Milk & Bone

Milk & Bone au Théâtre Beanfield | Mi-figue, mi-raisin

Milk & Bone était de retour à Montréal au Théâtre Beanfield ce vendredi, un an exactement après son dernier concert dans la ville, le 16 février 2023 au Centre Phi. Pour ceux qui avaient manqué la date, le concert dans l’ancien Théâtre Corona était une bonne séance de rattrapage, teintée de quelques surprises.

Le concert s’ouvre sur un son d’orage, avant que Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne n’apparaissent à demi-cachées derrière de grandes toiles de soie translucides, les mêmes qu’au Centre Phi un an plus tôt. Les deux artistes prennent ensuite place derrière leurs consoles respectives, placées face à face. Elles y restent une grande partie du concert, alternant avec le devant de la scène.

Fidèles à leur univers, Camille est habillée tout en noir avec sur la tête des oreilles de diable, tandis que Laurence a un style plus baby doll avec sa robe à volants, son pantalon rouge assorti aux talons plateformes et les petits nœuds dans ses tresses. Des tenues très réussies.

La première partie du concert est plutôt calme avec des titres comme Sour, 20 MGs ou encore Coconut Water.  Après avoir interprété Worst Year of my Life, Laurence explique qu’elle avait « le cœur en mille morceaux » lorsqu’elle a écrit la chanson qui clôture la track list de leur dernier album, Chrysalism, qui aborde la rupture amoureuse.

Camille, de son côté, chante toujours aussi bien. Malgré la maladie dont elle dit souffrir depuis plusieurs mois, la chanteuse a du coffre et fait des vocalises puissantes.

Une chanson en français et à quatre voix

Quelle surprise de voir Pomme et Safia Nolin arriver sur scène aux côtés du duo électro-pop après une bonne demi-heure de concert. Le mélange peut surprendre, et pourtant l’interprétation à quatre voix de On brûlera de Pomme est une réussite. Les voix féminines se complètent plutôt bien, même si les plus puristes aimeraient entendre davantage Pomme sur sa propre chanson.

Bien qu’on est loin du registre de Milk & Bone, c’est une belle découverte que d’entendre le groupe chanter en français pour la première fois. Le public semble séduit à en déduire par les applaudissements.

On se réveille un peu

Après la visite de Pomme et Safia Nolin, Camille et Laurence préviennent qu’on va maintenant « bouger ». Les lumières sont plus colorées, les chansons plus pop, et pourtant au bout de deux morceaux, on s’ennuie un peu. La faute sûrement à la mise en scène un peu molle. C’est dommage, par exemple, que les toiles de soie ne servent qu’au tout début du spectacle. Elles auraient pu être réinvesties. Le duo s’essaie parfois à une chorégraphie à demi-révisée, ce qui dynamisme un peu la performance. Finalement, c’est sans doute à cause de leur façon d’occuper l’espace. Les va-et-vient entre la console et le devant de la scène sont un peu répétitifs, tout comme leurs mouvements de danse.

En revanche, on sent Camille et Laurence toujours aussi proches après dix ans de collaboration. Elles se sourient, se font des petits signes, s’approchent l’une de l’autre pendant les refrains. Bref, l’alchimie entre les deux fonctionne à merveille, ce qui fait plaisir à voir.

Parmi les moments forts de la soirée, le duo a interprété pour la première fois en concert Green Dot, récemment remixé par BROODS. Elles ont aussi dévoilé un nouveau morceau intitulé Two Little Mountains.

Après un regain d’énergie, c’est sur Daydream et son refrain entêtant que les deux artistes ont terminé le concert. Les deux artistes ont finalement livré une belle performance, en interprétant des morceaux tirés de tous leurs projets (Little Mourning, Deception Bay, Dive, Chrysalism).

Robert Robert contraste

En première partie, Robert Robert a échauffé la salle accompagné de son claviériste, sa guitariste et son batteur. Habillé confortablement (un t-shirt à manches courtes par-dessus un t-shirt à manches longues, un pantalon et des converses), l’artiste a alterné entre des chansons énergiques et d’autres plus tranquilles. Parmi celles puisées dans son répertoire, le public a pu entendre Les gens, Alex ou encore De temps en temps. Au regard de sa prestation, Robert Robert est très souple. Pendant trente minutes, il s’agite de gauche à droite, se baisse, s’accroupit, se relève et occupe l’espace, jusqu’à poser ses converses blanches au bord de la scène pour s’approcher du public. Son énergie a conquis la salle, un peu trop prête pour la performance plus douce et aérienne de Milk & Bone.

Le duo sera d’ailleurs en concert au Minotaure à Gatineau le 9 mars prochain pour la dernière date de sa tournée. Les billets ici.

 

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