crédit photo: Pierre Langlois
Mick Jenkins

Mick Jenkins à l’Astral | Rapper la bonne parole

Le rappeur de Chicago Mick Jenkins, prêchant toujours l’importance de boire plus d’eau, était de passage à Montréal dans le cadre de sa tournée « Pieces of a Man » afin de présenter son album du même titre rendant hommage au musicien Gil Scott-Heron.

Agacé par quelques problèmes techniques à son entrée sur scène, Mick Jenkins semblait être pris dans une atmosphère aigre-douce, entre le bonheur de performer et les anicroches (que le public ne pouvait entendre puisque c’était son moniteur qui était défectueux).

Il est connu pour son célèbre dicton «Drink More Water», analogie à l’hydratation de l’esprit et à la poursuite d’un constant apprentissage. Son projet The Water[s] avait connu un franc succès en 2014, montrant l’agilité de sa plume, de sa musicalité et de sa prestance sans failles lors des concerts.

Entre morceaux énergiques et posés

Mick Jenkins a entamé la soirée avec quelques pièces de son plus récent projet Pieces Of A Man paru en octobre 2018, dont Stress Fracture et Plain Clothes. Il est ensuite retourné dans ce registre qui l’a fait connaître, cette habileté lyricale mêlée à une voix chantante avec Jazz (le tout a été retransmis par un clip à la signification profonde et guidé par plus que l’esthétisme, à ne pas manquer).

Il a transité entre morceaux plus énergiques et plus posés, ancré sur la façon dont il livre les morceaux, avec son flow saccadé, mais où tout s’imbrique presque mathématiquement. Son choriste, le chanteur theMind a profité de la moitié du concert pour poser un de ses morceaux, Sand Dunes.

La soirée s’est ensuite poursuivie de façon égale, toujours avec beaucoup d’émerveillement et de participation de la part du public. La formule live band utilisée par le rappeur était gagnante, avec un batteur, un bassiste, un DJ et un choriste sur scène. Le concert d’une durée d’une heure trente commençait à s’éterniser quelque peu pour les deux ou trois dernières chansons, mais somme toute, ce n’était pas de l’ennui, plutôt un mal de jambe et beaucoup de sueur qui entourait la foule.

Mick Jenkins a terminé le concert en rappelant au public de boire beaucoup d’eau. Après des acclamations incessantes de la part du public, il est revenu sur scène, l’air presque grognon. Les gens criaient, scandaient son nom et c’est un gros «Shut Up!» qui est sorti de sa bouche. Les gens se sont tus, mais quelques uns continuaient, faisant pousser au rappeur un soupir de déception et un air d’agacement même pas sarcastique. Pour clore la soirée, il n’y est pas allé de main morte et a interprété Social Network, pour un moshpit assuré.

Kari Faux en ouverture

La rappeuse de l’Arkansas, Kari Faux, a ouvert le bal avec son attitude désinvolte, extrêmement sassy et bien colorée. Son rap au ton oldschool, au style qui rappelle une conversation posé sur des instrumentales plutôt minimalistes, donnait une prestance très authentique et une allure bien intime au concert.

Setlist

  1. Stress Fracture
  2. Plain Clothes
  3. Ghost
  4. Jazz
  5. Reginald
  6. Gucci Bag
  7. Mercy & Grace
  8. Soft Porn
  9. Spread Love
  10. Sand Dunes – theMIND
  11. Barcelona
  12. Understood
  13. Plugged
  14. What Am I To Do
  15. U Turn
  16. Pull Up
  17. Gwendolynn’s Apprehension
  18. Earl Sweatshirt Type Beat
  19. 514
  20. Healer
  21. Piano
  22. Jerome

Rappel

  1. Social Network (Gang)

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