NXNE – Jour 1 | Le rock minimaliste à l’honneur avec Thus:Owls, Low, Circuit des Yeux et plus

La portion « musique » de NXNE s’est mise en branle mercredi soir. Le festival torontois, qui existe depuis 1995, propose des tonnes d’artistes à voir dans de nombreux lieux – scènes extérieures, bars, salles de spectacle, etc. Le festivalier curieux a l’embarras du choix. Cette première soirée nous a permis, entre autres, de voir sur scène les formations Thus:Owls et Low au cours d’une soirée où le rock minimaliste était à l’honneur.

Notre choix de lieu pour débuter le festival s’est arrêté sur le Garrison sur Dundas St, un petit bar tout ce qu’il y a de plus ordinaire, où le public se faisait rare lorsque nous sommes entrés. Sur la scène se préparait l’artiste qui évolue sous le nom Thoughts On Air. Originaire de Hamilton en Ontario, le musicien et chanteur propose une musique ambiante, où la voix très émotive, évocatrice par moments de celle de Bono, plane au-dessus d’une musique aux saveurs parfois moyen-orientales, que l’artiste crée à partir d’instruments électroniques sur lequel il bidouille tout au long de la performance. Rien de très enlevant, mais sympathique.

Thoughts on Air, photo par Jean-François Tremblay

Thoughts on Air, photo par Jean-François Tremblay

 

Maica Mia

Ensuite, ce fut le tour de Maica Mia de prendre place sur scène. Le duo montréalais, formé de Maica Armata (guitare électrique) et Jonny Paradise (batterie) est un couple dans la vraie vie et sur scène la chimie entre les deux est palpable. La guitare triturée par Armata, mêlée à son magnifique chant, se juxtapose avec le jeu dynamique de Paradise, créant des pièces nuancées et très intéressantes. Dommage que la prestation ait été si courte (à peine 25 minutes), car une très belle énergie se dégage de Maica Mia sur scène et on en aurait définitivement pris davantage.

Maica, photo par Jean-François Tremblay

Maica Mia, photo par Jean-François Tremblay

 

Circuit des Yeux : une découverte mémorable

L’une des belles surprises de la soirée fut Circuit Des Yeux, un trio originaire de Chicago. Un guitariste à gauche de la scène, un claviériste à droite, et au milieu de la scène, une jeune femme, l’air calme, studieux. Elle sort sa guitare acoustique et se lance dans l’intro de la première pièce. C’est doux, sympathique.

Puis vient sa voix. Une voix inattendue, sortie de nulle part. Grave, à la limite masculine, une voix qui monte vers les cieux et qui devient une sorte de cri au fur et à mesure que la chanson avance.

Les autres musiciens font monter le ton progressivement, la voix devient hypnotique, le public retient son souffle. Le visage caché par ses cheveux, la jeune femme se transforme en une sorte de shamane, une inquiétante incantatrice. On a l’impression de ressentir un peu ce que les gens vivaient comme expérience les premières fois où Yoko One s’est produite sur scène, mais dans le cas présent le chant est différent. Il est viscéral, il vient du ventre, il est quelque peu menaçant.

La musique, qui comporte un minimum d’accords, devient extrêmement intense. On est bouche bée. Une très, très belle découverte que cette formation atypique!

Circuit des Yeux, photo par Jean-François Tremblay

Circuit des Yeux, photo par Jean-François Tremblay

 

Thus:Owls

Puis ce fut le tour des Montréalais Thus:Owls. Le groupe, mené par le couple Erika et Simon Engell, a offert une performance très appréciée du public, qui maintenant était rendu relativement nombreux.

Avec Parker Shper aux claviers, Stefan Schneider à la batterie et Martin Höper à la basse, la formation propose des chansons aux changements de rythmes intéressants. La voix d’Erika plane au-dessus de cette musique enchanteresse, elle fait preuve à la fois d’une grande sensibilité et d’une force insoupçonnée.

Une belle chimie semble opérer au sein de la formation, et les sonorités qui en ressortent sont très intéressantes (entre autres lorsqu’Erika sort son autoharpe). Un très beau moment musical.

 

Low

À ce moment de la soirée, nous nous sommes empressés d’attraper un tramway et de nous rendre au Horseshoe Tavern sur Queen St. pour la prestation de Low (ils attaquaient la première chanson lorsque nous sommes entrés).

Le trio américain formé du couple Mormon Alan Sparhawk et Mimi Parker, accompagnés de Steve Garrington à la basse, avait fait courir une certaine foule, car la place était remplie.   Leur musique ambiante, minimaliste, est enrobée de voix quasi angéliques, qui touchent directement le coeur.

La guitare de Sparhawk, quant à elle, fait effet de contraste en étant par moments féroce et tonitruante.

Le groupe, qui existe depuis plus de 20 ans, a offert une performance extrêmement absorbante, même si au départ nous n’étions pas familiers avec leur matériel et que leur style soit quelque peu déprimant par sa nature. Mais il est impossible de rester froid et insensible en écoutant ces voix remplir l’espace de manière aussi parfaite et contrôlée.

A Mad World, My Master : une chorale dingue

Puis nous avons repris brièvement la route pour nous rendre au Rancho Relaxo, un petit bar où se produisait A Mad World, My Master une formation de Fenelon Falls en Ontario qui se décrit comme une “chorale de 11 membres complètement dingue”. Nous n’avons compté que 9 membres sur scène (peut-être est-ce notre erreur), mais effectivement, ce groupe est dingue.

Trop de musiciens pour la scène exiguë, des problèmes de sons à n’en plus finir, et un jeu de musiciens qui laisse parfois à désirer, le groupe compense ces lacunes par un enthousiasme débordant. Son leader, Jack Cade, au chant et à la guitare, est un vrai petit diable sur scène, grimaçant perpétuellement en chantant alors qui se laisse aller complètement à sa guitare, tandis que deux femmes l’entourent, chacune l’accompagnait à la voix (l’une d’elles a une façon de jouer des maracas et des expressions faciales qui se démarquent de manière très amusante).

Mais le tout semble quelque peu amateur, mal préparé, le chant n’est pas tout à fait juste et le groupe semble davantage être là pour avoir du plaisir plutôt que d’offrir un vrai bon produit de qualité. Ou peut-être est-ce dû aux conditions dans lesquelles ils devaient travailler (peu d’espace, chaleur, etc.). Enfin, ce fut tout de même une charmante façon de terminer la soirée.

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Préparons-nous maintenant pour ce jeudi soir, car Canailles prennent d’assaut Toronto, suivis de tUnE-yArDs, ainsi que Sleigh Bells et Fuck Buttons. Grosse soirée en vue!

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