crédit photo: Naomie De Lorimier et Charles Marsolais-Richard
N Nao

N NAO et sa bulle onirique

L’eau et les rêves, plus récent album de l’autrice-compositrice-interprète pop-folk N NAO, renferme un monde à part où les ambiances aériennes et magnifiquement décalées sont maîtres. À l’occasion du lancement de l’album mercredi soir à la Sala Rosa, l’aura rêveuse et méditative de Naomie De Lorimier, de son vrai nom, s’est transposée sur scène comme s’il s’agissait de son ultime destination.

Écouter L’eau et les rêves, c’est l’obligation de se laisser aller. Les paroles d’une simplicité qui semble volontaire sont de parfaits terreaux fertiles pour l’imagination. Les constructions en crescendo surprennent, les synthétiseurs se superposent et créent des trames sonores chargées, mais qui envoûtent.

Tout un défi à performer live. Le pari est cependant relevé sans grande difficulté par N NAO et son groupe (Lysandre Ménard, Étienne Dupré, Samuel Gougoux et Charles Marsolais-Ricard), qui manient à cinq basse, claviers, guitare et batterie. Les chansons multicouches comme Saison des orages ou Fin du monde, dont les conclusions éclatées représentent les moments les plus forts du set, sont transmises sans retenue. Une table de mixage et des effets aux micros ajoutent à la complexité des pièces.

Tout au long de Fin du monde, par exemple, fidèles à l’album, les sons qui émanent du micro de Naomie sont saccadés. Le choix est audacieux, clair, mais on ne s’en lasse pas. N NAO est d’une grande aise et dégage une confiance sans doute liée à ses expériences dans le milieu.

Ayant travaillé aux côtés de Klô Pelgag, Laurence-Anne, Jonathan Personne et Lumière (notamment), Naomie De Lorimier connaît la scène et l’importance de bien s’entourer. Elle remercie à plusieurs reprises les membres de son groupe et ceux et celles qui ont mené L’eau et les rêves à terme. Un sincère discours de plusieurs minutes qu’il est rare d’entendre lors de lancements. Sans oublier un remerciement tout spécial aux insectes, qui l’inspirent et la fascinent ー transition habile vers Pangée, où la nature est reine. « Depuis des millions d’années/les animaux et les insectes/depuis des millions d’années/les rochers et les rivières », chante la voix cristalline de Naomie.

La nature et ses subtilités sont intrinsèques à l’art de N NAO, de ses paroles aux sons enregistrés en passant par les éclairages qui laissent parfois croire au reflet du soleil sur l’eau. En émane une douceur et une pureté qui enveloppent et qui invitent à pénétrer l’univers de l’artiste, bien accessible hier sous les lumières orangées.

 * Photo par Cléo Sjölander.

ANAMAI

C’est seulement la moitié du duo de folk expérimental ANAMAI, l’interprète Anna Mayberry, qui s’est chargée de la première partie. La trame électro ambiante qui l’accompagnait laissait la quasi-totalité de la place à sa voix et à sa présence scénique. Cette dernière était des plus subtile. Statique, peu d’expressions au visage, Anna Mayberry misait sur sa voix pour ensorceler le public et on peut dire qu’elle a réussi. Brillante façon de préparer le terrain pour N NAO.

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