Milky Chance

Milky Chance au MTELUS | Salle comble et comblée pour Milky Chance

« Are you guys ready for the shooooow? When I say milky you say chance » Ces simples phrases lancées par un animateur monté sur la scène du MTELUS mercredi soir ont spontanément fait hurler la foule qui, après une première partie plutôt calme offerte par l’artiste torontoise Ralph, attendait fébrilement et patiemment la jeune mais ô combien populaire formation allemande Milky Chance. Retour sur un concert attendu et réussi.


Milky Chance, ce groupe folk-dance-inclassable aux multiples influences musicales, était de passage au MTELUS, à guichets fermés, dans le cadre de sa tournée nord-américaine pour Blossom, son deuxième album ayant éclos au printemps dernier. Le public, de tout âge, le sourire accroché aux lèvres, fut réceptif et participatif. Du parterre au balcon, sans exception.

Le décor de la scène était simple et efficace. Les quatre immenses disques de cuivre ressemblant à des cymbales perforées qui accompagnent souvent le groupe en tournée étaient bien posées aux quatre coins de la scène, changeant de couleurs selon les jeux de lumières, passant de leur brun-rougeâtre naturel à toute une palette de couleurs. Le bleu, le rouge et le rose dominaient les faisceaux de lumière projetés dans la salle.

 

Loin des intempéries (cette fois-ci)

Milky Chance a déjà conquis à de nombreuses reprises d’impressionnantes foules en sol québécois. On pense notamment au dernier concert à guichets fermés au Métropolis en 2015 ou bien à la fameuse prestation au Festival d’été de Québec dans un parc de la Francophonie plein à craquer, ou encore à son dernier passage à Montréal à Osheaga en août dernier, sous une pluie battante.

Mercredi soir, à l’abri du verglas extérieur et bien loin des intempéries bravées le 4 août dernier au Parc Jean Drapeau, c’est dans la chaleur intérieure hivernale que Milky Chance a charmé pendant 90 minutes le public montréalais avec près de 20 titres souvent dansants, parfois émouvants et toujours accrocheurs. Les quatre comparses qui forment aujourd’hui le groupe paraissaient en pleine forme, ayant visiblement acquis une maturité sur scène et une musique acoustique et électronique plus robuste.

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Aux chants et à la guitare, Clemens Rehbein, qui écrit les textes de la formation, a fait sauter la foule à maintes reprises, notamment sur Flashed Junk Mind. Même la structure du balcon du MTELUS s’est mise à vibrer. Avec sa voix caractéristique – éraillée, nasillarde et profonde –, Rehbein s’est peu adressé à la foule, mais suffisamment pour rester connecté avec elle toute la veillée. « We’re happy to be here, thank you so much. », nous a-t-il lancé, après avoir ouvert la soirée avec Clouds, Ego et Blossom, trois titres bien connus du dernier album.

Baignant dans une dense lumière rouge, Milky Chance a poursuivi avec Doing Good et Firebird, deux autres titres du plus récent opus. Puis, l’harmonica d’Antonio Greger a volé la vedette entre autres sur Cold Blue Rain.  Lors de chacun des solos de l’harmoniciste, des cris de joie d’une foule enthousiaste se sont fait entendre. De toute évidence, les fans de Milky Chance connaissent bien le deuxième album. Ils ont accompagné sans s’imposer Rehbein au chant et Philipp Dausch aux chœurs, du début jusqu’à la fin du concert.

À ce duo fondateur formé par Clemens Rehbein (textes, chants, guitare) et Philipp Dausch (percussions, guitare, DJ, voix) se sont ajoutés dans les dernières années Antonio Greger (harmonica, guitare, basse) et Sebastian Schmidt (batterie). Ces gars-là sont attachants et ont du sex-appeal.

Une jeune femme sur le parterre brandissait d’ailleurs, séduite, une pancarte sur laquelle elle demandait au quatuor le lieu de l’after-show. Rehbein s’est alors exclamé : « There is no after party, sorry. » On leur pardonnera bien sûr. Eux qui en un mois livrent près de 25 concerts au Canada et aux États-Unis avant de poursuivre leur tournée mondiale en Europe et un peu partout ailleurs pour une série de festivals au printemps, du Brésil à la Russie… Ouf!

Après donc quelques titres de Blossom, les trois compagnons de Rehbein se sont retirés et ont laissé toute la place au chanteur qui nous a offert un long solo de guitare en amorce de la chanson Down By The River, tiré du premier album Sadnecessary. Ses trois acolytes sont venus le rejoindre pour compléter le morceau, puis nous ont fait bien plaisir avec des séquences instrumentales et des solos de congas et de bongo bien maitrisés par Dausch, spécialement sur la chanson éponyme du premier album. Puis, le rythme a ralenti avec Alive et Bad Things, deux pièces plus lentes tirées de Blossom.

À l’instar de son auditoire, Rehbein était comblé. « Thanks for being such a great audience. » Heureusement, ce n’était pas un mot de conclusion. La formation nous a fait cadeau de trois autres pièces, Fairytale, Loveland, plus introspective où a dominé encore une fois l’harmonica de Greger, et Cocoon, chanson pendant laquelle la foule s’est chargée d’entonner en boucle eh-ah, eh-ah, eh-ah, eh-oh  eh-ah, eh-ah, ooooooh.

Après une courte pause et des applaudissements suppliant un prévisible rappel, Milky Chance nous a offert Stolen Dance, leur premier single, lancé en 2013, qui a fracassé les palmarès musicaux dans plus d’une quinzaine de pays et dont on ne se lassera jamais. Le rappel et la soirée se sont conclus par Sweet Sun, qui a fait danser la foule en cette soirée verglacée. De la pop ensoleillée, en plein ce dont on avait besoin.

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