Klaus au Verre Bouteille | Un groupe régénéré et impétueux
Le supergroupe montréalais Klaus était au Verre Bouteille ce jeudi pour un premier concert de rodage en vue de la sortie, le 28 novembre, de son deuxième album sobrement intitulé II. Comme toujours, le guitariste Joe Grass et l’intense claviériste François Lafontaine ont fait preuve d’un engagement total sur scène pour une présentation décomplexée des nouveaux titres aux styles disparates.
Klaus est le supergroupe montréalais par excellence. Il est issu de la collaboration entre le guitariste Joe Grass (Patrick Watson, Elisapie, The Barr Brothers, Silavana Estrada) et le claviériste-prodige François Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Galaxie, Fred Fortin). Les musiciens, également compositeurs, arrangeurs, producteurs et réalisateurs pour bien du monde, se font plaisir avec ce projet dans un style aux allures de pop déconstruite, et qui n’hésite pas à piocher ses inspirations ailleurs.
Mes attentes étaient grandes pour le concert de ce soir : le tout premier spectacle de rodage de la formation, en mars 2018, à la Casa Del Popolo, compte comme un de mes plus grands souvenirs de concerts. Alors que la formation se cherchait visiblement sur scène, cela s’est transformé en une énergie positive particulièrement électrique, qui a donné lieu à des échanges enflammés et inspirés, d’une intensité très rarement entendue. Il y a aussi le concert de février 2020, à la Maison de la culture Maisonneuve, qui me revient à l’esprit avec des étoiles dans les yeux, alors qu’une grosse tempête de neige venait juste de s’abattre sur la ville. En plus, Thus Owls ouvrait cette soirée enneigée et magique!
Bref, on l’aura bien compris, Klaus est un groupe qui prend toute son ampleur sur scène. Pour cette version 2.0 de la formation, le batteur Samuel Joly a laissé son siège à la légende Robbie Kuster (Louis-Jean Cormier, Willows, Marianne Trudel, Yannick Rieu, Bye Parula, Fred Fortin…), un choix logique et naturel. Autre nouveau venu : on trouve Jonathan Arseneau à la basse, que l’on a déjà entendu au côté de Tommy Crane, Julien Fillion, Simon Denizart et Sarah Rossy.
Pour ce concert du renouveau, ce sont dix nouveaux titres du prochain album qui nous sont joués, dont le joyeux Joy Will Find a Way et Smarties qui sont déjà publiés. On retrouve bien le style particulier de la formation, une base de pop rock tout en anglais avec des incartades vers le funk et le disco, ponctuée d’airs afrobeat avec les cordes de guitares étouffées. Si les morceaux surprennent et déconcertent, l’assise solide du groupe reste un fil conducteur qui nous guide aisément à travers ces surprises, dans un plaisir partagé à travers les refrains accrocheurs et les voix qui se répondent.
François Lafontaine est toujours aussi exubérant et expressif sur scène, vivant complètement la moindre note inspirée qui sort de ses claviers, et chantant avec une joie communicative. Si Joe Grass est de nature plus réservé sur scène, il projette une force tranquille d’une rare efficacité avec des lignes de guitare d’une apparente simplicité, mais souvent déconcertantes et inventives, même si le côté explorateur sonore est mis de côté ce soir au profit d’une approche plus frontale.
Que dire de nouveau sur l’apport du batteur, Robbie Kuster? Comme toujours, il est d’une efficacité redoutable quel que soit le contexte. Une perle rare! Jonathan Arseneau s’intègre aussi très bien à la formation, apportant ses notes basses rondes et chaudes, autant à la basse que lors de ses interventions au clavier.
Le concert se termine avec Living with the Bomb, un titre un peu trop proche de l’actualité et qui compte un refrain à reprendre en chœur, un choix logique pour terminer cette première présentation du nouvel album. On a également pu retrouver avec bonheur The Aluminoid et Blue Telephone, tirés du premier album. C’est d’ailleurs Can’t Turn Back qui est joué en rappel, avec sa longue section finale au rythme hypnotique, un excellent choix pour terminer ce concert enthousiasmant.
Sans surprise, on en a pris plein les oreilles pour cette première découverte du nouvel album. La nouvelle formation est solide et efficace. Elle appuie les nouveaux titres dans un partage épanoui et communicatif. La salle, pleine à craquer, a visiblement également succombé sous le charme de Klaus. Pour moi, ce projet reste comme un phare important, où l’on peut entendre des musiciens majeurs de notre scène s’offrir une aire de jeu où ils peuvent se perdre et élargir leurs horizons comme bon leur semble. Et la scène reste la place où ils excellent.
À noter que le concert officiel de lancement du nouvel album II de Klaus aura lieu le mercredi 10 décembre à l’Esco.
- Artiste(s)
- François Lafontaine, Joe Grass, Klaus, Robbie Kuster
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Verre Bouteille
- Catégorie(s)
- Indie Rock, Québécois, Rock,
Événements à venir
-
samedi


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