L’OFF JAZZ 2022 – JOUR 5 | Marianne Trudel & Karen Young, sourires et bonheur – Yves Charuest Trio, hommage à Peter Kowald

Mardi soir, c’était déjà la cinquième soirée de l’OFF Jazz Festival, alors qu’au Cabaret Lion d’or, on proposait un doublé d’artistes d’ici.

Marianne Trudel & Karen Young — Ode À La Nature, Ode À La Vie !

On commence avec le duo Marianne Trudel (piano) et Karen Young (voix) pour la série Grands Concerts. Le duo avait déjà sorti un disque intitulé Portraits: Songs of Joni Mitchell (2018) qui présentait différents titres de Joni Mitchell dans un format piano / voix. On les retrouve ce soir avec une programmation plus éclatée avec pour ambitieux titre Ode À La Nature, Ode À La Vie ! On connaît et l’on apprécie la joie de vivre communicative de Trudel qui transparaît dans son jeu et dans sa musique. C’est un véritable baume pour le cœur — à découvrir par exemple avec l’album La vie commence ici de 2015. Et d’ailleurs, la pianiste n’est jamais à court de projets captivants et de collaborations toutes plus intéressantes les unes que les autres, comme avec le batteur John Hollenbeck ou le contrebassiste Rémi-Jean Leblanc. Karen Young est une chanteuse à la carrière riche, qui navigue entre jazz, musique médiévale, folk. Pour mémoire, on citera ses collaborations avec la légende de la contrebasse Michel Donato, le guitariste Sylvain Provost ou bien la chanteuse Carol Egan.

Le répertoire de ce soir est diversifié avec des titres de Richard Desjardins, Gilles Vigneault et plusieurs titres de la chanteuse et compositrice Abbey Lincoln. Il y a aussi un titre de Trudel où Young y appose des poèmes de la délicate Joséphine Bacon. Tout sourire, les deux complices montrent à nouveau leur joie de collaborer et de jouer ensemble, difficile d’y rester insensibles. Le jeu enjoué et subtil de Marianne Trudel est toujours une promesse de concert réussie. Avec la voix de Karen Young, la proposition qui était de célébrer la vie est atteinte de belle façon. Sans n’être aucunement blasé, les concerts de Marianne Trudel sont toujours gage de bons moments et ce nouveau projet en est un nouvel exemple.

Les disques de Marianne Trudel sont disponibles par l’intermédiaire de son site internet.

Yves Charuest Trio, lancement de Montréal, 1985 — hommage à Peter Kowald

En deuxième partie, c’est un lancement d’album Montréal, 1985, fruit de la collaboration du saxophoniste montréalais Yves Charuest et du contrebassiste allemand Peter Kowald, mort en 2002, accompagné du batteur Michel Ratté. Cet album, longtemps resté sur une tablette, voit enfin le jour quelque 37 ans plus tard.

Évidemment, la formation de ce soir est différente de l’originale, le Yves Charuest Trio étant composé d’Yves Charuest au saxophone, Nicolas Caloia à la contrebasse et Panagiotis Peter Valsamis à la batterie.

C’est dans un style plutôt débridé que le trio nous présente ses titres, entre bebop et exploration des sonorités des instruments, tout en éclatant les structures. Si le deuxième titre présente une accalmie, le morceau suivant repart en lion et dénote une belle maîtrise des trois instrumentistes.

Assurément un bel exercice de jazz, mais qui est plutôt éloigné de ma palette. Le jazz est décompartimenté et c’est très bien comme ça, il en faut pour tous les goûts.