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OSHEAGA 2013 | Entrevue avec Alt-J

Le groupe anglais Alt-J était de retour pour une troisième fois à Montréal en moins d’un an, cette fois à l’occasion du festival Osheaga. L’occasion était bonne pour revisiter une année folle dans l’ascension du quatuor de Leeds, dont l’album An Awesome Wave a marqué les esprits des adeptes de l’indie rock. 

Photo par Karine Jacques.

Photo par Karine Jacques.

« La dernière fois que nous sommes venus ici (en mars), il neigeait à plein ciel. Et la fois d’avant (en septembre 2012), il pleuvait tout autant. Alors honnêtement, on n’a jamais eu l’occasion de voir votre ville sur un si beau jour qu’aujourd’hui », soulignait le guitariste et bassiste Gwil Sainsbury, visiblement épaté par la splendeur du Parc Jean-Drapeau sous un gros soleil radieux.

Les choses se sont bousculées depuis la première présence d’Alt-J à Montréal, en septembre 2012, soit dans la même semaine que la sortie de l’album. Originalement prévue pour le Petit Campus, la prestation du jeune groupe avait été déplacée au Café Campus afin de pouvoir accueillir encore plus de fans. Le Café Campus affichait à son tour complet en un rien de temps.

« Nous sommes de bien meilleurs musiciens depuis », admet Thom Green.  Sainsbury rapplique : « c’est difficile à expliquer, mais lorsque tu commences à faire de la tournée, tu ne sais même pas comment te placer sur scène, comment bouger. Nous avons appris rapidement les rudiments de la tournée ».

Gwil Sainsbury. Photo par Karine Jacques.

Gwil Sainsbury. Photo par Karine Jacques.

Bien que le buzz Alt-J se soit manifesté avant même que An Awesome Wave paraisse, il serait tentant de croire que la carrière du groupe ait vraiment pris son envol vers novembre 2012, lorsque les quatre musiciens britanniques ont remporté le Mercury Music Prize, prestigieuse récompense annuelle remise au meilleur album britannique selon son mérite artistique. Sainsbury n’en est pas si certain : « au niveau britannique, peut-être, et sur le plan médiatique aussi, c’est certain. Tout d’un coup, ce n’était plus seulement les blogues spécialisés qui s’intéressaient à nous, c’était aussi les médias de masse. Mais notre reconnaissance internationale s’est développée indépendamment de tout ça, je crois. C’est plutôt venu avec les spectacles. Nous avons tourné incessamment depuis environ 15 mois ».

Bien que Montréal ait accueilli pas moins de trois fois déjà, ce n’est certainement pas le seul endroit où l’effet Alt-J bat son plein. « La France est le premier pays étranger dans lequel nous avons joué, et nous avons fait la tournée de plusieurs festivals chez les Français », souligne Thom Green. « Amsterdam et l’Australie, aussi. »

Thom Green. Photo par Karine Jacques.

Thom Green. Photo par Karine Jacques.

« L’Australie serait peut-être l’endroit où nous obtenons le plus d’attention, ajoute Sainsbury. Les gens nous arrêtent dans la rue, ou à l’aéroport ou l’hôtel, pour prendre des photos ou nous aborder. Même en Angleterre, ce n’est pas tant le cas. On s’attendrait à ça si nous étions Rihanna ou U2, mais pas nous ! »

Le marché nord-américain demeure toutefois fertile pour Alt-J. Une tournée aux États-Unis serait dans les plans dès septembre.

 

Pas de plan précis pour un deuxième album

Le premier album d’Alt-J a tellement fait sa marque rapidement que le groupe doit déjà répondre aux attentes des fans et des journalistes qui espèrent pouvoir entendre un second disque bientôt.

Évidemment, la situation n’est pas si simple pour les musiciens concernés. « Ça pourrait être bientôt, ou dans longtemps, nous ne savons vraiment pas. Sur la route, nous n’avons pas l’occasion d’écrire de nouvelles chansons, vraiment. »

« Nous parlons de nouvelles chansons, nous en discutons entre nous. Mais du coup, nous savons que notre tournée s’achève en octobre et nous pourrons ensuite entrer en studio, mais il n’y aura pas de pression à produire trop rapidement. Nous ne sortirons pas de chansons tant que nous n’en serons pas totalement fiers ».

« Pour conclure, il y a certainement beaucoup de pression extérieure au groupe à ce sujet, mais c’est à nous, en tant qu’individus, à épouser cette pression ou à faire à notre tête et prendre tout notre temps. Et je crois que ce sera plutôt la deuxième option. »

 

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