crédit photo: Pierre Langlois
Judas Priest

Judas Priest au Centre Bell | La grand-messe du « metal god » Rob Halford

Après que Black Sabbath ait pris sa retraite (imité depuis par KISS et Slayer), qui est-ce qui reste parmi les vieux de la vieille garde métallique, ceux qui ont initié le genre il y a plus de 50 ans, hein? Scorpions et Deep Purple? Eh bien, ces influents pionniers sont peut-être encore actifs, mais ils donnent pas mal plus dans le hard rock que dans le metal en tant que tel.

Il faut savoir que l’un des pères de la new wave of British heavy metal (NWOBHM), qui était au Centre Bell vendredi soir, soit le groupe anglais Judas Priest, a passé le cap du demi-siècle d’activité alors que son tout premier album, Rocka Rolla, vient de fêter son cinquantième anniversaire (et ce, bien qu’aucune pièce n’ait été interprétée pour le souligner). Et où est-ce que le groupe du metal god qu’est le vocaliste émérite Rob Halford a décidé de débuter cette tournée mondiale? On vous le donne en mille : Montréal, « the most badass city in Canada », que nous avoua le batteur Scott Travis, derrière le kit depuis l’album Painkiller (1990), avant d’amorcer l’intro au rythme effréné de la pièce titre de ce dernier qui fermait parfaitement un débordant d’hits et de géants riffs.

D’ailleurs, pendant 90 minutes, dès 21h pile, juste après que finit de retentir l’intro métallique (qui mixait le riff de Walk de Pantera — qui ouvra pour le groupe en 1990 — avec War Pigs de Sabbath), le quintette que fonda le bassiste Ian Hill en 1969 a enchaîné les gros canons.

Au menu, ont été interprétées quatre pièces de Screaming for Vengeance (1982) (You’ve Got Another Thing Comin’, Riding on the Wind, Devil’s Child et, ouvrant le rappel, Electric Eye), pour trois de British Steel (1980) (Rapid Fire suivie de Breaking the Law, en plus de Living After Midnight pour fermer le rappel) et deux de Killing Machine (1978) (The Green Manalishi (With the Two-Pronged Crown), leur reprise de Fleetwood Mac, et Hell Bent for Leather, jouée pendant le rappel, avec un Rob arrivé sur sa fidèle Harley-Davidson).

Ont été également incluses une pièce de chacun des albums suivants : Defenders of the Faith (1984) (Love Bites), Stained Class (1978) (Saints in Hell), Sin After Sin (1977) (Sinner), Turbo (1986) (Turbo Lover) et Sad Wings of Destiny (1976) (Victim of Changes).

Bref, un fort beau survol de cette riche carrière qu’a eu Judas Priest, et qui ne cesse de surprendre. Comme avec leurs deux derniers albums, prouvant qu’ils sont toujours en forme, malgré les années. D’ailleurs, on a aussi eu droit à trois pièces de l’excellent plus récent disque du groupe, Invincible Steel (paru en mars dernier), soit celle qui ouvre l’album et qui ouvra le concert, Panic Attack, Crown of Horns et la pièce-titre, juste avant laquelle Halford a pris le temps de remercier le public d’être toujours là.

Chapeau aux deux guitaristes du groupe, soit Richie Faulkner (à gauche avec sa flying V et ses cheveux au vent, en poste depuis 2011) et Andy Sneap (qui tourne avec le groupe depuis 2018) pour avoir honoré les riffs de feu de Glenn Tipton et K.K. Downing avec brio. Une fois de plus, le coquet barbu qu’est Halford (avec ses multiples changements de costumes de scène) a prouvé qu’il n’a pas volé son titre de « metal god ». Quelle voix, qui brilla particulièrement sur des pièces comme sur Victim of Changes et Painkiller.

On quitta le Centre Bell après les dernières notes de Living After Midnight, qui mis aussi en vedette le talent vocal collectif de la chorale des p’tits chanteurs et chanteuses du Montréal. Non mais, c’est qu’on a été gâté en s‘il vous plaît. Un setlist en forme de best-of de presque deux heures par un groupe légendaire amorçant sa tournée mondiale un vendredi 13 à Montréal. Qui dit mieux?

Sabaton s’en va-t-en guerre

Un petit mot sur la prestation de Sabaton, groupe de power metal suédois qui roule sa bosse depuis déjà un quart de siècle, fort de 10 albums studio dans le casque. C’est toujours un plaisir de voir le sourire des membres fondateurs que sont l’énergique chanteur Joakim Brodén (parfois guitariste, avec sa six-cordes Hello Kitty!) et le sympathique bassiste Pär Sundström, tout comme ceux du batteur Hannes Van Dahl et des guitaristes Chris Rörland et Thobbe Englund.

Nos glorieux power-metalleux préférés savent fort bien comment réchauffer une foule, et cette dernière leur a bien rendu. Brodén d’emblée a avoué au micro qu’elle leur avait fait oublier instantanément son décalage horaire! On pourrait gager qu’autant les fans d’Iron Maiden et de Rammstein que ceux d’Helloween et de Blind Guardian ont été comblés par cette petite heure à saveur épique et parfois trad. Comment ne pas aimer un groupe qui déconne au micro (« nous venons du pays d’ABBA et d’IKEA! ») et qui met sa batterie sur un char d’assaut?

Grille de chansons de Judas Priest

  1. Panic Attack
  2. You’ve Got Another Thing Comin’
  3. Rapid Fire
  4. Breaking the Law
  5. Riding on the Wind
  6. Love Bites
  7. Devil’s Child
  8. Saints in Hell
  9. Crown of Horns
  10. Sinner
  11. Turbo Lover
  12. Invincible Shield
  13. Victim of Changes
  14. The Green Manalishi (With the Two Prong Crown)
  15. Painkiller

Rappel

  1. Electric Eye
  2. Hell Bent for Leather
  3. Living After Midnight

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