Melvins au Théâtre Corona | Tremblement de basses
Pour la tournée du nouvel album Pinkus Abortion Technician, les Melvins sont venus réveiller les matières grises durant ce lundi soir tout sauf relaxant. Une tournée et un album incluant rien de moins que deux bassistes : assez de sons graves pour faire vibrer le sol au point de réanimer les morts.
De la basse
En plus des membres du tout début, le guitariste Buzz Osborne et le batteur Dale Crover, ce sont deux habitués qui se sont (re)joints au groupe : Steven McDonald de Redd Kross et Jeff Pinkus des Butthole Surfers. Concernant les Butthole Surfers, les Melvins reprennent deux de leurs chansons sur le nouvel album dont le titre fait aussi référence à leur bassiste et à un de leurs albums : Locust Abortion Technician. Tout est lié.
Sur scène, les deux bassistes sont arrivés ensemble en premier pour marier leur son différent durant une longue introduction folle. Son qui se mariait parfaitement, contrairement à leur style vestimentaire contrastant : Jeff a l’air d’un badass barbu tatoué et Steven, d’un rockeur au complet funky.
Du bruit
Les quelques reprises interprétées représentaient bien les styles variés des différents membres, du hard rock de James Gang jusqu’au rock glamour de Bowie. Mais le groupe a surtout rempli la soirée de chansons provenant d’un peu partout parmi son grand répertoire s’étalant sur plus de trente ans. Les Melvins ont notamment interprété la nouvelle et captivante Don’t Forget to Breathe, mais en version plus heavy et sans banjo. Peu importe les versions studio ou les artistes d’origine des chansons, tout était bien à l’image de la formation : juste, convaincant et surtout bruyant, heureusement.
Le groupe a aussi joué des vieux classiques comme The Bit provenant de Stag et Let It All Be de Bootlicker. Mais c’est évidemment dès les premières notes de la célèbre Honey Bucket que l’euphorie s’est emparée de la salle. Qu’est-ce qu’elle a mérité? Plein de stage diving et un micro débranché dans la foulée.
Du déchaînement
Sur scène, les membres ne parlaient pas du tout, mais n’étaient pas statiques pour autant. Buzz qui portait sa grande tunique noire ténébreuse habituelle se faisait aller la crinière frénétiquement, mais c’est surtout Steven qui a dominé la scène. Il sautait comme une grenouille, bottait des fesses invisibles, chevauchait des haut-parleurs, et se faisait constamment ventiler les longs cheveux comme dans une pub de shampoing.
La soirée s’est terminée avec l’infernale Eye Flys du premier album, une pièce idéale en conclusion et probablement conçue pour ouvrir les portes de l’enfer (et y laisser le public). Malgré des albums récents plus inégaux, le groupe sait offrir un spectacle maîtrisé dans les moindres détails, et sans planifier de rappel, ce qui aurait été de trop.
Du gros rock sale au début
Pour commencer la soirée, le trio Indian Handcrafts envoyait dans les tympans sa musique énergique tout en affichant son faible pour les feedbacks. Puis, l’autre trio surprenant Pig Buddha offrait des pièces accrocheuses de rock tout aussi crotté avec une chanteuse à la voix intense et un bassiste too cool for school qui pétait des gommes ballounes à répétition.
Liste de chansons :
- Sesame Street Meat
- At a Crawl
- Kicking Machine
- Saviour Machine (reprise de David Bowie)
- What They Say (reprise de Redd Kross)
- Anaconda
- Stop (reprise de James Gang)
- Moving to Florida (reprise des Butthole Surfers)
- Edgar the Elephant
- Sway (reprise des Rolling Stones)
- Let It All Be
- Honey Bucket
- The Bit
- Don’t Forget to Breathe
- Onions Make the Milk Taste Bad
- The Talking Horse
- Evil New War God
- Eye Flys
- Artiste(s)
- Indian Handcrafts, Melvins, Pig Buddha, Redd Kross
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Grunge, Noise, Psychedelique, Rock, Sludge metal,
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