Marie-Mai

Marie-Mai en formule acoustique aux Francos de Montréal | Un retour au MTELUS tout en douceur limité

Il n’y a pas à dire, la réouverture du MTELUS à l’occasion des Francos de Montréal, le 25 septembre, restera gravée dans la mémoire des 250 personnes présentes. En formule acoustique, Marie-Mai, habituée des spectacles à grand déploiement, a connecté avec son public comme jamais, même si celui-ci n’a pu se lever ou danser à aucun moment.


 

Procédures COVID

Évidemment, l’entrée en salle se fait comme partout ailleurs. «Désinfectez vos mains, suivez les flèches au sol, gardez vos distances, portez le masque sauf lorsque vous êtes à votre siège», se fait-on dire. Les écrans, plutôt que d’afficher les prochains spectacles à la mythique salle, rappellent les consignes de la santé publique jusqu’à l’arrivée de la chanteuse pop. Tout se fait dans l’ordre.

Le décor et l’ambiance ne sont plus ce qu’ils étaient, pandémie oblige; la foule habituellement bien entassée au parterre est remplacée par des rangées de sièges bien cordés, installés deux par deux. Personne ne s’appuie sur la rampe au palier. Le balcon est presque vide. Ce serait de la poudre aux yeux que de dire que la fébrilité normale qui se faisait sentir avant un spectacle au MTELUS il y a six mois est la même. On entre dans une salle différente, teintée de la pandémie, difficile de l’oublier.

Puis, Marie-Mai arrive sur la scène éclairée de petites lanternes suspendues qui donne le ton du spectacle intimiste qui attend le public, on le sent s’agiter davantage. «Est-ce que c’est un rêve? Êtes-vous vraiment là? Ce soir, je vous raconte mon histoire comme vous ne l’avez sûrement jamais entendue», lance-t-elle. La connexion avec le public se fait, la COVID-19 sort du MTELUS.

Photo par Frédérique Ménard-Aubin (courtoisie de l’Équipe Spectra)

 

Redécouvrir Marie-Mai

Malgré la réverbation un peu intense au départ, ça s’ajuste à mi-chemin de la première chanson, Élever. L’effet écho reste toutefois, vu la salle à peine remplie. Ça n’a toutefois rien d’irritant, on ressent plutôt davantage l’ampleur des notes soutenues de la chanteuse, sans que sa voix soit dénaturée. Les cris de la foule – quoi que bien présents – se font moins entendre qu’à l’habitude, mais on s’ajuste rapidement. Il fallait s’y attendre.

Photo par Frédérique Ménard-Aubin (Spectra)

Accompagnée d’un piano à queue manié avec brio par Marie-Pierre Bellefeuille, une guitare tenue par Jean-Alexandre Beaudoin et les percussions de Liu Kong Ha, qui apportent une toute nouvelle dimension aux chansons, la voix de Marie-Mai est mise en valeur autrement.

On connaît la rockeuse, la chanteuse pop et la bête de scène ayant foulé le Centre Bell une dizaine de fois, mais dans le contexte, on découvre une artiste capable de prouesses vocales impressionnantes autant que de retenue sur des pièces connues, mais complètement remaniées et épurées, comme Emmène-moi, C’est moi ou Mentir.

On retrouve tout de même la chanteuse énergique que son public fidèle – dont l’auteure de ces lignes fait partie – connaît, à certains moments. Elle quitte le tabouret où elle prend place pour performer Sans cri ni haine, Je cours et Rien à perdre en dansant, faisant taper des mains et chanter le public qui ne peut danser comme il a l’habitude de le faire dans ses spectacles. Autrement, elle y va tout en douceur avec des pièces qui s’y prêtent parfaitement comme La fin, Différents, Ton histoire et sa plus récente composition, L’arbre géant.

Celle qui a l’habitude de s’adresser au public le fait ici de façon beaucoup plus naturelle et légère. Marie-Mai se permet davantage de liberté. On ne sent pas la performance rodée au quart de tour. À la demande du public pour qu’elle interprète Chante Marie-Mai, qui nous ramène à Star Académie 2003, elle en fait un extrait en riant. Elle va même jusqu’à faire un rappel imprévu d’Encore une nuit accapella, moment visiblement apprécié de l’audience qui chante en cœur et se lève enfin pour une ovation.

Force est d’admettre que la formule acoustique est essentielle pour qu’un spectacle puisse être apprécié dans le respect des consignes sanitaires. Devoir rester assis durant une heure trente donne carrément des fourmis dans les jambes, on ne s’en cachera pas. Tout de même, quitter le MTELUS facilement, sans être coincé dans une foule de 2 300 personnes quand on assiste à un spectacle à guichet fermé, est agréable.

Deux autres spectacles de Marie-Mai se tiendront au MTELUS, soit ce soir (samedi) et demain (dimanche). Il reste encore quelques rares billets pour dimanche par ici.

 

Grille de chansons

  1. Élever
  2. Conscience
  3. Emmène-moi
  4. Je décolle
  5. Laissez-moi dormir
  6. Un pied dans la porte
  7. La fin
  8. Sans cri ni haine
  9. Mentir
  10. C’est moi
  11. Si les mots
  12. Différents
  13. Je cours
  14. Rien à perdre
  15. Exister
  16. Ton histoire
  17. L’arbre géant

Rappel

Encore une nuit

 

 

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