MUTEK

MUTEK 2016 | Nocturne 3: Entre expérimentation et basse décoiffante

Difficile de choisir à quel endroit nous allions passer la soirée, en ce premier vendredi de Mutek qui bat son plein à Montréal. Entre le Métropolis ayant sa programmation sur la techno et le MAC qui, de son côté, proposait une sélection plus montante, oscillant entre house et synthés chaleureux sur percussions déjantées, notre soirée se résume ainsi.

Jeremy Gara

La musique de Jeremy Gara proposait une trame sonore introspective, réverbérée et perdue dans plusieurs effets sonores. Le public, silencieux et pour la plupart assis sur le sol, se laissait bercer au son des expérimentations du musicien de la formation Arcade Fire. Textures sonores étaient au rendez-vous, mélodies très subtiles apparaissant ici et là, quand ce bruit blanc généré par les machines se transformait en pulsation hésitante.

Ambiance chaleureuse et propice aux rapprochements entre musiciens et public, le tout, dans une approche vraie, unique et honnête dans une sonorité qui, disons-le, ne se rapprochait pas de ce qui se passait dans la salle principale.

Jlin

Le temps d’aller se dégourdir les jambes un peu en montant vers la salle principale, endroit accueillant en ce vendredi soir une foule d’artistes oscillant entre house et foot-work. L’une des demoiselles qui savait charmer le public, aussi énergique et souriante que sa musique était Jlin.

Originaire de l’Indianna, elle était présente pour interpréter ses morceaux, qui donnaient aux caissons de basse une bonne dose de son et de basses fréquences à diffuser. Ma foi très souriante et dansante, ceci n’a pris que quelques minutes avant que le public ne tombe sous son charme musicale et charismatique. Rapidement, les danseurs ne se sont pas fait prier pour se laisser aller sur ses rythmiques, syncopés et quelque peu libres d’interprétation quant aux mouvement que leur corps faisait.

Nous avons eu droit à une performance des plus énergiques, festive et rejoignant quelques générations, de par ses échantillonnages « raw » plaisant aux fans des bonnes vieilles textures analogiques, et le tout, ajouté sur des lignes de basses bien grasses et sales qui massent l’abdomen de chacun des danseurs.

Romare

Assurément inspiré par beaucoup d’autres sonorités et styles que cette musique électronique, l’artiste, musicien et guitariste signé sous Ninja Tunes était une bonne manière de finir la soirée. Plus tranquille que Jlin au niveau de l’énergie globale de la performance, la foule a pu danser, sur cette musique, oscillant entre montée d’énergie et tombée, manipulée à merveille par le producteur.

Échantillonnages et arrangements axés sur l’alignement, quasi mathématique, de sa structure musicale, ont prouvés hier que Romare possède ce pouvoir de manipuler les montées énergiques en douceur pour mieux frapper lors du moment intense tant attendu. Le tout, sans bourrage sonore de sons mal créés!

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