avait souffert d’une rupture amoureuse le matin même de sa première performance à Montréal, il y a quelques années, couplées avec ses chansons impertinentes telles que Not my Fault et celles plus candides comme Too Well ou In the Kitchen, Reneé Rapp a confirmé qu’elle était faite pour être sur scène, peu importe laquelle.

Photo par Morgane Dambacher.

Labrinth

Le prodige britannique Labrinth, de son vrai nom Timothy Lee McKenzie, avait organisé rien de moins qu’une fantastique cérémonie confinant au gospel sur la scène de la Vallée. En activité depuis 15 ans mais ayant vu sa popularité exploser suite à sa participation aux bandes originales de la série Euphoria, celui qui a eu le luxe de collaborer avec Zendaya est venu en terrain conquis, mais aura sans aucun doute réussi à convaincre les festivaliers qui le connaissaient peu.

Sa présence magnétique et la mise en scène de son set, où son DJ, son batteur, ses quatre choristes et danseurs semblent en surélévation au-dessus de lui, ajouté à un très beau jeu de lumière, ont fait forte impression sur les festivaliers présents. Les éclairs au loin qui déchiraient le ciel par intermittence et les bulles qui s’envolaient d’un stand promotionnel proche ont ajouté une dimension magique à ce moment suspendu, pendant que Labrinth chantait « Never felt so alone ». Même en réduisant au minimum ses interactions avec le public (ses salutations initiales étaient seulement inscrites sur les écrans, et prononcées à l’aide d’un ordinateur), il a réussi à emporter le public loin, très loin du parc Jean-Drapeau.

Photo par Morgane Dambacher.

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