
Maruja au Ritz PDB | Un concert particulièrement puissant et intense
La formation britannique Maruja nous a livré toute une performance ce vendredi soir 21 mars 2025 dans un Ritz PDB complet. Dans une style indéfinissable qui hésite entre gros rock hardcore et noise avec des accents jazz voir ambient, le très charismatique chanteur Harry Wilkinson a mis le public dans sa poche en cinq minutes. C’était une prestation particulièrement énergique et intense qui a largement dépassé toutes nos attentes!
C’est un peu par hasard que j’étais tombé sur quelques vidéos du groupe Maruja. Une formation orientée gros rock avec un saxophone, c’est sûr que ça a attisé ma curiosité. Et comme j’aime découvrir des groupes sur scène, c’était l’occasion idéale de se rendre en ce vendredi soir au Ritz PDB pour se faire sa propre idée.
Première surprise, le concert est complet. Et si le public est globalement jeune, je note la présence en force de ma catégorie des 40 ans et plus! Maruja entre en scène rapidement et un déluge de décibels et d’une énergie rare nous saute en pleine face. Il faut dire que le chanteur (et guitariste) Harry Wilkinson est singulièrement intense avec un charisme rare. Je dois aussi préciser que le jeune homme est torse nu et particulièrement bien shapé, avec de la testostérone à revendre. De quoi provoquer des pulsions homo-érotiques même chez le plus alpha des mâles…
La musique du groupe de Manchester repose sur une rythmique lourde et très efficace avec la batterie de Jacob Hayes et la basse de Matt Buonaccorsi qui prend une place très étendue, de soliste à accompagnateur en jouant des arpèges ou des accords tout en assurant des lignes de basses plus traditionnelles.
Wilkinson le maître de cérémonie
Harry Wilkinson est le grand maître de cérémonie de la soirée, un chanteur aux allures d’évangéliste parfois, allant souvent au devant de la scène et ne se privant pas d’un bain de foule ou de quelques séances de body surfing. Cependant l’efficace saxophoniste Joseph Carroll ne laisse pas sa place en invectivant le public avec son tambourin ou en organisant l’audience pour y ouvrir un couloir d’où il joue ensuite. Au saxophone, il assure des lignes mélodiques efficaces et d’autres plus bruitistes avec l’aide d’effets.
La musique du groupe est difficilement définissable. Ça m’a évoqué un sorte de Body Count britannique et blanc avec un saxophone free-jazz. Entre les influences métal, post-rock et hardcore, il y a des accents de rap et un mélange jazz avec aussi des passages planants. Ce qui est surprenant, c’est que le son de guitare de Wilkinson est très loin des grosses saturations du genre avec un son très clair, plus proche des années 80 que des étalons du métal.
Les membres du groupe interagissent en permanence avec l’auditoire que ce soit pour une bonne cause comme nous faire crier bien fort «Free Palestine» ou pour nous remercier de nos rétroactions. Révérend Wilkinson nous livre d’ailleurs un petit sermon final : «On peut paraître agressif par notre attitude mais notre message est une message de paix et d’amour. Levons notre poing comme message d’amour!» Ce que l’on a tous fait pendant la minute suivante.
Et si le groupe est plutôt transgressif de par ses styles musicaux et son attitude scénique engagée, les musiciens nous ont tout de même salué de façon très traditionnelle et bien policé avant de sortir de scène après 70 minutes notablement denses et puissantes.
Maruja est donc une formation que son côté hors-norme rend encore plus attachants. C’est sans oublier leur énergie particulièrement intense pour livrer une musique sans concession. Un concert rare et puissant à bien des égards que l’on n’oubliera pas de si tôt!
Cope Land : une ouverture très adéquate et très réussie
Quelle très bonne idée d’avoir invité le groupe Cope Land pour ouvrir la soirée! Ils sont parfaitement complémentaire à Maruja, autant pour l’énergie que le style indéfinissable ainsi que la présence d’un cuivre dans la formation, le tromboniste Alex Desjardins. C’est une très belle découverte pour moi!
Le projet de Ben Gilbert se veut une formation jazz rock avec la volonté d’amener des musiciens de jazz à ne pas jouer de jazz. Ça peut paraître iconoclaste comme proposition mais il faut admettre que ça fonctionne très bien sur scène. La formation de ce vendredi soir est réduite à quatre avec Ben Gilbert à la guitare et au chant souvent rappé, Alex Desjardins au trombone noyé d’effets, Julien Pageau-Grégoire à la basse et Greg Kustka-Tsimbidis à la batterie.
Le résultat m’est apparu comme un croisement improbable entre Rage Against the Machine et Naked City, le groupe éphémère de John Zorn aux styles multiples et indéfinis. C’est une combinaison de rage hardcore avec des passages rap et des compositions aventureuses et surprenantes avec une approche jazz moderne. Écrit comme ça, c’est sûr que ça peut sembler étrange comme proposition mais la solidité de l’ensemble ainsi que les compositions très écrites et travaillées rendent très bien sur scène.
Bon, c’est sûr que les mélanges de style rock hardcore avec une approche jazz ainsi qu’une formation proche du gros rock mais avec un cuivre, ça a tout pour me séduire. Et ça a été le cas avec cette prestation remarquée, courte mais fort efficace! Je me demande encore comment cette formation a réussi à passer sous mon radar jusqu’à présent…
Le dernier album de Cope Land s’appelle Expire et est sorti le mois dernier. On y retrouve des collaborations avec des musiciens jazz aventureux comme la chanteuse Jeanne Laforest ou la bassiste Summer Kodama.
Photos en vrac
Maruja
Cope Land
- Artiste(s)
- Maruja
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Bar Le Ritz P.D.B., Bar Le Ritz PDB
- Catégorie(s)
- Post-rock,
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