Le rock est tellement vivant avec Jesuslesfilles et Jonathan Personne

Jeudi dernier, l’Ausgang Plaza accueillait Jesuslesfilles et Jonathan Personne pour une soirée intense, rock et mémorable. Affichant le satisfaisant ‘COMPLET’, le public de l’Ausgang est ressorti ravi d’une soirée conviviale qui s’est déroulée en deux temps.

Invité par Jesuslesfilles et montant sur scène en premier, Jonathan Personne n’est pas une première partie, comme le soulignera plus tard Martin Blackburn, le chanteur de Jesuslesfilles. D’ailleurs ce n’est pas un petit show d’ouverture que ‘Jo’ Personne et sa bande nous ont livré, bien au contraire. C’est une superbe présentation de son deuxième album Disparitions auquel l’Ausgang a eu droit.

C’est d’ailleurs en se présentant avec l’envoûtante Personne (qui ouvre également l’album) que le concert commence. L’éclairage de l’Ausgang participe pleinement à l’effet que chaque morceau a sur le public. Un effet de lever de soleil, ardent et hypnotisant, accompagne ce premier morceau: c’est un concert épique qui se dessine devant nous.

En suivant l’ordre de l’album, Jonathan Robert (Personne est un alias évidemment) enchaine les excellentes Terre des hommes et Disparitions. Sur cette dernière, qui offre une ambiance western des plus plaisantes, notons la guitare de Julian Perreault (qui joue également à ses côtés dans Corridor) vient se placer avec force et justesse pour accentuer l’effet épique du morceau et l’émotion des paroles.

La soirée continue avec les populaires Dans la chambre et Springsteen qui semblent combler la salle. Parlant peu, avec un style et une attitude très sereine et sobre, Jonathan Robert lance d’un air sec mais justement assez drôle ses rapides remerciements, commentaires et autres insides. Soutenu par une excellente basse, mise en valeur tout au long de l’album et du show, le concert s’achève avec entre autres un Dernier train captivant, tant grâce à la prestation qu’à l’éclairage.

Jesuslesfilles

Si avec le concert de Jonathan Personne, la soirée était déjà une réussite, n’oublions pas que Jesuslesfilles reprend la scène après un bref entracte. Ceux et celles qui connaissent les deux artistes savent que l’intensité de Jesuslesfilles se trouve un cran au dessus. Ils ont de l’énergie à revendre! Leur représentation ne fera pas mentir cette dernière ligne.

Le dernier album de Jesuslesfilles, L’heure idéale, semble n’être composé, à quelques morceaux près, que par des hits. Le sentiment, au début d’un morceau, qui donne un effet de « Yes, celle-ci, elle est trop bien » reviendra plusieurs fois.

Le plaisir est d’ailleurs palpable quand ils lancent leur show avec Doux Doux. Ils donnent le ton, c’est clair, ça va rocker. Tout le monde sur scène est déchainé, à commencer par le batteur hyperactif Benoit Poirier, qui comme à son habitude abandonne sa batterie entre les morceaux pour venir nous remercier, nous jaser et faire des blagues. Jeudi, le public a par exemple eu droit a un « rap révolutionnaire » sur le passeport vaccinal :

As-tu ton passe, as-tu ton port – as-tu ton passeport vax
As-tu ton port, as-tu ton vax – as-tu ton port vacci…

Passeport vaccinal

Malgré la récente sortie de L’heure idéale, le groupe n’hésite pas à se balader dans leurs anciens albums, comme avec Hôpital assez rapidement dans le concert. L’effet « hit » se ressent dès les premières notes de Troisième semaine, Chariotte de cowboy ou encore Vingtièmement, vers la fin du show.

Évidemment, à travers toute cette folie qui pousse le monde à se lever et les agents d’accueil à les réprimander (jouer au chat et à la souris devient la nouvelle habitude des concerts intérieurs), Parasol est retentissant! Les voix du duo Martin Blackburn / Yuki fusent à travers l’Ausgang, pendant que Guillaume Chiasson et Thomas Augustin nous régalent respectivement sur leur guitare et leur basse.

Après presque trois heures de concert, le public est probablement fatigué mais il est surtout enchanté par ce qu’il vient de recevoir en pleine face. L’ambiance en fin de concert est conviviale et animée. On rigole, on s’enlace, on parle.

S’il était nécessaire de le rappeler et de le souligner, Jonathan Personne et Jesuslesfilles ont prouvé que le rock était bien plus que vivant au Québec.

Il est sexy, attrayant et il tape dans les oreilles.