Mario Jean

Critique | Mario Jean : Le bon vieux nounours aux griffes encore bien courtes

Mario Jean offrait, vendredi dernier à Bromont, la première représentation de son nouveau spectacle Gare au gros nounours, plusieurs mois avant que celui-ci ne soit présenté à Montréal. Devant une salle comble et chaleureuse, l’humoriste n’a pas paru rouillé et s’est même plutôt bien défendu, malgré un contenu beaucoup moins «mordant» qu’on ne l’annonçait.

Remarquez qu’il faudra faire preuve d’indulgence. La série de spectacles présentée à Bromont en juin servirait apparemment de rodage à Mario Jean, d’où la raison pour laquelle les journalistes n’y étaient pas formellement invités. Les spectacles à Montréal en novembre pourraient donc être très différents.

N’empêche qu’en cette soirée marquant son retour officiel sur scène, Mario Jean n’a pas vraiment paru plus incisif qu’auparavant, y allant plutôt d’observations comiques, de jeux de mots habiles et d’une attitude bonasse dans laquelle tout un chacun se reconnaît (particulièrement chez le public quadragénaire en montant). Et ce n’est pas le public de Bromont qui allait s’en plaindre, en tout cas.

Dans l’ensemble, l’humoriste a toujours su trouver son public en raison de sa personnalité attachante et de ses observations justes sur la vie de tous les jours. Cette fois-ci, il y va d’un regard sur son ado, d’une hilarante analyse de sa propre gloutonnerie, d’un étalement des revers de la société (qui effleure à peine la critique sociale), et bien sur de propos qui visent droit dans le mille sur l’éternel sujet des vieux couples. Tout le monde s’y reconnaît et le public apprécie la justesse des répliques.

 

Moins de personnages

L’absence de contenu

plus grinçant ne fait donc pas défaut à Mario Jean. De l’humour engagé et revendicateur, d’autres le font et le font très bien.
Ce qui manque toutefois, c’est la présence de personnages. Mario Jean se présente sur scène en tant que lui-même, pour 90 minutes sans entracte, un point c’est tout. À prendre ou à laisser.
Ne cherchez donc pas un équivalent à Ti-Guy Beaudoin, le camelot qui traitait jadis de l’actualité. Mario Jean se présente seul, établit un contact avec le public et lui raconte des histoires.
Malgré les imposants écrans pivotants et les faux arbres lumineux présents sur scène lorsqu’on entre dans la salle, la mise en scène reste très sobre, à la limite du minimalisme. Aucun accessoire, très peu d’effets sonores ou d’éclairage; c’est du stand-up comique dans sa plus pure expression.
Encore une fois, il vaut mieux souligner que le spectacle de Mario Jean est présenté comme un work in progress, et que tout est sujet à changement. Mais d’après ce premier coup d’œil, on pourrait croire que Mario Jean va continuer à miser sur ce qu’il fait de mieux (les observations) et garder le contenu provocateur en faible dose. Les fans n’ont donc rien à craindre.

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