Le Festif 2021 | La magie de la scénographie

Le Festif avait pour mélodie finale celle de Teke::Teke dimanche soir, avant que le rideau se tire sur l’événement qui animait les rues de Baie Saint-Paul durant les cinq derniers jours. Pour plusieurs festivaliers, c’était l’occasion de renouer avec l’expérience d’un festival de musique après des mois d’absence, et ces retrouvailles étaient certainement heureuses grâce à une expérience déjantée qui en donnait plein la vue à son public.

Scénographie hors du commun

Si Le Festif! a dû revoir sa formule cette année, l’équipe logistique n’a pas lésiné sur l’expérience, surtout en matière de scénographie. Bien qu’espacés pour permettre le moins d’attroupements possibles, les lieux de spectacles étaient plus uniques que jamais. Du Bas de la Baie, terrain du Verger-cidrerie Baie St-Pomme qui accueillaient les artistes et leur public dans un espace chaleureux avec un coucher du soleil sur le fleuve, au Pit à sable, terrain sablonneux à l’écart de la ville, Le Festif! comptait plusieurs scènes originales – ce qui compensaient pour le long parcours pour s’y rendre.

Mais l’arrivée en valait le coup d’oeil, pour remarquer l’attention au détail dont chaque scène témoignait. C’était du moins le cas au Quai Bell, installé tout près du Quai de Baie Saint-Paul, à l’intersection où la rivière du Gouffre rejoint le fleuve. Flore Laurentienne et Élisapie, entre autres, y ont offert des prestations instrumentales à faire rêver. Dur de battre le paysage majestueux qu’offrait à la fois le spectacle et le courant du Saint-Laurent.

Et que dire de la Maison abandonnée et de la Bétonnière Perron, qui accueillaient respectivement les spectateurs sur les lieux d’une véritable maison abandonnée (qui sera détruite sous peu – au grand dam des festivaliers absents cette année) et dans la bétonnière de la ville de Baie Saint-Paul. La scène Loto-Québec, quant à elle, était bien cachée dans le parc de la Virevolte, non loin de la rivière du Gouffre, et offrait une scène inspirée d’un barrage de castors.

Plusieurs festivaliers auront certainement eu la chance de mieux découvrir la ville grâce à ces choix de localisations, certes éloignés, mais somme toute enchanteurs.

* Photo par Jay Kearney.

Fébrilité partagée

À ces lieux mythiques s’ajoutaient évidemment les musiciens, qui entraient tous sur scène très fébriles de retrouver enfin leur public. Si plusieurs des artistes présentaient deux représentations du même spectacle, aucune baisse d’énergie ne se faisait ressentir lors de l’une ou l’autre des représentations. Tous – ou presque – mentionnaient leur joie d’être de retour lors de leurs interventions avec le public.

Habituellement, je ne parle pas du tout, mais là je parle trop – je suis comme awkward…!

– Emmanuelle Proulx, de la formation Men I Trust, lors de sa prestation à la scène Loto-Québec dimanche.

Il faisait tellement bon se retrouver qu’on en venait même à oublier la distanciation sur la plupart des lieux de spectacles… Certains artistes invitaient même les spectateurs à s’approcher de la scène, oubliant complètement les installations mises en place par l’organisation du Festif! pour inciter le public à garder ses distances.

* Photo par Jay Kearney.

Il ne va pas sans dire qu’organiser un festival, en temps de pandémie, vient avec son lot de défis. Mais – malgré tout – les festivaliers seront d’accord pour dire que Le Festif! 2021 est une réussite. Clément Turgeon, directeur général et artistique du Festif!, et toute l’équipe qui est derrière lui peuvent maintenant dormir sur leurs deux oreilles… sauf s’ils se couchent avant la fin du show.

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